Cérémonie secrète

Un tronc sans feuilles       sur le sable      il est planté là     sans racines       voyageur de bois   étrange    l’estuaire fait barrage     des mouettes     s’agitent     crient   ricanent     commères   excitées de leurs derniers potins       elles ponctuent    le bruit grave     du ressac    de trilles aigues     des abris de roseaux     des sculptures sauvages       balisent le vide      de la plage oubliée      le soleil      découvre les Continuer la lectureCérémonie secrète

Aqua’ré’elle

Petite boite          toute petite boite         boite d’aquarelle petit format         la taille du format est importante         elle n’avait jamais osé                 osé dessiner         le petit format lui donnait l’impression que si elle n’y arrivait pas         elle n’aurait rien gâché         mais la boite est là maintenant depuis des années        elle retrouve en la regardant ce désir enfoui de dessiner         ancré dans l’enfance          Continuer la lectureAqua’ré’elle

ALLÉE DE LA NEF

dans l’allée centrale de la nef        les carreaux assemblés par les coins        comme des dés posés en équilibre sur un angle         une rangée noire une rangée blanche une rangée noire        yin yang du grand portail jusqu’au chœur        mais nous arrivons d’une entrée latérale        à cinq voussures de pierre        franchissons le bas-côté        entre les bancs et repose-pieds        seule en tête         ma fratrie ayant très tôt lâché l’affaire        derrière le cercueil        bien Continuer la lectureALLÉE DE LA NEF

Petite oasis à manivelle

A peine une minute d’arrêt à la station Molière. Ce soir toute la ville est un corps qui brûle, nébuleuse, dépeuplée, intouchable. Seuls sur la place en travaux quatre jeunes SDF chahutent avec une pétulance inhabituelle autour d’une sorte de borne qui fonce la croûte de sable damé : un point d’eau, semble-t-il. Des rires crèvent la chape et avivent des Continuer la lecturePetite oasis à manivelle

je porte je porte…

…. tourmente secrète des déménagements. C’est bien compliqué. Plus rien à sa place ajustée – l’ordinaire dissolu se trouble. Joue de ruse infinie pour inventer et défaire les places précaires,  repères noyés dans la pénombre hasardeuse d’avant l’oubli – obscurité poussiéreuse et muette des cartons clos. Attente impatiente et brouillonne des meubles, tiroirs, rayonnages, placards, et autres bureaux à monter. Continuer la lectureje porte je porte…