#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

Un couloir désert ; tout au bout de celui-ci, une porte hermétique à double battants. Au dessus de la porte sont affichés des panneaux signalétiques, parcours fléchés, codes couleur. On y déchiffre les mots « admissions » et « Chirurgie ». Derrière les battants ouverts se prolongent une enfilade d’autres couloirs tout aussi désolés mais plus sombres, à l’exception d’une source de lumière jaillissant du Continuer la lecture#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

#photofictions #02 | une trace au temps

Je ne suis pas d’ici et pourtant. Derrière cette porte mon arrière-grand-mère est née. Par hasard parachutée ici il y a quelques années, je découvrais l’histoire. Pragmatique le hasard existe. Y-a-t-il de force plus grande que la mémoire qui ne se dit pas ? Revenir à la langue base. Mes filles chantent Occitan, je suis née 93 béton, vécu 75 béton, Continuer la lecture#photofictions #02 | une trace au temps

#photofictions #02 | Le transat

Dans l’extrême proche du jardin, y a-t-il quelque chose qui puisse attraper le regard, celui qui passe au travers du capteur d’un téléphone ? le transat ? Détrempé par les pluies qui nous rappellent que l’été a une fin, cet accessoire, qui en est un des incontournables, gît au milieu de la terrasse, déchu, vestige oublié d’une fête qui s’est terminée Continuer la lecture#photofictions #02 | Le transat

#Photofictions #02 | Extrémité du corps

4 avril 2022 – La photographe L’extrémité de ma jambe. Ça s’appelle mon pied. Ça a forme de pied. Ordinaire. Pas le même que d’autres, mais ressemble. Accroché. Suspendu au bout de moi. Toujours avec moi, à me suivre, témoin impassible de mes erreurs de jugement, hontes, petites malhonnêtetés, etc. Pas franchement complice, mais globalement solidaire. A peu près fiable. Continuer la lecture#Photofictions #02 | Extrémité du corps

#photofictions #01 | J’avais fait le tour du Colisée

j’avais fait le tour du Colisée ce matin calme pâle d’été  qui déjà en filigrane flamboyait Comme faire le tour d’une construction pas vraiment réelle un château évanescent elliptique fissuré de toutes parts où allaient se diffracter sur la pierre les mille lumières reflets silences et cris de la journée Je crois bien que j’étais fatiguée (de marcher, d’attendre, d’écrire) Continuer la lecture#photofictions #01 | J’avais fait le tour du Colisée

#photofictions #02 (2) | de dos

J‘entre dans la cour. Sur quoi s’est-elle penchée qu’elle doit tenir entre ses mains ? elle ne m’a pas entendue — une constellation de grains sur sa peau: non ce n’est pas ce tu vois, ni les boucles aux oreilles. Le turban improvisé peut-être, l’inclinaison des épaules. J’ai l’appareil avec moi. Tout doit impérativement aller vite: cette conjonction d’éléments et l’injonction à Continuer la lecture#photofictions #02 (2) | de dos

#photofictions #02 | les photographies que l’on n’a pas prises.

En quittant Batsi j’ai pris quelques photos du lieu où nous avions passés ces quelques jours, le lieu d’hébergement. Rien de photogénique vraiment, le but n’était pas de faire de belles images. Non, c’était plus une tentative pour ne pas refaire la même erreur, pour briser une sorte de récurrence de l’oubli. Un pansement si l’on veut, pour protéger d’anciennes Continuer la lecture#photofictions #02 | les photographies que l’on n’a pas prises.

Photofictions #02 | Le baiser

Dans la rue, il n’y a personne. Cuisiner. Attendre la nuit. Les réverbères éteints. C’est un beau mot : réverbère. Sous la langue le goût du métal, sous les doigts le toucher d’une assiette en fer blanc. Se sont multipliés ces dix dernières années… attroupements dans d’anciennes rues passantes… attirés par l’odeur, la vibration des foules disparues… C’est beau réverbère. Continuer la lecturePhotofictions #02 | Le baiser

#photofictions #2 | fleurs sans public

Longeant les groupes qui attendent les bus passant porte de l’Oulle, debout ou cul sur pierre ou banc de plastique et pieds en révolte contre les graviers, voyant un buisson grillé et malmené, je me suis souvenue d’un jour d’avril il y a trois ans, au temps de grand calfeutrement, quand tous souffraient tant de solitude que j’en étais presque Continuer la lecture#photofictions #2 | fleurs sans public