Au commencement

1    Un tableau noir, des craies, blanches ou de couleur, une éponge…Une surface plane, un support qui accroche la poussière des bâtonnets de pastel, un chiffon…Les doigts qui tapotent, les doigts qui écrasent la craie, les formes qui apparaissent, l’éponge ou le chiffon qui efface, la création ex nihilo, le retour au néant…La surprise, l’émerveillement, la magie de l’image qui se Continuer la lectureAu commencement

Le plateau – cinq fois sur le métier

Jour 1 Imaginé, façonné par l’homme, il porte les scènes de la vie quotidienne. Représentation rythmée de l’individuel et du collectif. Servir, desservir ; regrouper, débarrasser ; embarrasser, s’embarrasser. Embrasser. Un objet pratique et statique devenu mobile par deux mains ou par paume plate tendue. Un caractère : la mobilité. Rectangulaire, carré, rond, en forme libre ou copiée sur la nature. En bois, Continuer la lectureLe plateau – cinq fois sur le métier

Partitions Pianos cinq fois

Jour 1 – Partitions. Je me souviens de les avoir, au début, commandées par téléphone. A Paris, à l’adresse d’une librairie musicale dont j’ai oublié le nom. A la longue, la voix masculine qui me répondait, toujours la même, connaissait mon adresse. Je faisais toujours le choix du même éditeur. Page de garde bleue — d’un bleu gris devenant terne Continuer la lecturePartitions Pianos cinq fois

proposition #03 | cinq fois sur le métier

#1 | Une pomme de PAIN, de PIN. D’emblée, un lapsus, un A s’immisce là où il n’a rien à faire, mais vraiment rien. Une femme écrit, porte de cuisine ouverte, la ratatouille d’été y mijote jusqu’au soir. C’est dimanche, faire plaisir. Désuet ? Une toute petite pomme de pin, ramassée, glissée dans une poche, conservée. Les poches du promeneur se Continuer la lectureproposition #03 | cinq fois sur le métier

Incendiée

1  Tu rougeois dans la nuit sur le bord du trottoir. Sur l’écran, noir et blanc, petite salle de cinéma de quartier, strapontins de bois. Elle s’échappe, entre les lèvres de ton père, par la fenêtre à peine entrouverte dans la voiture sur la route, longue, vers l’Espagne. Tu as tout oublié de ta couverture d’enfant et pourtant l’odeur piquante Continuer la lectureIncendiée

La poêle-et-boîte d’aquarelle

1 . Quelque chose qui s’échappe. Objet peine à être nommé. Peine. Tourner autour du pot.   Vient à l’esprit : la poêle, vieille. Celle qui a connu tous les mélanges. Rétamée. Cabossée. A force d’avoir servi. Bords un peu hauts. Faire revenir ce qui est à l’intérieur, un peu d’eau, couvrir. A l’étouffée. Ce qui se passe dedans : Les couleurs ont Continuer la lectureLa poêle-et-boîte d’aquarelle

Allée 1 et 2

1. une allée de graviers conduisant chez soi ; cette allée au début elle était plane et pleine ; cette allée ensuite on a laissé pousser ; comme ça venait. La mère des jeunes propriétaires disait les premiers temps : ces graviers dis-donc ça fait cimetière. C’était pas agréable. Mais quand la vie s’est installée (un peu), elle disait cette allée dis-donc Continuer la lectureAllée 1 et 2

#3 Une chose

Prendre l’objet à portée de main au moment où l’on écrit. Et chaque jour, pendant cinq jours, y revenir. 1 – Une boîte noire qu’on définirait comme de l’ébène mais c’est du plastique. Une boîte ronde comme un palet de hockey sur glace, mais légère, car vide, et de deux parties égales, l’une simplement vissée dans l’autre. Une boîte ronde Continuer la lecture#3 Une chose

Le pourpier

Écrire pendant cinq jours d’affilée sur le même sujet provoque des effets inattendus. Des premières notations spontanées, on passe aux recherches de références, d’occurrences, puis à l’expérimentation, à la libre association d’idées pendant la promenade du chien. On note sans contrainte, on divague, on lit d’autres choses, on revient sur ce qui avait accroché dans une précédente lecture, on discute Continuer la lectureLe pourpier

Allée 1

une allée de graviers conduisant chez soi ; cette allée au début elle était plane et pleine ; cette allée ensuite on a laissé pousser ; comme ça venait. La mère des jeunes propriétaires disait les premiers temps : ces graviers dis-donc ça fait cimetière. C’était pas agréable. Mais quand la vie s’est installée (un peu), elle disait cette allée dis-donc ça Continuer la lectureAllée 1