#photofictions #07 | Quand Marco dansait

Il y a les yeux rieurs, il y a la frange noire. Sombres les yeux et vifs. Sombres les cheveux. Noiraude montre ses petites dents, le corps nu sous le filet de laine orange. Noiraude est assise les genoux repliés, sur la chaise de bois. La pièce est sépia. Le filtre ne s’en est pas mêlé. Noiraude baigne dans les Continuer la lecture#photofictions #07 | Quand Marco dansait

#photofictions #06 | Piège photo

De nuit. Juste deux yeux trop blancs et trop grands, le reste en dégradés de gris. Une silhouette, le museau levé, tête tournée, elle fixe le piège photo. L’extrémité de la patte avant gauche est flou, l’animal marche mais ne court pas, ses trois autres pattes sont nettes, comme il est de face, on ne voit pas la queue, dissimulée Continuer la lecture#photofictions #06 | Piège photo

#photofictions #07 | groupe sur l’herbe

Ils sont dix-neuf ou peut-être d’avantage ils sont toisés écrasés en couleurs vives dans une lumière pauvre d’automne un peu humide semble-t-il entre une bande d’herbe pelée et un espace vert vif et violent coupé par un petit muret de pierre ils sont toisés ou écrasés vus d’en haut par un appareil bustes portés par des jambes en fuite visés Continuer la lecture#photofictions #07 | groupe sur l’herbe

#photofictions #07 | What Air

Maintenant, ça se passe avec « une photo de soi-même » dont « on ne parlera pas » dit f. Ne pas en parler, ce n’est pas vraiment un problème. Je crois même que je viens de le faire cinq fois. Mais la photo… le voilà le selfie dont je parlais ? Un ami me dit que les « textes-images donnent à voir plus que les Continuer la lecture#photofictions #07 | What Air

#photofictions #07 | voyage en arrière

Comme si on grimpait dans un train qui remonterait le temps et dont chacune des stations serait une photo ou une collection. Comme si on s’arrêtait au hasard et qu’un curseur imaginaire désignait une d’entre elles. Quel abîme s’ouvrirait dans ce voyage en arrière ? Devant l’entrée du métro Boulogne Billancourt tu as photographié en position inclinée, un petit corps de Continuer la lecture#photofictions #07 | voyage en arrière

#photofictions #07 | Mémoire Oubli Traces

Un faire-part de naissance glissé dans un vieil album photo. L’enfant couché dans le berceau, comment pourrais-je le reconnaître ? Comment donner un prénom à cette nourrissonne, potelée, souriante, lovée dans un berceau qui, lui, est comme suspendu dans l’air, entouré de tissus soyeux, d’un voile de gaze ? A côté du moïse, des roses épanouies sont là pour lui Continuer la lecture#photofictions #07 | Mémoire Oubli Traces

#photofictions #07 | il est tard

il est tard ; je reste  penchée à la fenêtre dans un coin du salon ; je pense toujours à Rome ; à mon retour prochain dans la capitale ; certains bruits de musiques pop s’échappent des bars chinois ; je regarde  en bas puis me retourne ; j’attends toujours mon ami peintre ; qui me livrera notre conversation rédigée autour de sa pratique de la peinture ; Continuer la lecture#photofictions #07 | il est tard

#photofictions #07 | le grand jamais

J’imagine que c’est l’oncle, un des R, René ou Raymond ou peut-être mon père, il est bien terminé le temps de demander, entre ceux qui sont partis dans l’euphémisme définitif et les béances extensibles de la mémoire de nous les autres. En tout cas c’est devant la maison au bord de la piètre route. En montant un peu, le virage, Continuer la lecture#photofictions #07 | le grand jamais

#photofictions #07 | Soirées adolescentes

On est tenté de chercher l’imposture. On scrute dans les bribes de mémoire qui s’accolent aux photos. On peut dater à peu près. On reconnaît aux visages, aux lieux.Nous avions sans doute 16 ou 17 ans, l’âge des soirées lycéennes. Notre petit groupe à géographie variable. On ne remarquait pas alors les marqueurs sociaux, ados friqués ou pas, bcbg/baba-cool/curiste, faux Continuer la lecture#photofictions #07 | Soirées adolescentes