#écopoétique #01 | le silence, ça n’existe pas

La torpeur du soleil faisait taire la ville endormie. Assommée. Abrutie. Au fur et à mesure où elle s’éloignait de l’axe routier principal, le silence gagnait. En épaisseur. Même si le silence, ça n’existe pas. Ce qu’elle croyait. Frôlement des pas dans les herbes, pépiement des oiseaux, froissements. Le silence, pensait-elle, c’est l’inhabité. Le désert, c’est le silence. Elle déambulait Continuer la lecture#écopoétique #01 | le silence, ça n’existe pas

#écopoétique #05 / la maison sur la falaise

C’était un pavillon ordinaire, comme il se faisait dans les années 1970, avec un grand jardin tout en longueur jusqu’à la falaise. Au bout, trente mètres plus bas, il y avait la mer. Enfant, je n’avais pas le droit de m’approcher du bord. Le grand-père y veillait. Toujours fourré dans ce potager qui prenait bien la moitié de la surface Continuer la lecture#écopoétique #05 / la maison sur la falaise

#écopoétiques #05 | une église singulière

La place Camille Jullian de Bordeaux, un avant, un après. Rechercher sur internet quelques photos des années soixante-dix. Au centre un monument composé d’une colonne et de pierres provenant du mur d’enceinte de la ville romaine, en hommage à l’historien Jullian, spécialiste de La gaulle romaine. Des voitures garées autour du monument. Sur un côté de la place, la vieille Continuer la lecture#écopoétiques #05 | une église singulière

#écopoétique #06 | Mes pluies

Pas la peine d’être grand clerc pour savoirque cet homme est né sous les tropiquesqu’il n’a jamais douté de la pluiequ’il n’a connu que les pluies tièdes qui tombent en banian sur la ville La pluie qu’on attend, qu’on espère, qui ne viendra peut-être pas« Il n’est tombé que quelques gouttesmême pas enregistrées par le pluviomètre »on notera « traces »pour cacher sa déception Continuer la lecture#écopoétique #06 | Mes pluies

#écopoétiques #05 | Vignes Planes

C’est un chemin. Un chemin, ça n’a pas de nom. C’est un chemin en terre, un chemin étroit, bordé de hauts talus. On l’emprunte pour aller en ville. On dit en ville, on devrait dire au centre du bourg. Personne ne dit le bourg. On dit ville, on pense village. On ne croise pas grand monde sur le chemin. Le plus souvent, on ne croise personne. On marche, on regarde, on ramasse des mûres, on pousse le landau, la poussette, on tient les enfants par la main, on les laisse gambader. Continuer la lecture#écopoétiques #05 | Vignes Planes

#mardis #02 | Enfer forgé

Elle est en fer forgé ouvragé. Elle ne laisse pas entrer qui veut. Il faut savoir la prendre. Elle est la voie de sortie de la maison. La seule ouverture, en dur, de la clôture en pierre meulière. Le temps la travaille. Quand il fait froid, elle grince. Quand il fait chaud, elle baille. En automne, quand l’humidité et les Continuer la lecture#mardis #02 | Enfer forgé

#écopoétique #06 | Berceuse

Ô Pluies ! Accompagnez de vos cascades vos gargouillis dans les gouttières,   Ô Pluies ! Rythmez vos déluges et martelez les tuiles  Ô Pluies ! Recouvrez les sons nocturnes de votre tambourin  Ô Pluies ! Calmez les frayeurs par votre bruit assourdissant Ô Pluies ! Bercez l’enfant, abandonné dans la maison Ô Pluies ! Accompagnez-le dans son sommeil  Ô Pluies Continuer la lecture#écopoétique #06 | Berceuse

#écopoétique #05 | un coin

Le coin d’une rue et d’un passage (là vivait une enquêtrice, elle avait un fils, ses parents vivaient sur le faubourg, ils étaient en froid ou je ne sais plus – elle a dû rester dans la boîte quelque quinze ans – on avait travaillé ensemble chez RJJ quelques années aussi – auparavant, le travail c’est aussi cette époque-là) il Continuer la lecture#écopoétique #05 | un coin

#écopoétique #03 | Dans mon jardin j’ai oublié…

Dans mon jardin il y a aussi… l’olivier qu’il faudrait tailler parce qu’on n’arrive plus à passer la tondeuse dessous, j’ai oublié… le ballon que les petits n’ont pas rangé, j’ai oublié… les pommes tombées, véreuses, malades, pourries, j’ai oublié… les petits champignons blancs à lamelles blanches, Les brunettes c’est noir les lamelles, les autres t’y touches pas, j’ai oublié… Continuer la lecture#écopoétique #03 | Dans mon jardin j’ai oublié…

#écopoétique #05 | vivre un peu plus

Six étages de briques rouges, presque parfait accord avec l’immeuble voisin, celui qui fait l’angle et qui doit dater du début du vingtième siècle. Au rez de chaussée, des locaux de la largeur des boutiques anciennes de la rue. Quatre ont été regroupées et sont occupées par une Association, Centre Social et Culturel, c’est écrit sur la façade. Accessoirement, le Continuer la lecture#écopoétique #05 | vivre un peu plus