#techniques #04 | pour mémoire et sans rancune

A… Ce que c’est que l’ambiguïté d’un sentiment Dire de soi revêt bien des habits. Être là sans être là, négliger avec recherche son vêtement, entourer son cou d’une écharpe ethnique quelle que soit la saison et dehors comme dedans, laisser toujours dépasser de sa poche un livre de poésie. Il savait tout cela, le pratiquer avec soins et d’autant plus Continuer la lecture#techniques #04 | pour mémoire et sans rancune

#techniques #02 | dix-sept ans

bleu de ciel bleu de mer blanc d’écume brun de sable couleurs horizontalesmidi l’air vibre, le soleil c’est tout ; un corps, seul, joue avec l’épuisement des vagues, vertical dans tant d’horizon ondoyant dans l’air trop chaud ; le silence est total tout bruit étouffé, les rires les chants les cris reprendront plus tard, il fera moins chaud, un claquement Continuer la lecture#techniques #02 | dix-sept ans

#techniques #04 | trois portraits

J. Ce que c’est que la lumière Elle entre dans le salon chaotique et encombré. Les murs et leurs échafaudages d’étagères surchargées de livres, la télévision constamment traversée de trucs débiles qui l’intéressent pas, ça la fait bien marrer toutes ces conneries, la table marocaine finement sculptée sous l’empilement des revues, les tasses à moitié vides, les cendriers pleins, les Continuer la lecture#techniques #04 | trois portraits

#techniques #01 | vertical

Le sentiment de devoir trouver sa place. D’avoir tout fait pour être prêt à repartir, commencer un autre cycle, d’y être prêt, peut-être même l’avoir déjà commencé. Et le mur qui vous arrête vertical, de face tu n’en vois ni le bas ni le haut. L’as tu vu toi ? Sentiment géographique d’une place à trouver d’un lieu où habiter Continuer la lecture#techniques #01 | vertical

#techniques #04 | Ports-traits

Lui, c’est un casse-caillou. C’est comme cela qu’il s’appelle. Il ne dit pas sculpteur. Non. Il préfère dire qu’il casse des cailloux. Il taille, dans le marbre des Pyrénées, des petites filles assises qui jouent avec leur tablette et un faune au repos, totalement avachi dans un fauteuil. Il casse les cailloux depuis une dizaine d’années. Il a commencé par Continuer la lecture#techniques #04 | Ports-traits

#techniques #04 | aperçus dans le village

Ce que c’est que cette attente… Il attend, avachi sur la banquette recouverte de moleskine rouge. Énorme, avachi comme le serait un cachalot échoué sur une plage de sable fin. Dans la baie de Somme. La soixantaine obèse, si bien que son ventre énorme et son visage bouffi se touchent, si bien qu’il doit tenir à bout de bras son Continuer la lecture#techniques #04 | aperçus dans le village

#techniques #04 | portraits rapides

  Ce que c’est que l’onychophagie, toujours les doigts dans la bouche, il les suce comme une tétine qui ne satisfait pas sa faim : la faim de vivre, de croquer, de déchiqueter pour vérifier la texture, la saveur de ce bout de chair, de ce lambeau de peau, une aspérité qui le démange et dont sa colère aimerait venir  à bout. Continuer la lecture#techniques #04 | portraits rapides

#techniques #02 | Paysage

La montagne s’approchant, s’éloignant, s’effaçant ; le train, l’immeuble, les balcons, les moutons. Dedans : le banc d’angle et la vache-baromètre qu’il lance au loin. Regarder par la fenêtre : retrouver, longtemps après, le silo, le lampadaire, la route. Mais les arbres — le vieux poirier sec — disparaissant, le temps dedans fait tomber les murs, et jamais plus lui au bout de Continuer la lecture#techniques #02 | Paysage

#techniques #03 Derrière les silences mon corps

Mon esprit loque. Chaos confusion de la matière. Cette nuit tout a été foutu en l’air. Intériorité qui grogne, des coups de marteau contre ma colonne vertébrale contre ma tête tout grince, et il faut s’ouvrir le crane. En sortir mes pensées obsédantes. Mes trous noirs. Mes foules terrorisées. Mes incendies. Et mon corps flambe. Et ma tête grince. Il Continuer la lecture#techniques #03 Derrière les silences mon corps

#techniques #04 | B. et O.

Bernard Il est Provençal, il parle le provençal, longtemps son horizon se limite aux trois côtés du triangle Avignon-Cavaillon-Carpentras, mieux que Provence, Drôme provençale- Vaucluse, enfance famélique, puis garages, travaux publics, agriculture, viticulture, entretien de chaudières, il bourlingue, les yeux tournés vers le Ventoux, son merveilleux Mont-Blanc, aujourd’hui, sa pension de retraite, ajoutée à celle de C., sa femme, paie Continuer la lecture#techniques #04 | B. et O.