Pour ne pas dire autre chose (ma poterne)

un fond de café               au plafond du Babybel collé         les  tasses              la porcelaine           les fleurs bleues            un peu de lait     mémé est à l’évier   torchon pour les gouttes               dehors les poules passent          caquettent Continuer la lecturePour ne pas dire autre chose (ma poterne)

Al Hamlet

Ce dont on ne se souvient pas, on peut l’écrire… Commence un travail vertigineux et inédit. Ecrire sans appui sans support sans image et sans image c’est le silence. La voix est devenue silence. Alors obscurité. Recueillement. Existe-t-il quelque part un voile et il suffirait de tendre la main pour l’écarter juste un peu et que là derrière un frémissement Continuer la lectureAl Hamlet

APRÈS ( deuxième version)

APRÈS il ne reste que la mémoire quand l’autre qui a tant compté s’est absenté pour un APRÈS dont il faut s’acclimater avec ce regard vague et ces mains démunies un APRÈS où le manque va tenir lieu de boussole quand on compte les heures APRÈS les jours APRÈS les années APRÈS où l’on vit sans car vivre APRÈS c’est Continuer la lectureAPRÈS ( deuxième version)

#4 affinité pour la description

Photo: Jérôme Cé, été 2019, Dans la galerie d’un hyper, par la fenêtre d’un fast-food. Flaques d’eau noire dans les plis du goudron gris. Des projections quand les voitures passent. Détritus éparpillés. Une bouche d’incendie rouge avec trois sorties. Encore des détritus mais en tas. Quatre chariots pour les courses et le bout d’un autre, leur caisse en plastique bleu, Continuer la lecture#4 affinité pour la description

dis

c’est l’heure du coucher _________ ma fille ____________sous ses couvertures __________moi je sais ___________le monde est laid _________ me demande papa _________dis _________papa _________ c’est bien vrai _________ici il n’y aura jamais la guerre _________dis _________ papa _________ dis _________ non _________ bien sûr que non _________ c’est vrai _________ il n’y aura jamais la guerre ici _________ dis papa Continuer la lecturedis

un objet dans la rue

Les grues, c’est normalement temporaire, mais celle-ci elle ne bougeait pas. Elle était haute, de la taille d’un immeuble de 12 ou 13 étages au moins, un peu comme toutes les grues, de couleur jaune avec des parties rouges, elle formait un angle obtus, un angle de 110° environ, peut-être, à vue de nez. Elle a intégré le paysage comme Continuer la lectureun objet dans la rue

La bâtisse illisible

La masse de pierres sombres concentre les regards et bloque les cris dès l’arrêt de l’autocar        puisqu’il faut bien arriver, impossible de rester suspendue        roulante entre les maisons parmi d’autres gamins encore disjoints         entre ceux qui chantent avec les monos chevelus, ceux qui lisent, ceux qui tentent une bravade, un copinage, une devinette         et ceux qu’on ne voit même pas. La bâtisse Continuer la lectureLa bâtisse illisible

La RUSSALE

Sitôt franchi le troisième pont sur la Loire, nous tournions à gauche pour emprunter la petite route longeant la levée. Par la vitre de la deux-chevaux, je scrutais les bancs de sable, au bout desquels, au travers des rideaux de peupliers, le fleuve nous défiait. Après deux kilomètres environ, nous arrivions au hameau de La Russale. À son approche, le Continuer la lectureLa RUSSALE