La maison du scorpion

Posée au milieu de l’aridité Des mottes argileuses Abandonnée Pas une âme alentour La route départementale loin devant Déserte Dormir Un escalier Le ciel bleu marine aux fenêtres Un automne très sec Temps des vendanges Demain Trouver le lieu des vendanges Monter au premier étage Poser le sac de couchage à même le  sol De la maison délaissée Laissée à Continuer la lectureLa maison du scorpion

Planète habitable, maison châtaigne.

On en est donc à là, sur une frise qu’on tracerait en tremblant, de découvrir des planètes habitables et sur les réseaux réagir, comme quoi d’abord sauver la nôtre plutôt et que 31 années lumières faut pas avoir oublié quelque chose et vouloir revenir. La maison châtaigne donnait sur la place du village. On accédait par un gros escalier à Continuer la lecturePlanète habitable, maison châtaigne.

Maison du premier domaine


Sans doute une fenêtre à l’étage donnant sur les ombres du domaine avec, juste devant, le vieux terrain de jeux désaffecté qui sert d’enclos au chien-loup, gardien de la lune montante. De là se devine la maison entre les branches qui bougent à peine. Cernée par un labyrinthe de buis pour créer les fugues, à l’approche du médecin. Les buis forment des dessous froids pour les rituels d’enfouissement. Aspérités des pierres meulières: les fils brillants indispensables y sont accrochés.. Tourelle sur un côté, vieil escalier tournant pour embarquer les bruits du dedans quand les marches craquent sous le poids d’une présence qui gravit en boitant les marches jusqu’aux chambres des enfants sans jamais ouvrir la porte. En bas, une cheminée ne laisse à l’intérieur aucune trace de flambée. L’éclat des flammes est prisonnier du cuivre bien astiqué qui dessine les contours des réceptions familiales. Sur le mur de la salle à manger, des trophées : têtes de brochets desséchées, gueules ouvertes laissant entrevoir les secrets du lac.  Dans le sillage de la maison,  une autre maison, celle qu’on n’a pas le droit d’aborder car la grave maladie est venue de là. En face, un marronnier immense au bord de la prairie. Sert à inventer  des troupeaux de marrons bais ou mouchetés qu’on cache entre les racines  avant de rentrer à la maison. Un perron revient à l’appel du mot rentrer : une grand-mère inquiète y est debout, lançant à la volée le prénom de l’enfant qui s’est enfuie malgré fièvre et interdiction. Volée de marches. Hors de la maison.

ÉTÉ 2019 INTERSTICES | à la recherche des maisons perdues

Avec pour slogan «ce dont on ne se souvient pas, on doit l’écrire», une proposition très libre (avec appui sur le Roi Cophetua de Julien Gracq, quand même pour la musique), à partir d’écho ou bribes récurrentes dans énormément de textes depuis la première proposition «sols» : le souvenir évidemment lacunaire, partiel, flou ou à trous, de maisons habitées autrefois, Continuer la lectureÉTÉ 2019 INTERSTICES | à la recherche des maisons perdues