Dawn

Rides en vaguelettes sur le front arrêtées par d’épais sourcils châtain clair. Paupières abaissées sur les yeux en creux. Menton tiré vers le haut. Bouton rouge vif parmi d’autres boutons. Bouche de tortue entrouverte sous le nez. En son for intérieur : un tronc d’arbre — silencieux  échoué — léché par  les vagues — sur la grève — de galets Continuer la lectureDawn

Celle qui fût nonne et silencieuse pendant une dizaine d’années

1/ Celle qui fût nonne et silencieuse pendant une dizaine d’années, se remplissant de récits édifiants et de soupes de légumes, avant de devenir l’une des rares troubadours au féminin sévissant dans la région d’Albi sous le nom de l’annoneuse. 2/ Celle qui mourût en paysanne heureuse d’avoir labourer la terre pour des tomates, élever du vin rouge et fait Continuer la lectureCelle qui fût nonne et silencieuse pendant une dizaine d’années

Double facétie

Je fatigue, lessive et orchestre ma partie de texte quand j’entends frapper. Il n’est que quatorze heures cinquante-deux. La tôle de la porte se gondole sous l’effet de la double facétie d’une politesse de façade et de huit minutes d’avance. Ai-je le choix de dire, s’il vous plait, repassez plus tard, ou entrez je vous en prie? Je déglutis. Lever de Continuer la lectureDouble facétie

#3 Dans la foule

Tentative pour saisir une foule. Tentative pour capter des visages, des regards, des personnages dans une foule imprévisible, incontrôlable, aux pulsions primaires, insondables, répétitives. Tentative d’un début de Foule sentimentale (pourquoi pas ! (La Foule, tout court, pourquoi pas, encore une fois… (C’était tentant, mais trop facile…))) qui emporte dans son flux toute illusion d’une perspective d’un état serein. Foule de l’enfance qui laisse Continuer la lecture#3 Dans la foule

L’ambulancier

( Autre texte qui respecte moins la consigne que le 1er « oh alors si c’est ça ») Jean étonne : visage long, rectangulaire. Fins cheveux et menton se rejoignent. Concaves. Yeux clairs qui fouinent en permanence et lèvres pincées toujours. En permanence un skate-board blémard plutôt qu’un visage. En son for intérieur : il peigne ses blonds et fins cheveux avec ses orteils Continuer la lectureL’ambulancier

Au 89…

Amie de Madeleine Deux cercles de poudre bleue de la marque Bourgeois et rouge à lèvres même marque mais rose et tout autour du blond crêpé figé. En son for intérieur : une décapotable et un amoureux qui vient la chercher pour l’emmener danser sur Frank Sinatra. Elle a augmenté le bleu, agrandi le cercle. Les enfants n’y verront rien, c’est Continuer la lectureAu 89…

Rien comme autre monologue mais en son for intérieur…

Rien qui ne vienne d’elle, tout à capter du vaste monde et, pour cela, les deux larges ouvertures n’ont rien de trous béants, ce sont deux aspirations immenses et vibrantes, sur lesquelles prennent leur essor de palpitantes ailes de nez. En son for intérieur : un tapis se déroule, il est rouge et de tissu épais, il recèle dans ses plis Continuer la lectureRien comme autre monologue mais en son for intérieur…

On ne peut peut-être pas saluer mieux que ça

Elle a pris de la liberté avec les salutations. Elle a bien fait claquer les premières, quand notre petite troupe a franchi le portillon de ciment délabré de cette concession de femmes. Elle a pris le temps de faire durer le premier « aori », celui qui répond à la proclamation d’arrivée des visiteurs. Elle a laissé le prolongement du -i accompagner Continuer la lectureOn ne peut peut-être pas saluer mieux que ça