Trois murmures en avant-scène

GILDA La fine ligne des sourcils vient se courber dans un étonnement soudain, creusant comme deux incises, nettes, singulièrement profondes, comme si l’innocence ne fût qu’une apparence, qu’il fallait maintenir pourtant. Et en son for intérieur : elle pensait aux courses à vélo et combien elle haïssait quand la voirie réparait la petite route y déversant toujours trop de graviers qui Continuer la lectureTrois murmures en avant-scène

Caroline et Sébastien

Caroline : lisse et blanche, l’œil fendu de vert, des rougeurs soudaines, une peau de porcelaine dont on devine l’extrême fragilité. La toucher, ce serait la briser. En son for intérieur : si ce plafond se déchirait, ce ne serait pas le ciel, ce serait l’océan. Elle plonge la tasse dans l’eau bouillante, puis l’assiette, puis la cuillère. Elle n’a pas mis Continuer la lectureCaroline et Sébastien

Agonie

Bouche dissimulée par un encombrement de tuyaux. Les yeux mi-clos comme aux aguet. Paupières lourdes d’une léthargie mortelle. La peau distendue, assouplie ou affaissée. En son for intérieur : la mer aux multiples miroirs qui se détache d’un rivage escarpé. Porte d’un monde exotique où règnent les grands palmiers silencieux. Foudroiement du désir fauché dans son élan.   Il y a Continuer la lectureAgonie

Et finalement, j’ignore tout d’eux…

1 – Un sourire qui découvre quelques dents, un sourire que dessinent des lèvres fines à peine ourlées d’une carnation plus cuivrée que le teint du visage. En son for intérieur : un gant de boxe écrase la figure figée d’une déesse aux yeux mornes et au visage blafard, sans que la silhouette imperturbable s’écarte de son trône doré, l’épée Continuer la lectureEt finalement, j’ignore tout d’eux…

CAMP

Des centaines de venelles menant aux yeux. Un parchemin de chair qui a essuyé tempêtes glacées et même plus de larmes. Un sourire résolu : transmettre neige et cendres. Apparemment, rien d’autre. En son for intérieur : la campagne qui respire à l’abri des poursuites. La mère se tenant prête quand on frappe à la porte. Traversée d’une mer noircie mais de Continuer la lectureCAMP

Oh alors si c’est ça

Il est beau comme un dieu. Il se tient bien droit sur ses deux jambes et son corps tout entier est un appel à la vie. Si l’on regarde son visage, tout change. En forme de poire, son ovale s’affaisse largement et dangereusement sur son menton. Ses yeux écarquillés toujours et ronds comme ceux du hibou donnent à penser que Continuer la lectureOh alors si c’est ça

Sourcils

Un front blanc et haut. Ou peut être est-ce les sourcils qui sont si noirs. Des lunettes carrées, qui mettent les yeux plus loin encore derrière.  En mon for intérieur: lien de l’acte photographique, lorsqu’il le concerne lui, avec : une tortue.  En son for intérieur : l’entre deux yeux d’un aigle. (Je veux dire : soit le ciel immense Continuer la lectureSourcils