CONTRE

Tu t’appuies pour éloigner la peur, tressaillement de sang, sa peau, battre à l’unisson de sa peau, elle qui est limites de toi tu te poses, tu confonds vos pouls, présence et solitude emmêlées, en ce point d’appui où ça cogne, tu te redresses, ses muscles moulus, sortir des morsures de l’enfance, tu pousses, au frottement de ton corps, ses Continuer la lectureCONTRE

Fil Berger, 2e tentative « Parpaing de phrase »

Lors, repasse, reflue, continue, défile LORS à la lettre une première journée de maçon  LORS la pile de planches de quatre mètres sur le portant de la benne LORS la manière de les décharger horizontale puis la bascule en appui en équilibre vertical sur l’épaule LORS qu’il devrait y avoir des gants, LORS qu’il n’y en n’a pas LORS la Continuer la lectureFil Berger, 2e tentative « Parpaing de phrase »

Des dessous

Dessous mes trottoirs ceux que je visite avec le chien chaque jour il y a des boyaux des tuyaux des noyaux de terre de crânes de plomb de fer d’eau, des dessous d’eau clapotante ou encapsulée dans des coursives mal éclairées de boyaux de tuyaux avec accès par trappes à la chaussée qu’on ouvre ou qu’on referme selon besoin, chaussée Continuer la lectureDes dessous

Lignes

LIGNES, artères zigzag, le ciel n’a pas d’apocalypse si on n’y pense pas des prairies de foudres aux souches renversées, gisantes, béantes offertes aux mains gantées de noir qui les boulent les roulent les érigent en menhirs impatiences subites qui font vomir les beiges les grès façonnés à n’être plus qu’un reflet égaré de la pierre sauvage recouverte de lichens Continuer la lectureLignes

MARIE

Sur l’écran plan américain yeux noir corbeau deux bras de soie dix ongles roses silence solennel année 1980 mois mars mais sous les hanches tiens est-ce possible une seule jambe une canne à la main gauche tenue pour supporter le poids pourtant léger voici donc debout devant mille personnes et un micro MARIE de surdimensionnées lunettes appuyées sur de délicates Continuer la lectureMARIE

TOUJOURS

il y avait cette chanson qui commençait TOUJOURS il s’agissait d’une chanson tirée d’une poésie comment dit-on, importée ? mise en musique ? des paroles ou seulement une chanson Léo Ferré évidemment qui faisait « pour tout bagage on a sa gueule/quand elle est bath ça va tout seul/ quand elle est moche on s’habitue/ on s’dit qu’on n’est pas mal Continuer la lectureTOUJOURS

BOUCHE

Elle se prononce se met en scène en se disant BOUCHE se nomme nous montre qui elle est BOUCHE en s’énonçant nous montre ce qu’elle sait faire BOUCHE BOUCHE BOUCHE jusqu’à l’impudeur dans sa répétition BOUCHE lèvres serrées projetées en avant pour la labiale puis ouvertes et aussitôt relâchées simulacre de baiser BOUCHE se mime BOUCHE c’est sa fonction première Continuer la lectureBOUCHE

DEBOUT

Assis couché DEBOUT assis couché DEBOUT bien dressé au garde-à-vous qu’il est de bout en bout fait tout dans l’ordre tout comme il faut dressé qu’il est et pendant que l’ordre à képi s’entête assis couché DEBOUT et que le corps obéit la tête elle vagabonde et se souvient d’un bout de dictée les pins bleus DEBOUT sur l’horizon c’est Continuer la lectureDEBOUT