L’œil de chair déchiré

Visage extérieur/intérieur. Œil énucléé d’où sourd un mini-torrent de lignes-ligaments colorés. Évacuation. Libération ? Résignation ? Tête baissée, autre œil fermé. Cette Madone à la Vinci l’œil de chair déchiré, surgit comme un point d’assemblage qui lui est tombé ce matin brutalement sur le nez. Confrontée à l’image par hasard, choc brutal, incompréhensible sur le champ, l’œil liquide, qui s’écoule en deux Continuer la lectureL’œil de chair déchiré

Petit dictionnaire

 J’ai déplacé mes textes selon le schéma suivant : le premier était le texte 7, le 2/6, le 3/1, le 4/3, le 5/5, le 6/interstice 2, le 7/8, le 8/9, le 9/interstice 1, le 10/2. Vous ne relirez sûrement pas l’ensemble ou sûrement même certains textes n’ont pas été lus. Mais la simple lecture de ce mini-dictionnaire égrène des sortes de Continuer la lecturePetit dictionnaire

Je/elle/corps

Point de départ texte fin de Introspection prop #7 Elle s’inspire de Peter Handke, en reprend quelques expressions Certes aujourd’hui « je ne suis pas ce que j’ai été » pourtant au fond de soi ressentir l’inverse       comme une permanence de l’essentiel… Elle est en quête de cohérence et d’unicité cela semble évident elle décide de reprendre son texte de garder les Continuer la lectureJe/elle/corps

Mes hypothèses

Le fil d’étendage de la maison d’en face a toujours été pour elle un point d’observation. Elle ne mesurait pas toute l’importance qu’il en revêtait dans sa vie quotidienne et bien au-delà. Un jour, de retour après deux mois d’absence, elle note qu’il est détaché du mur droit, qu’il pend tristement, qu’aucune goutte d’eau, qu’aucune fourmi ou coccinelle ne l’occupe, Continuer la lectureMes hypothèses

un été, un automne

Ovale, presque rond, il tient parfaitement dans la main. Surface rugueuse, granuleuse mais dure du granit dont il est fait. Couleur dominante claire mais ponctuée de petits grains noirs et gris qui lui donnent parfois en pleine lumière un aspect verdâtre. C’est un galet. 27 septembre 2008 — Temps de l’écriture qu’on s’impose, qu’on devrait s’imposer avec encore plus de rigueur. Continuer la lectureun été, un automne

Imbécilimbecilimbécilimbécilécrisurfondepapierdesimbécilimbécilimbécilités

                  Le jet d’eau se hisse laborieusement dans le noir de nuit puis graduellement faiblit. En haut sa courbe de crosse, la retombée en tresse d’eau et ses minuscules échappées de pluie chétive : petites gouttelettes luminescentes et silencieuses, les ronds dispersés fondent aussitôt dans l’eau. D’autres fois c’est le jour mais impossible de distinguer matin d’après-midi — la fine colonne Continuer la lectureImbécilimbecilimbécilimbécilécrisurfondepapierdesimbécilimbécilimbécilités

Mon corps est ailleurs

J’ai encore la sensation d’être sur le dériveur quand ma mère vient me chercher pour qu’on aille prendre l’apéro chez Marguerite. Mon père nous rejoindra. Pendant le trajet en voiture, une bonne fatigue m’envahit. Toute la bande habituelle est là. Un verre de Ti Punch à la main, les conversations se mélangent dans l’air. Mon père arrive, il a l’air Continuer la lectureMon corps est ailleurs

# 12 L’œil écoute

comment parvenir à ce que l’œil écoute, que toucher et goûter ne soient qu’un, qu’un style soit [sa] voix et que cette voix soit elle aussi la [nôtre] qui ne lui ressemble en rien, qu’elle soit celle des « ondes et des bois » ¹ et quand je dis « bois » j’écris « bois » et je vois le bois qui s’épaissit s’assombrit des ronces Continuer la lecture# 12 L’œil écoute

Au cimetière.

On est arrivé ensemble. On ne se connait pas. On a garé la voiture. Elle descend avec difficulté de la sienne, c’est la troisième fois qu’on se retrouve là on dirait qu’elle va travailler au jardin, des gants renforcés, un panier plein on voit une plante qui dépasse elle avance d’un pas tranquille et me fais à peine un sourire Continuer la lectureAu cimetière.