Souvenances

Ce soir, en rentrant de l’agence, pendant qu’il se retournait pour fermer sur la rue et sa journée la porte de la vieille maison, la faible sonnerie de la pendule du salon, tremblotant comme une voix de vieillarde, s’est glissée à travers les battants entrouverts sur le hall, et lorsqu’il les a poussés sont venus à lui ses yeux hésitant Continuer la lectureSouvenances

SMS

[10:04:38] : tu es toujours tellement négative… me connecter et lire ça [10:07:52] : je végète au boulot … Et une autre construit un super truc. [10:08:26] : Je dois prendre des pincettes pour tout avec toi. Facile dans mon état. [10:08:30] : mais ça me renvoie tellement à ma loose [10:08:35] : oh [10:08:47] : quoi oh. je peux Continuer la lectureSMS

Chez Jean Lou

presque à l’entrée du village : en venant de L. tourner à gauche direction la plage, s’engager dans l’étroite ruelle, bascule brusque à bâbord. Aucune visibilité – rouler prudemment ! – On entrevoit alors par la vitre côté passager, (juste avant de débouler sur la petite place dissimulée derrière les façades trapues), à travers la grille d’un vieux portail rouillé et Continuer la lectureChez Jean Lou

#7 : La campagne à portée de combiné

Le téléphone, couleur ivoire avec son cadran à chiffres, était rangé dans un renfoncement du placard au-dessus du répondeur noir. Le clignotement de la diode rouge indiquait la présence de messages. L’appareil était capricieux : un geste malencontreux effaçait irrémédiablement tous les enregistrements. Ça m’arrivait souvent. Je ne m’en préoccupais pas. Au hasard, c’était un appel de ma mère qui désirait Continuer la lecture#7 : La campagne à portée de combiné

Qu’en dis-tu ?

S. Ce n’est pas comme s’il le connaissait vraiment, si un jour on peut dire ça d’une personne, qu’on la connait. Celui qu’il a osé appeler, parce que l’ivresse le lui permet, il le connaît comme les autres, très peu, trop peu, bien assez. Il a pour lui une inclination ; ce n’est pas grand-chose ; ça le fait simplement vaciller, mais Continuer la lectureQu’en dis-tu ?

Comme chaque matin

Le rire qu’il aura et qui ne consolera pas à cause de la moquerie qu’il véhicule depuis ses grandes dents découvertes en riant, blancheur préservée par-delà les années, pour indiquer qu’il faut garder distance, ne pas attribuer valeur à ce qui s’est passé, aux paroles de la vieille, qui finit par perdre même intention de consolation pour ne plus qu’être Continuer la lectureComme chaque matin

ce manque

… ce manque encore qui revient… ce manque qui va finir par gratter creuser le moral comme le filet d’eau acide lime le rocher… ce manque de contact avec les autres, avec la peau des autres, seul, avec le poudroiement de soleil dans la fenêtre ou la petite pluie ou le crachin qui a investi le dehors et brouillé le Continuer la lecturece manque

Sans frein sans point

Bien sûr qu’après la grande descente il y aurait une grande montée et il s’apprêtait d’ailleurs à l’aborder très courageusement, profitant de l’élan de la descente d’avant et puis commençant à emmagasiner des choses positives pour le moment où il faudrait se hisser sur les pédales, par exemple le chant des jeunes filles qui se reposaient en chantant sous un Continuer la lectureSans frein sans point