je duel fenêtres

Je, c’était le printemps ou alors l’été je, il s’était subitement mis à grêler je, ça tapait contre les carreaux et je, la fenêtre perçait. Je, c’était la panique, je, la mère affolée, je, se tournant vers moi et je, la regardant désespérément. Elle, aurait tout fait pour la mère Elle, aurait tout donné pour l’aider Elle, aurait porté sa Continuer la lectureje duel fenêtres

se donner plus de chance

VOIR le corps qui s’arrache péniblement au fauteuil et descend le petit escalier, marche dans l’allée du jardin VOIR le corps de vieil homme, le corps usé, le corps voûté avec des mains larges et calleuses de travailleur infatigable (pour ça il a été courageux et n’a jamais compté ses heures), le corps qui se débat avec de nouvelles difficultés Continuer la lecturese donner plus de chance

Une même alarme

C’est cette heure où il est impossible de rouler sauf à avoir le chemin dans la peau. L’horizon est une incandescence jaune, brûlante et plonge le regard dans une cécité qui ride les paupières. Tout écarquillement est vain et douloureux. C’est en remontant, c’est en fin d’après-midi. Le soleil, au bord du déclin, crache des myriades ivres qui déforment le réel Continuer la lectureUne même alarme

Rien

Pierre ramassée dans le lit de Loire, fleuve mal navigable. Prend toujours sa source au Mont Gerbier de Jonc. Une face mate, rugueuse au toucher. L’autre luisante comme limace après la pluie. Sentir les stries. Suivre des yeux veinures rougeâtres. Phallus ou visage dans la main se dresse. Coulée blanche sur bord gauche, profil érodé. Globe oculaire côté droit. Parmi Continuer la lectureRien

passager clandestin

C’est un je qui dit qu’il court sur les bords d’un vieux volcan. Un je qui tribule d’une époque à une autre, passager clandestin qui s’approprie des histoires vraies et les réorganise dans des versions chaque fois vraisemblables. Un je à qui on fait raconter des histoires de géants. De sa petit baguette de sourcier il fait jaillir des phrases Continuer la lecturepassager clandestin

Où les paupières s’accrochent

Sur la moquette rouille, dans la chambre carrée, coudes genoux elle rampe, avance jusqu’au coffre où dort sa poupée, et elle dit que c’est sale et que c’est dégueulasse, tandis que la mère passe l’aspirateur – ma moquette, elle est sale dégueulasse – et elle répète encore, même si proprette, la chambrette, sans mouton de moquette, depuis l’apparition disparition de Continuer la lectureOù les paupières s’accrochent

Le viseur, la poule et le bruit

Devenir cameraman quand on était déjà journaliste, avait été un choix judicieux au milieu des années 80 : la machine mise au point par Sony pesait alors treize kilos et celui ou celle qui la maîtrisait devenait, un œil dans le viseur, le seul maître à bord du réel, captant avec les images un son synchrone. Ce n’était pas un Continuer la lectureLe viseur, la poule et le bruit

Œil pour œil

Sous les yeux. Sous les câbles. Usines. Comme compactées. Chimie. Chlore. Hydrogène. Zirchonium. Diamants synthétiques. Air liquide.Tubes, cuve , cheminées, échelles, escaliers, passerelles, wagons-citernes. Des liaisons, des passages, des réservoirs. Illisibles. Mystérieux. Ainsi que je représenterais un cerveau. Par le chemin à flanc. Derrière les lotissements ouvriers. Au replat, deux pylônes jumeaux. Écouteurs aux oreilles. Very good trip en replay. Continuer la lectureŒil pour œil

L’œil de chair déchiré

Visage extérieur/intérieur. Œil énucléé d’où sourd un mini-torrent de lignes-ligaments colorés. Évacuation. Libération ? Résignation ? Tête baissée, autre œil fermé. Cette Madone à la Vinci l’œil de chair déchiré, surgit comme un point d’assemblage qui lui est tombé ce matin brutalement sur le nez. Confrontée à l’image par hasard, choc brutal, incompréhensible sur le champ, l’œil liquide, qui s’écoule en deux Continuer la lectureL’œil de chair déchiré