La visite

la visite commence dans le train______________le vert qui tournoie prépare le terrain______________elle entrera par l’arrière de la maison______________par la serre dont la porte ne se referme jamais tout à fait______________sas encombré de plusieurs générations de souvenirs_______________prélude ______________les volets comme toujours seront baissés à moitié______________parfois plusieurs jours à l’avance______________répétant les gestes à accomplir______________les mots qu’elle prononcerait________________l’attitude qu’elle afficherait_________________et jusqu’aux pensées qu’elle Continuer la lectureLa visite

je ne suis pas prête

On marche               c’est un dimanche               on est beaucoup               quinze ou vingt               on monte               la forêt               une sorte de procession               on a laissé les voitures en contrebas                le pont               la rivière               il y a les chiens                c’est bruyant               ils tirent               ils aboient               on ne veut pas être repérés               c’est illégal               on le sait               un rocher               un rocher dans la forêt               c’est Continuer la lectureje ne suis pas prête

Des blancs dans le Ragabodot

sous la tonnelle      l’ombre des feuillages dessine des arabesques      on s’y raconte des histoires mirobolantes      à mi-voix      un refuge loin des adultes      images esseulées égarées      images  indélébiles    le banc devant la porte      où s’asseyaient les grands-parents      avant la grande décrépitude      et Continuer la lectureDes blancs dans le Ragabodot

elle

   Mai 1920         Lyon           un appartement         rue des Remparts d’Ainay         Anne surveille         avec confiance         le service du dîner        répond à ses invités         mais pense         à la lenteur du courrier         à la lettre reçue de sa plus jeune fille         si jeune         qui venait d’arriver à Pékin         avec son mari ce capitaine à petite moustache         forte de ses malles cabines en bois de camphre         et de son assurance              Anne parle théâtre         se penche vers une veille amie         regarde à l’autre Continuer la lectureelle

Ces blancs dans le texte

Quitter la côte au café Esperanza                  tourner à gauche               monter                     dépasser la maison du chevrier                 la propriété des Anglais                        l’ancien moulin        la casa de Adolf y su hermana                    lunettes de soleil           les murs sont d’une blancheur éclatante       le cimetière et les trois bancs            plus haut            la loma del niño perdido                 des visages burinés qui regardent le temps                      longtemps        le tunnel                 repère                   lieu de rendez-vous                   passer sous l’autoroute          quitter le macadam Continuer la lectureCes blancs dans le texte

L’ascension

Autour de lui un paysage de sable____ devant lui une montagne de sable ____il rêve de monter à la cime____depuis longtemps____ la dune dorée sous le soleil le sable doré chauffé par le soleil il attaque la montée suit le guide un pas devant l’autre ____lentement____ péniblement dans cette immensité ce scintillement des petits cristaux sous le soleil____ dans cette Continuer la lectureL’ascension

Le violoncelle oublié

Un violoncelle          posé là          silencieux          fondu dans le décor         pauvre carcasse abandonnée au néant         condamné au mutisme          toute musique abolie                  ravalée        avortée         ses quatre cordes inertes        son archet endormi              il gît là          en haut de l’armoire          dans son étui/linceul         il se tait         solitaire et taciturne         son imposant silence         emplit la pièce                 d’un Continuer la lectureLe violoncelle oublié

08. Espaces

Le projet #5 inspiré de Jacques Roubaud et des blancs comme souffles-espace du dire est, ce jour 10 octobre, abandonné. J’enlève blancs et je; ça ne marche plus; pour proposer ce nouveau texte qui remplace le premier. Cette musique résonne dans le lointain du cœur près de la grève. La mer s’étire et dépose son sel sur le corps. Sa couleur est dure et tu comprends ses orages. Sa Continuer la lecture08. Espaces

Plein lac

flottant sur l’eau             soie dense           extraordinairement profonde            portés par l’eau            nos corps           allongés     infinis           étirés     en étoile              ruissellement sombre           nos corps        brusquement  redressés           cygnes gris   s’approchant        claquant du bec      menaçants          à nouveau  déployés           allongés        quand          Continuer la lecturePlein lac