#LVME #02 | ABRAPA

Jamais de place. Jamais de place dans cette rue. Elle s’en souvient. Quand elle habitait encore le quartier, c’était déjà comme ça. Et depuis qu’ils ont fait les travaux de prolongation du tram sur la ligne F c’est encore pire. Alors elle va faire comme tout le monde. Se garer à cheval sur le trottoir, stationner au milieu de la Continuer la lecture#LVME #02 | ABRAPA

#LVME #02 | angle de vue

Il a garé sa fourgonnette sur le parking visiteurs et s’est présenté au poste de garde. Des chaussures de sécurité noires alourdissent son pas. Sa venue était attendue et répertoriée dans le registre des entrées. C’est la troisième fois ce mois-ci qu’il vient régler les caméras de sécurité. Il pianote sur sa tablette tactile, vérifie les paramètres de programmation, ajuste Continuer la lecture#LVME #02 | angle de vue

#LVME #03 | cuisine de la honte

Brigitte Le François avait honte de sa cuisine qui ne comportait ni ilot central, ni bar (avec ses tabourets), pas plus de verrière ouvrant sur le salon. Les couleurs n’étaient plus au goût du jour, le plan de travail en bois clair n’avait rien de noble, l’équipement même laissait à désirer avec ses deux réfrigérateurs de récupération (le plus vieux, Continuer la lecture#LVME #03 | cuisine de la honte

#LVME #02 | l’homme de passage

Un homme en blue-jeans et portant un blouson de cuir rappelant ceux des aviateurs anglais de la deuxième guerre mondiale, se tient debout sur le toit du bâtiment principal. Le soleil de ce début d’hiver vient lui réchauffer agréablement le visage qui est celui de quelqu’un qui ayant déjà vécu quelques bonnes décades. Il marche lentement sur cette aile qui surplombe Continuer la lecture#LVME #02 | l’homme de passage

#LVME #02 | fin de partie

Elle passe un peu toujours à la même heure, que la maison soit pleine ou vide, de la fin avril aux premiers froids, elle longe la route au goudron râpé, à l’aller le chien devant elle ou plutôt une chienne, qu’elle dresse encore, une bête pressée de travailler, de mener la charge, elle, elle avance à pas réguliers, le bâton Continuer la lecture#LVME #02 | fin de partie

#LVME #01 | 7 décembre

17h57, 7 décembre, le plafonnier de la cuisine s’allume, escalier 3, sixième étage, porte gauche, un homme ouvre la fenêtre, se penche, secoue une main menaçante vers le bac à sable situé au pied de l’immeuble où quelques enfants font rouler des billes sous le halo d’un lampadaire, aussitôt un petit garçon se relève d’un bond, secoue le sable de Continuer la lecture#LVME #01 | 7 décembre

#LVME #02 | duo avec fibre

A l’étage, on a sonné. Deux hommes en sweats à capuches. Avant eux, le bruit d’une perceuse à percussion a déjà fait vibrer le béton quelque part dans le bâtiment, difficile de localiser le bruit, de savoir à quoi il correspond. Mais là, les deux hommes, tenant une perceuse, un escabeau et d’autres instruments, se présentent : pas de doute, Continuer la lecture#LVME #02 | duo avec fibre

#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

Aujourd’hui, lundi 25 novembre, on lui a dit de faire le piquet. Il est face à la tractopelle. Il fait signe aux voitures. Avec sa main qui dit allez on roule, on y va. La machine a cassé la couche d’asphalte sur toute la longueur de la seule voie praticable. Ça fait comme une petite explosion avec tous les morceaux Continuer la lecture#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

#LVME #01 | mardi 25 novembre 2025

C’est un texte qui prendra place à la fin. Forcément. Obligatoirement. On ne peut pas l’écrire ici et maintenant, au début je veux dire. À cause de sa fonction de vue d’ensemble de tous ces personnages qui seraient séparés et non pas rassemblés. Rassemblés à un bal par exemple, comme je l’avais envisagé et même peut-être déjà écrit, ce texte Continuer la lecture#LVME #01 | mardi 25 novembre 2025

#LVME #02 | Le chantier

Rue des Savonniers, route barrée, route creusée. Impossible d’accéder en voiture. On doit se garer plus loin, marcher au bord du trou, il y en a que ça contrarie plus que d’autres. Matahiarri est debout au fond de la fosse. Dans la brume piquante du matin, il regarde le godet de la grosse pelleteuse déposer son sable noir au fond Continuer la lecture#LVME #02 | Le chantier