#techniques 02 | Bight of Benin

Le feu s’infiltre dans les veines au moment où le ciel décroche de la baie, ne cherche plus à fendre les têtes de bois, la pioche est déjà dans le ventre et le ciel s’abrite sous la rage d’un vautour, étendant ses vastes provisions de sel, couvert de terre rouge, mordant la poussière au pied des cactus. Il va falloir Continuer la lecture#techniques 02 | Bight of Benin

#techniques #03 | un peu à l’étourdie

Derrière les silences, son corps, les silences et les hautes herbes, les mousses rases. La Masse allongée, est ronde et rose. Elle n’est pas uniforme. Au long des versants escarpés, sur la chair élastique, je trottine. Elle gît parmi les hautes herbes, sous la lumière, dans la trouée, les excroissances rosées, rattachées au troncs, exposées aux rayons du soleil, déposées Continuer la lecture#techniques #03 | un peu à l’étourdie

#techniques #01 | le sentiment du vide

Le sentiment du vide, réel le sentiment de ne pas être contenue, retenue, que c’est réel que que c’est ma tête plongeant dans le vide entraînant mon corps , le sentiment comme tombant, que ce n’est plus avant, c’est maintenant le fond m’aspirant dans sa grande gueule ouverte de pente, la chute est réelle, aspirant la masse, un évanouissement des Continuer la lecture#techniques #01 | le sentiment du vide

#techniques #02 | Canal

Les rizières sont tailladées de lignes d’eau reflétant le bleu du ciel, la piste grise, ensablée aux bordures, file comme un trait vers l’horizon. Aucune ombre pour adoucir le jaune-gris sec de la sansouïre estivale ; une manade nonchalante se protège d’un vent léger derrière une roselière. Les berges du canal surplombent les marais ; au loin les structures métalliques Continuer la lecture#techniques #02 | Canal

#techniques #03 | ce corps : déliquescent

Je sais les silences qui entourent mon corps comme pansements, bandes bien serrées sur plaies, les silences glissent sur la peau, la plissent, striées du tissu bref des non-dits, des douleurs bien comprimées sous le crêpe stérile, la contention du gémissement, le bâillon du cri apposé à l’invisible blessure. Ce que le silence fait naître de résilience, d’acceptation, de souffle, Continuer la lecture#techniques #03 | ce corps : déliquescent

plus obligée

Aujourd’hui je ne suis plus obligée. J’ai attendu vraiment très longtemps, depuis les années sans début. Je reste dans la pénombre où maigrit le jour. Elle surgit toujours différente. Elle frappant, repoussant d’un coup. Elle crochant les volets à barreaux. Elle fondant sur moi. Elle porte les draps pliés carré ou bien le plateau entre les mains. Elle secoue le Continuer la lectureplus obligée

#techniques #03 | deux mètres carrés de moi sur le corps

 © Se sentir vivant, Anne-Laure Lechat Fermant d’abord. Les yeux. Dedans toi en suc, en acide, en tourbillon dans l’intestin. Sphincter frontière sans passeport. On passe en terre, deux grandes joues et trou face évacuations. On n’en voulait pas. Pas ce trou-là. Ouvrant doigts-fleur sur poignet-tige. Les paumes de ma vie lignes croisées. Main de bébé loin loin. Dedans c’est Continuer la lecture#techniques #03 | deux mètres carrés de moi sur le corps

#techniques #03 | corps emmurement

Derrière les silences, son corps emmuré. Il n’y a pas de corps plus neutre, plus parfaitement transparent, plus au fait du vide que son corps de femme enfermée dans la maison. Son corps s’est délabré. Il l’a trahie. Le miroir de la salle de bain en est le seul témoin. Au bord du lavabo, son dentier trempe dans un bol. Continuer la lecture#techniques #03 | corps emmurement

#ateliers| derrière les silences mon corps

Mon corps frissonne sous le souffle du vent qui hérisse la surface tannée de ma peau.Je suis si vieille que je ne peux m’en souvenir. L’amnésie me frappe. Autant qu’elle me sauve. C’est impressionnant la capacité qu’à l’amnésie à se souvenir indéfiniment de sa nécessité a tout effacer avec constance et application. De mes cinq sens je ne me fie Continuer la lecture#ateliers| derrière les silences mon corps

#techniques #03 | fine et légère

C’est tous les vendredis que je regarde de près l’état de ma peau. Il n’y a rien à en dire et tout le monde se tait. La nuit se tait, le miroir et la mémoire se taisent, plus rien ne bouge : seule tombe la pluie, je me lève. Quatre heures. Ma mère me disait qu’il fallait que je sois Continuer la lecture#techniques #03 | fine et légère