#LVME #02 | angle de vue

Il a garé sa fourgonnette sur le parking visiteurs et s’est présenté au poste de garde. Des chaussures de sécurité noires alourdissent son pas. Sa venue était attendue et répertoriée dans le registre des entrées. C’est la troisième fois ce mois-ci qu’il vient régler les caméras de sécurité. Il pianote sur sa tablette tactile, vérifie les paramètres de programmation, ajuste Continuer la lecture#LVME #02 | angle de vue

#LVME #02 | l’homme de passage

Un homme en blue-jeans et portant un blouson de cuir rappelant ceux des aviateurs anglais de la deuxième guerre mondiale, se tient debout sur le toit du bâtiment principal. Le soleil de ce début d’hiver vient lui réchauffer agréablement le visage qui est celui de quelqu’un qui ayant déjà vécu quelques bonnes décades. Il marche lentement sur cette aile qui surplombe Continuer la lecture#LVME #02 | l’homme de passage

#LVME #02 | fin de partie

Elle passe un peu toujours à la même heure, que la maison soit pleine ou vide, de la fin avril aux premiers froids, elle longe la route au goudron râpé, à l’aller le chien devant elle ou plutôt une chienne, qu’elle dresse encore, une bête pressée de travailler, de mener la charge, elle, elle avance à pas réguliers, le bâton Continuer la lecture#LVME #02 | fin de partie

#LVME #02 | duo avec fibre

A l’étage, on a sonné. Deux hommes en sweats à capuches. Avant eux, le bruit d’une perceuse à percussion a déjà fait vibrer le béton quelque part dans le bâtiment, difficile de localiser le bruit, de savoir à quoi il correspond. Mais là, les deux hommes, tenant une perceuse, un escabeau et d’autres instruments, se présentent : pas de doute, Continuer la lecture#LVME #02 | duo avec fibre

#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

Aujourd’hui, lundi 25 novembre, on lui a dit de faire le piquet. Il est face à la tractopelle. Il fait signe aux voitures. Avec sa main qui dit allez on roule, on y va. La machine a cassé la couche d’asphalte sur toute la longueur de la seule voie praticable. Ça fait comme une petite explosion avec tous les morceaux Continuer la lecture#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

#LVME #02 | Le chantier

Rue des Savonniers, route barrée, route creusée. Impossible d’accéder en voiture. On doit se garer plus loin, marcher au bord du trou, il y en a que ça contrarie plus que d’autres. Matahiarri est debout au fond de la fosse. Dans la brume piquante du matin, il regarde le godet de la grosse pelleteuse déposer son sable noir au fond Continuer la lecture#LVME #02 | Le chantier

#LVME #02 | La ville et ses fantômes

Sur la devanture d’entrée de l’immeuble, un ouvrier agenouillé frotte vigoureusement le mur pour tenter d’effacer un tag, épais et tourmenté, peint en noir la nuit précédente. C’est le propriétaire de l’appartement du rez-de-chaussée qui l’a remarqué le premier en sortant faire ses courses ce matin et qui l’a signalé à la Mairie. Le netttoyeur porte une combinaison tachée d’anciennes Continuer la lecture#LVME #02 | La ville et ses fantômes

#LVME #02 l un homme de passage

Peut-être qu’il est là, dans l’embrasure de la porte du sept. Peut-être que, malgré tous ses efforts pour se fondre dans le décor, la petite fille du quatrième le voit, sans comprendre, avec cette légèreté étrange qu’ont les enfants quand ils frôlent l’invisible. Il avance. Ou plutôt, il suit. Le rythme, c’est celui d’un autre. Peut-être qu’à force de marcher Continuer la lecture#LVME #02 l un homme de passage

#LVME #02 | l’homme au blouson

À cette heure de la matinée le parking de l’immeuble est presque désert. Sans difficulté il peut garer sa Renault Mégane sur une des places, côté gauche. Une jambe d’un pantalon sombre, puis une seconde s’extraient de la voiture. Le haut du corps assez grand qui se déploie ensuite arbore un blouson en suédine marron. Dans les mains il tient Continuer la lecture#LVME #02 | l’homme au blouson

#LVME #02 I Laissez tomber les p’tits papiers…

Il, est plusieurs. Jamais le même sous l’habit orange visible depuis toutes les fenêtres qui l’entourent. Il, est aussi elle. L’habit leur donne la même démarche lourde et pesante dans la terre. Habit de pluie, habit de saisons froides et humides quand iel pique avec une sorte de longue épée les papiers gras abandonnés sous les bancs. La chorégraphie est Continuer la lecture#LVME #02 I Laissez tomber les p’tits papiers…