Il suffirait…

Les verres de communion s’offrent encore, je ne rêve pas. Aucune date, aucune mention sur ce gobelet de verre vert qui m’est échu il ya maintenant trente-trois ans. Et pendant trente-trois ans, jamais je ne me suis souciée de ce verre, seul témoin chez moi d’une maison oubliée depuis des années, vendue, on l’appelait le Ragabodot, la ferme des grands-parents Continuer la lectureIl suffirait…

Des blancs dans le Ragabodot

sous la tonnelle      l’ombre des feuillages dessine des arabesques      on s’y raconte des histoires mirobolantes      à mi-voix      un refuge loin des adultes      images esseulées égarées      images  indélébiles    le banc devant la porte      où s’asseyaient les grands-parents      avant la grande décrépitude      et Continuer la lectureDes blancs dans le Ragabodot

elle fenêtre

Heures pensives derrière les vitres du bureau lumineux à l’étage de la grande maison tristes heures longues heures lui suggérait Shakespeare alors que ce qu’elle tentait de combattre c’était davantage la langueur qui s’infiltrait à l’intérieur de son corps impuissant plutôt que la longueur du temps qui ne l’effrayait pas et l’amènerait fatalement vers la vieillesse et les cheveux gris Continuer la lectureelle fenêtre

Sols souvenirs

Ce devait être une terrasse en béton poudrée de sable orange que l’on venait d’asperger d’eau (et ça faisait comme des cloques dures par endroits, précédées d’auréoles colorées et puis ces petits amas de poussière à percer), dans une atmosphère léthargique, les bruits de l’habitude parvenant assourdis depuis le port, sous le ciel bleu si lumineux qu’il obligeait à cligner Continuer la lectureSols souvenirs

Verre de communion, mon œillet

15 Posé sur une étagère de la bibliothèque, il m’accompagne dans mes déménagements et, comme toujours après le dernier, a retrouvé sa place ici. Il brille dans la lumière matinale, c’est un verre vert, décoré d’un personnage blanc. Héritage d’une grand-mère. En avait-elle une série, un service ? S’en servait-elle vraiment à table ? Sa couleur ne devait autoriser d’autre Continuer la lectureVerre de communion, mon œillet

TRACES, mon PARPAING AILLEURS

bleu fané jaune sale bleu blanc rouge par avion noire comme l’encre de ses lettres TRACES des chiffres sur des enveloppes quelques mots au dos d’une photo noir et blanc un visage inconnu TRACES toutes ces images de convois d’hommes le pont d’un bateau un horizon de sable et d’eau j’ai dit la Méditerranée « Sur le Ville d’Oran le 20 Continuer la lectureTRACES, mon PARPAING AILLEURS

Mes hypothèses, pour l’instant !

J’ai pioché parmi tous mes textes, ne suis pas sûre du tout de ce que j’écris là, si ça correspond ou non à la proposition. Pas sûre non plus d’avoir envie de poursuivre là où j’ai dégoté quelques énigmes possibles. Bref. Je m’en tiens là pour le moment. • …les larmes  d’une vieille dame          déposant ses Continuer la lectureMes hypothèses, pour l’instant !

Introspection du moment

Née dans la marge ; entre deux avortements ; sans désir ; sans prénom ; enfin nommée ; dans le souvenir d’un pays ; d’une autre femme ; découvert ; des dizaines d’années plus tard ; ahurie ; mon numéro d’arrivée ; dans une clinique allemande ; ce jour-là ; cette année-là ? ; numéro diabolique ; m’en suis effrayée Continuer la lectureIntrospection du moment

Le lampadaire de la place

La nuit tombée, le ciel appelle un noir intense au-dessus des arbres, de ceux qui débordent le regard intérieur quand on ferme les yeux avec force pour se couper du monde ; très haut par-dessus les toits de tuiles romanes et la tour Randonne, bien au-dessus de la montagne de Vaux, on distingue les étoiles, mais ici sur la place Continuer la lectureLe lampadaire de la place