#écopoétique #01 | enfin, les mains dans la terre

J’ai les mains dans la terre enfin, pourtant, je n’y connais rien, mais je farfouille. Je me sens autorisé par ceux qui m’ont précédé. On m’a raconté avec quelle agilité ma grand-mère descendait cette pente-là pour aller cultiver, récolter. Les mains terre à terre, je découvre des espèces jusqu’alors inconnues par moi. Une chenille toute poilue, une grenouille argentée ; les Continuer la lecture#écopoétique #01 | enfin, les mains dans la terre

#écopoétique #01 | Le chant du silence

Le chant du silence est habité, ses notes parfois sont aiguës, tendres ou violentes. Je le martèle de mes pas sur le sentier qui conduit à la forêt, le bruit d’un tracteur réveille l’impossible solitude de mes pensées, à l’aube je traverse son humidité sous un soleil estompé, je le dérange, les ficelles attachées aux fils de fer barbelés bruissent Continuer la lecture#écopoétique #01 | Le chant du silence

#écopoétique #01 | le tour de l’île

Le chemin est bordé à droite et à gauche par des buissons suffisamment haut pour qu’on ne voit plus la plage et la mer. L’oeil se contente d’aborder frontalement le chemin de sable qui se dessine presque sans ondulation vers l’avant, emmenant le pied dans une marche volontaire qu’aucun détour ne peut perdre puisque le chemin n’offre aucune intersection sur Continuer la lecture#écopoétique #01 | le tour de l’île

#écopoétique #03 | Boussole

Je n’ai pas reçu la main verte en héritage. Mais le regard, oui. Maison quasiment adossée aux jardins ouvriers qui germinent sur les pentes sud de la colline de Montaud. Lazarets de verdure où reprendre souffle, tout en voyant la ville, ses routes qui la ceignent, les rues qui la perforent, la pollution qui s’en échappe, et, plus loin, dans Continuer la lecture#écopoétique #03 | Boussole

#écopoétique #03 | ne plus

À commencer par un pas, puis deux, puis trois. Trois pas seulement depuis le palier de la porte et déjà la poussière de terre m’appelle de ce cri qui résonne sourd. Des aiguilles de pins tapissent le chemin, l’air s’échappe d’un été finissant, odeur de sève, de thym, d’automne. Sous l’herbe jaune, quelques pousses nouvelles verdurent timidement. Les pierres ont Continuer la lecture#écopoétique #03 | ne plus

#écopoétique #03  | voici des légumes, des fleurs…

Jardin,  un dialogue secret entre plantes et humains sous un ciel capricieux de Bourgogne, c’est le jardin modeste de la famille Parizot, posé là entre les pierres de la maison et l’église sous le regard attentif de la vieille cloche témoin silencieux des saisons et des gestes répétés. Si la terre y est lourde Augustine ne la craint pas de ses Continuer la lecture#écopoétique #03  | voici des légumes, des fleurs…

#écopoétique #02 | ce qui reste après leur passage

Le mieux c’est d’avoir des poules. Je les ai installées tout de suite. Enfin, le plus tôt possible. Parce qu’il fallait d’abord leur créer un enclos dans lequel il y aurait un grand chêne dans un angle pour l’ombre. Un enclos grillagé avec les bordures enfoncées profond dans la terre. Les prédateurs sont nombreux par ici, aptes à gratter pour Continuer la lecture#écopoétique #02 | ce qui reste après leur passage

#écopoétique #02 | Le nègre bibliothécaire

J’ai une fascination pour les archives. Térésa tout comme moi passe volontiers des heures à recopier sur des carnets des faits qui nous fascinent par leur banalité ou par l’horreur qu’ils dépeignent. Dans la profusion des archives (ce qu’il est convenu d’appeler les sources), nous nous disciplinons à une période historique pour ne pas nous noyer. J’ai appris deux choses Continuer la lecture#écopoétique #02 | Le nègre bibliothécaire

#écopoétique #03 | L’ensauvagement utile

Il n’y a rien de plus infidèle qu’un jardin d’agrément et de plus ingrat qu’un jardin potager ! Cette réflexion ne vient pas d’un jardinier réel mais d’un contemplatif désireux de ne plus intervenir sur l’agencement de la Nature. Un sourire un peu las au coin de sa barbe hirsute, une cigarette plate roulée au coin des lèvres, il a Continuer la lecture#écopoétique #03 | L’ensauvagement utile

#écopoétique #01 la déprise

Peut-être la dernière récolte dans le vieux verger les arbres sont trop vieux et les fruits de seconde catégorie Quand il n’y aura plus ni champs, ni vergers, ni potagers resteront un temps les pelouses et les haies pour voir encore des gens s’occuper de ce qui pousse… Toujours trop vite et donne de la peine sans rien rapporter