#photofictions #02 (2) | de dos

J‘entre dans la cour. Sur quoi s’est-elle penchée qu’elle doit tenir entre ses mains ? elle ne m’a pas entendue — une constellation de grains sur sa peau: non ce n’est pas ce tu vois, ni les boucles aux oreilles. Le turban improvisé peut-être, l’inclinaison des épaules. J’ai l’appareil avec moi. Tout doit impérativement aller vite: cette conjonction d’éléments et l’injonction à Continuer la lecture#photofictions #02 (2) | de dos

#photofictions #02 | les photographies que l’on n’a pas prises.

En quittant Batsi j’ai pris quelques photos du lieu où nous avions passés ces quelques jours, le lieu d’hébergement. Rien de photogénique vraiment, le but n’était pas de faire de belles images. Non, c’était plus une tentative pour ne pas refaire la même erreur, pour briser une sorte de récurrence de l’oubli. Un pansement si l’on veut, pour protéger d’anciennes Continuer la lecture#photofictions #02 | les photographies que l’on n’a pas prises.

Photofictions #02 | Le baiser

Dans la rue, il n’y a personne. Cuisiner. Attendre la nuit. Les réverbères éteints. C’est un beau mot : réverbère. Sous la langue le goût du métal, sous les doigts le toucher d’une assiette en fer blanc. Se sont multipliés ces dix dernières années… attroupements dans d’anciennes rues passantes… attirés par l’odeur, la vibration des foules disparues… C’est beau réverbère. Continuer la lecturePhotofictions #02 | Le baiser

#photofictions #2 | fleurs sans public

Longeant les groupes qui attendent les bus passant porte de l’Oulle, debout ou cul sur pierre ou banc de plastique et pieds en révolte contre les graviers, voyant un buisson grillé et malmené, je me suis souvenue d’un jour d’avril il y a trois ans, au temps de grand calfeutrement, quand tous souffraient tant de solitude que j’en étais presque Continuer la lecture#photofictions #2 | fleurs sans public

#photofictions #02 | Giacomelli | papier mâché

Choisir l’endroit, le geste. Choisir le geste qui conduit à l’endroit qui va rentrer dans l’image. Pas loin. Lieu de l’intime quotidien « extrêmement proche ». Le jardin est l’intime. Descendre au jardin, à quelques pas du lit, à quelques pas de la table où est posée la tasse de thé. Trouver ce qui a changé depuis la veille. Ne pas traîner. Continuer la lecture#photofictions #02 | Giacomelli | papier mâché

#photofictions #02 | Turricule globulaire

Une photo graphique dans le cadre de « l’extrême proche ». Si je prends l’expression au pied de la lettre, dans le cadre de l’écriture, cela me renvoie directement au texte précédent. L’extrême proche consisterait à reprendre un élément, un point de détail — de la même façon que Barthes voyait dans un tableau de Nicolas de Staël quelques centimètres carrés agrandis Continuer la lecture#photofictions #02 | Turricule globulaire

#photofictions 02 | des images

Local – pas plus de deux ou trois stations de métro (parcourir à pied – mais non, nous n’étions plus là, la première image est datée du dix sept mars mais les photos de l’époque ont disparu) – n’avoir rien à l’esprit que ce quelque chose qu’on a à faire – chercher le courrier, marcher pour le plaisir, aller louer Continuer la lecture#photofictions 02 | des images

#photofictions #02 | texture

Comment passer dans l’extrême proche de la réalité crue à l’abstraction et revenir presque par hasard sur de la figuration autre. Aller vers toujours plus de détail en choisissant une parcelle plutôt que le tout de l’objet.Comment amenuiser le champ et rester collé au fragment qui pourra faire sens éloigné. Chercher le plan du serré en conquérant le gros plan Continuer la lecture#photofictions #02 | texture

#photofictions #02 |choses mêmes

Les fils autour de l’ampoule, d’anciens fils électriques, trois en deux couleurs, là où la vigne s’arrime au mur (lueur scialytique de l’ampoule halogène qui éclaire à minuit l’auvent du jardin). Le clou du mur de briques, rouillé à tête plate; un tortillon de vigne ou de fer resté accroché au clou, il rouille lui aussi: ce fil à linge Continuer la lecture#photofictions #02 |choses mêmes