Mémoire neuve

 Au dos d’une de tes cartes de visite professionnelle, je lis ces mots griffonnés par ta mère : Mort le 7 février 1972, lors d’un entraînement, pris dans des vents violents, seul à bord de son appareil. Deux habitants ont raconté sa lutte contre la tempête pour tenter de redresser l’avion, puis ils l’ont vu tomber brusquement et s’écraser dans Continuer la lectureMémoire neuve

Je me suis redressé pour faire fuir les fantômes

Je suis né loin de tout. Je suis né dans le brouillard. J’ai gigoté et j’ai souris très vite. J’ai aimé sourire tout le temps. J’ai grandi dans la chaleur. Je bougeais sans cesse. J’ai souris encore et encore. J’ai entendu de nombreux silences et j’ai ri pour les combler. Je me suis redressé pour faire fuir les fantômes. Je Continuer la lectureJe me suis redressé pour faire fuir les fantômes

Toujours autre

Ce qui pousse à revenir au même endroit, toujours autre, toujours déplacé. Ce qui tient le toit, tient du toit,  et forme le toit : un assemblage de fragments serrés, dessinant  l’espace protégé  et déclenchant la présence de l’horizon, au-dehors.  Ce qui pousse hors des retranchements, comme dans la nécessité de déménager les mots qui brûlent, de les transporter avec les Continuer la lectureToujours autre

D’une fenêtre à l’autre

Elle suit du regard l’écureuil s’aventurant sur les branches juste derrière la fenêtre à guillotine et sa moustiquaire métallique l’arbre est si proche qu’elle pourrait caresser le pelage roux si elle tendait la main par la fenêtre elle sourit intérieurement en suivant son trajet tortueux et bondissant il s’arrête repart s’affaire sans se préoccuper du regard de l’adolescente immobile qui Continuer la lectureD’une fenêtre à l’autre

Côté fil, hypothèses de survie

Il a dit quoi ? Elle va faire comment ? Aller dans l’écriture, la vie. Attends. Seulement si l’écriture est le corps de la vie. A quoi ça se reconnait ? Elle croit … Elle a senti. Parfois ça marche. Le bruit de la pelleteuse toute la journée (espérons que non) au travers des fenêtres à barreaux, de l’endroit où ils se sont Continuer la lectureCôté fil, hypothèses de survie

Je, fonte rapide de certaines neiges lourdes.

Voyelles brûlées d’août. Je tremble aux coins du petit froid passif d’octobre. C’était soleil d’écrire. JE est une précédente canicule. JE, la dernière CANICULE en date. Je tremble aux coins du très rien d’octobre. Je, fonte rapide de certaines neiges plus lourdes. Août avait écrit son feu en trois fois réenfantant, mais plus festive, sa consonne. Elle était née ici, Continuer la lectureJe, fonte rapide de certaines neiges lourdes.

Fenêtres du temps

Fenêtres du temps Elle voit encore ses petites mains, accrochées aux barreaux de la porte-fenêtre de la cuisine. C’est une balustrade branlante qui donne dans le vide. Il ne faut pas s’accouder à son appui de bois, elle est descellée, on peut le vérifier en poussant légèrement la balustrade, alors on voit jouer dans le mur, le gros clou qui Continuer la lectureFenêtres du temps

Au chalet (suites)

On ne fermait pas les volets quand on dormait au chalet. Il n’y avait peut-être pas de volets. Je ne sais plus. Sur la photo, on voit trois enfants sur le banc du petit déjeuner – Hugo, Frédéric et peut-être que le troisième c’était moi ou Carine ou Sabine ou Lucas, je ne sais plus – je l’ai vue avant-hier Continuer la lectureAu chalet (suites)