#écopoétique #06 | Un instant de pluie

Pluie première quand tu crépites sur un toit de tôle, soudain l’on t’écoute, enroulé dans un sac de couchage à quelques centimètres de ce toit, au dernier étage de trois lits de planches superposés,  soudain entièrement disponible au son, aux gouttes solitaires et annonciatrices, grosses et molles, à l’arrivée progressive de grains plus légers plus fins et toujours plus nombreux, Continuer la lecture#écopoétique #06 | Un instant de pluie

#écopoétique #06  | Saint-John Perse  | dis-moi la pluie

Dis-moi la pluie que l’angoisse tenace et sans repos se fait vérité à atteindre pour ceux qui osent le combat avec le néant. Dis-moi la pluie ton vol sans répit, ta résistance contre le vide Dis-moi la pluie pourquoi la rosée fugace porte déjà l’aube de ton signe divin attendant l’ordre qui annoncera ton retour. Vole de tes propres ailes Continuer la lecture#écopoétique #06  | Saint-John Perse  | dis-moi la pluie

#écopoétique #05 | les restes

Ça fait tant d’années que je n’étais pas revenu. Au moins trente ans, j’ai du mal à compter. Mon grand-père était vivant, Raymonde aussi. Quant à Marguerite, son nom est toujours inscrit sur la boite à lettres en bas du petit immeuble semi-bourgeois de la traverse de la solitude. À Marseille, le style semi-bourgeois se caractérise par des plafonds hauts Continuer la lecture#écopoétique #05 | les restes

#écopoétique #06 | Comme dans une photo d’Abbas Kiarostami

Des éclairs illuminent le ciel bleu-nuit noir quand je sors du cinéma l’Atalante de Bayonne. L’Adour reflète le scintillement des éclairs et donne un côté magique à la ville. Monter avec empressement dans la voiture, quelques minutes avant la chute d’une pluie torrentielle. Concentration extrême sur la route du retour. A certains endroits des amas d’eau traversent la route. Essayer Continuer la lecture#écopoétique #06 | Comme dans une photo d’Abbas Kiarostami

#écopoétique #06 | Que tombent les pluies

Ô pluies de printemps et d’été, surprenez encore ce vieux front buté,abattez-vous sur cette vieille carne obstinée qui, d’un pas lourd et têtu,s’en va toujours vers l’école, le lycée, l’usine, l’église et le cimetière.Glissez sur ses épaules fatiguées, mais n’arrêtez pas sa marche.Laissez vos averses laver la poussière des chemins,emportez avec vous les rêves morts, les espoirs brisés sous vos Continuer la lecture#écopoétique #06 | Que tombent les pluies

# écopoétique # 06| va-et-vient

Entrons par les portes de la pluie dans le miroitement du feuillage, les soubresauts de la terre, dans la langue secrète entrons dans l’aquarelle d’incertitudes et la fascination de la flaque où tout recommence laissons-nous happer par le brouillard des yeux qui s’harmonise au dehors en un va-et-vient auquel on ne peut rien dans les recoins des flaques noie les Continuer la lecture# écopoétique # 06| va-et-vient

# éco-poétique #6 | retour

Un jour comme tous les autres de cette quinzaine-là, la piscine est derrière la macu, tous les matins une cinquantaine de longueurs – pas si lentement en crawl (la première fois que je nageai dans cette eau-là – piscinière – le prof de gymnastique m’avait demandé si je savais vraiment nager – huit ans – en fait non, pas dans Continuer la lecture# éco-poétique #6 | retour

les mardis #03 | L’enfant

L’enfant boit un chocolat chaud dans un bol de porcelaine bleue sur laquelle il est écrit son prénomL’enfant met ses vêtements, il se presse, attrape son cartable et sort de chez luiL’enfant marche vite dans la rueL’enfant arrive à l’école quand la sonnerie de la fin de la récréation retentitL’enfant monte les escaliers, Untel pousse l’enfant sans raisonL’enfant ne répond Continuer la lectureles mardis #03 | L’enfant

#ecopoetique #05 | Ermitage

Entre deux trous une maison rouge. Juillet 2015 elle avait des fleurs et des rideaux. Septembre 2024 à l’angle de la rue du général Leclerc et de la rue de l’Ermitage un volet pend. Croissance démographique post confinement: on abat. Trous sur trous la ville monte en parpaings. Plus de trous – comme dans un gruyère-, plus de propriétaires. Appartements Continuer la lecture#ecopoetique #05 | Ermitage

#écopoétique #03 | Moune en tablier

Œillets de poète, pivoines, dahlias, et roses. Lilas. Terrasse décatie, lézarde de murs. Un escalier de ciment floqué de mousse – je m’y asseyais, je l’observais . La pente du chemin de pierre court vers la route où vont mourir les chats. Le pommier a fleuri ; elle se redresse ciseaux en main: ciboulette et menthe, le jasmin dort encore. Le Continuer la lecture#écopoétique #03 | Moune en tablier