#photofictions#03(1) | portrait

Tu me demandes de m’asseoir dans la lumière de ce fauteuil au sud du jardin du coté des enfants — dire encore les enfants à l’âge qu’ils ont, le dire : que tu as tirés dehors et tout le sang— dans la lumière —les vivants et les morts— qui éclabousse le houx, les bambous… les roses desséchées; la lumière ce soir Continuer la lecture#photofictions#03(1) | portrait

#photofictions#03 (2) | des voix pour une image  

C’est la terrasse d’un rade sur le port à Toulon: les chaines d’amarrages dans les nappes d’huile, les algues vertes, la mousse… des pointus et des yachts… de l’autre côté du port le ferry fume, un jaune à tête noire; quelques goélands. Des corps et des bagages loin. Au bar des rugbymans (derrière il y a le grand stade), c’est Continuer la lecture#photofictions#03 (2) | des voix pour une image  

#photofictions #03 | le jardin du Luxembourg

Elle dort, à demi-allongée, jambes repliées (ces fœtus étranges, semi-lunaires, des clichés d’échographies) – sous le noir du pantalon et le luisant de la peau des flocons cotonneux et réguliers capitonnent le bleu clair des chaussettes aux bonhommes de neige. c’est au Luxembourg – pas le pays, mais dans la ville – le jardin – ou ce qu’il en reste Continuer la lecture#photofictions #03 | le jardin du Luxembourg

#photofictions #03 | photographier l’autre.

Photographier une peinture de visage plutôt qu’un visage, sans doute moins perturbant. Photographier les autres, l’autre. Ce que cela produit. Il n’y a rien de naturel. Peut-être s’en aperçoit-on moins dans un cadre familier ou familial. Tant que l’on entretient encore cette croyance envers le familier. Mais tout de même. Braquer l’objectif d’un appareil photographique sur l’autre, le viser, le Continuer la lecture#photofictions #03 | photographier l’autre.

#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer

La scène est banale, se décrit en peu de mots. Un homme et une femme parlent, lui debout à côté d’elle, elle, allongée dans l’herbe, les yeux perdus dans l’horizon marin. Elle me déchire. J’ai droit à quelques secondes avant qu’ils ne me découvrent au détour de l’allée sombre. Est-ce ce recoin caché, perdu au fond du parc ? Leur Continuer la lecture#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer

De l’importance de corriger ses biais cognitifs

Je le retrouve dans le bus de 8h. On se salue. Je sais qu’il prend son service à 9h. L’autre jour on a parlé, il a la même trotinette que mon petit fils, aussi grosse, mais pas la même marque. Il n’a jamais eu aucun problème de panne avec. C’est comme ça que j’avais engagé la conversation en évoquant les Continuer la lectureDe l’importance de corriger ses biais cognitifs

#autofictions#03 Le Central Bar

A bien scruter l’image, on peut deviner quel est ce lieu. Sur le mur noir du fond est tagué le mot bar – ce motse conclut en une élégante boucle – et en dessous Central, le a étant escamoté dans l’angle des murs. Oui, le Central Bar. Un bar, vraiment ? Un piano. Un piano-bar ? Bien, admettons. Nous sommes Continuer la lecture#autofictions#03 Le Central Bar

#photofictions #03 | c’est du jus de pastèque

Plus personne ne photographie les autres dans leur environnement naturel sans prendre de risque. Si, parfois quand ils sont bien bourrés dans un bus, un peu angoissés et qu’ils ont besoin de parler. Parler à la photographe qui est là et rigole avec eux.Il doit y avoir pas mal de vodka dans le jus de pastèque. Ils sont trois, ils Continuer la lecture#photofictions #03 | c’est du jus de pastèque

# photofictions #03/ Lever de rideau

Un lourd rideau gris et uni, doublé de rouge, voile et dévoile au gré de l’ouverture de la fenêtre, un deuxième rideau à motifs plus léger, se laissant chahuter, par jour de grand vent, dérisoire bannière d’un pays utopique, qui bat au dessus du toit pointu de la maison jaune du voisin, qu’une clôture de même coloris, abrite des regards Continuer la lecture# photofictions #03/ Lever de rideau

#photofictions #03 | l’estrangère

Sur la laisse de la mer, là où je marche quand les regards ont disparu, quand la plage est déserte, mon corps déformé aux ongles peints, la tresse savante de mes cheveux, rien qui me séparent des débris délaissés, des abandonnés là — rien qu’une étrange étrangère marchant entre le bas et le haut de l’estran, donna niée dans un lit de Continuer la lecture#photofictions #03 | l’estrangère