Les vendanges du grand-père

Le visage tendu, inquiet, immobile, confiné dans tous ses travers, ses faiblesses, dans ce moment de notre histoire insolite. Le monde parle d’une drôle de façon. Il s’ouvre sur l’inconnu, l’invisible. La nature se rebelle, nous secoue avec violence, allons-nous comprendre ? Combien y aura-t-il de sacrifiés, maintenant et un peu plus tard ? Le monde entier est bringuebalé, commence-t-il à se Continuer la lectureLes vendanges du grand-père

dans le jardin

Ils sont là, quatre adultes, plantés sur l’escalier de la terrasse devant la grande maison, avec ces passés dénoués par le temps ou déchirés, et ce qu’ils ont en commun c’est leurs regards sur les deux enfants, le fils et puis cette petite sœur, Julie, qui n’est sienne qu’avec éclipses, l’ainé faisant semblant d’hésiter, elle le suivant avec attention, roulant Continuer la lecturedans le jardin

Passante à Pasaia

Concentrée sur le nom des arrêts j’en oublie de me perdre. Quelques secondes suffisent pour que j’en sois distraite. Et que je me lève pour la laisser s’asseoir à ma gauche, côté vitre. Elle est passée si près que je ne l’ai plus vue, seulement ressenti le passage le souffle bref de son corps, le relâchement de ses épaules lorsqu’elle Continuer la lecturePassante à Pasaia

La foire, c’est forcément de Liège…

C’était chaque année aux environs de la Toussaint dans le mois de novembre ou un peu avant : la foire. On se le disait entre nous, c’est la foire, je vais aller à la foire, la foire de Liège, avec tous ces manèges et toutes ces baraques pour manger de tout, des hamburgers déjà mais aussi des croustillons et des lacquemants Continuer la lectureLa foire, c’est forcément de Liège…

Le voyage en train de nuit

  Il fallait se hisser avec l’aide des parents jusqu’aux marchepieds. Puis tenant ferme la rambarde accéder à la plateforme. Près du soufflet qui reliait les deux wagons une odeur faite de remugle de toilettes et d’effluves de fumée (tabac ? charbon ?) vous accueillait. Rien de repoussant pourtant, la respiration suspendue et peu à peu se familiarisant avec cette odeur spécifique de Continuer la lectureLe voyage en train de nuit

On ne lâche pas!

Regard droit qui ne voit rien, qui attend la corne des trois minutes avant le départ. Intérieurement tendue comme un élastique à la moitié de son potentiel— trop étiré il claquerait, c’est ce qui arrivait parfois aux élastiques de Grand-mère lorsqu’elle tentait de maintenir la feuille qui fermait les pots de confiture. Le vent souffle et déjà la fichue casquette Continuer la lectureOn ne lâche pas!

Petit matin d’hiver, une silhouette au loin qui marche à coté de son vélo.

1/ Petit matin d’hiver, une silhouette au loin qui marche à coté de son vélo. La démarche est lente voire nonchalante. Aucune fatigue dans ce pas. Sa bicyclette a l’air en parfait état de marche. En passant très vite à ses cotés, son visage d’antillais las et contrarié me frappe. Comme s’il n’aimait pas la machine qu’il traîne pitoyablement à Continuer la lecturePetit matin d’hiver, une silhouette au loin qui marche à coté de son vélo.