#les mardis#1er avril# Rimbaud

Version 1, présentée en atelier. Sous une verrière de feuilles court le chemin — Dans la chaleur de l’été l’écorce exhale un étrange parfum — Lumière de juin ! — Quelque part dans les ramures entremêlées des yeux furtifs suivent attentivement le moindre intrus qui passe — Des arbres se dressent, fièrement ancrés dans cette étoile des sept chemins — Un murmure apeuré se fond dans l’ombre des branches courbés au Continuer la lecture #les mardis#1er avril# Rimbaud

#Boost#00# à #09

46°27’47″N 5°48’02″E 871m A cet endroit précis où l’asphalte de la rue va devenir celui de la route qui sort du village, une explosion de couleurs. Tous les dahlias pomponnent ou éclatent dans la lumière de la mi journée vers laquelle ils se haussent imperceptiblement. A travers la réverbération lumineuse de leurs étoiles on pourrait presque entendre la voix du roi poète Continuer la lecture #Boost#00# à #09

# Les mardis. # Photographies.

Mont de chemins noirs tel un mamelon dressé vers les cieux, pointant son bout sombre afin de sentir peut-être la caresse d’un dieu invisible à nos yeux ou peut-être simplement se teinter de bleu. Dansent les herbes sauvageonnes au grès du vent auquel elles s’abandonnent lentement, contournant les traits du ciel à la terre, de la terre au divin, sensuel Continuer la lecture # Les mardis. # Photographies.

# les mardis #18 | défilé de femmes

une femme funambule entre le talon du pied et le bout des orteils comme un passé présent qui force le pas une femme Picasso dans l’étoffe d’une vie sans bordure sans repère sans présent une femme flocon recouvrant la page blanche d’un carnet où commence une vie une femme frisson du sommet de la chevelure aux callosités corsetant le dessous Continuer la lecture # les mardis #18 | défilé de femmes

# Les mardis – un homme.

Un homme-feuille, tee-shirt froissé sur pantalon de soie tremblant. Un homme-tigre, visage peinturluré, cheveux et mains colorées flottantes au vent. Un homme-squelette, tête creusée, cœur battant, aux os pliés et dépliés, à l’envers et à l’endroit. Un homme-fleur, aux mains fines et douces, caressant inlassablement, les pétales de son crâne. Un homme-soldat, visage d’acier, yeux rouges enfoncés et sourire noir.

j’ai décidé d’arrêter de jouer du saxophone

Moi aussi. J’ai décidé tout pareil d’arrêter d’écrire. Je ne sais pas si c’est facile (pente naturelle, laisser aller, liberté retrouvée, insouciance…) ou difficile (abdication, renoncement, faiblesse, lâcheté, inconsistance), heureux ou malheureux. À l’instant même de décider j’ai pensé à Jackie. En réalité je ne sais pas précisément dans quel ordre, suivant quelle architecture ou tumulte de pensées confuses : d’abord Continuer la lecture j’ai décidé d’arrêter de jouer du saxophone

les mardis #16 | le problème avec le volet roulant

Le volet roulant électrique de la grande porte-fenêtre du salon ne fonctionne plus. Le mécanisme tourne dans le vide avec un bruit de roulement inutile. Immobile à mi-parcours. Ne reste plus qu’une moitié de paysage extérieur. Ce n’est pas qu’il en vaille la peine, ce paysage : une terrasse au carrelage jaunie et une rambarde écaillée et rouillée. Un immeuble gris Continuer la lecture les mardis #16 | le problème avec le volet roulant

les mardis #12 | j’ai décidé d’arrêter d’écrire

J’ai décidé d’arrêter d’écrire. Il m’est déjà arrivé dans ma vie de cesser d’écrire, mais jamais de décider d’arrêter d’écrire. On peut décider d’arrêter de fumer, ou de boire, mais décider d’arrêter d’écrire, c’est autre chose. Décider d’arrêter d’écrire, c’est couper court au désir. C’est ravaler délibérément les mots, les enfermer en soi, dans la tête, dans le ventre, dans Continuer la lecture les mardis #12 | j’ai décidé d’arrêter d’écrire

les mardis #10 | chercheuse de fragments

Si j’étais photographe, je serais chercheuse de fragments. Il faudrait à force à force exercer l’œil, affûter le regard, quitter le plan large, oublier le panorama, renoncer au grandiose, épouser le petit, accrocher le détail, faire lumière sur ce qui s’oublie. Et faire paysage. Il faudrait pour cela des heures et des heures de marche, yeux fermés, yeux ouverts, tenter Continuer la lecture les mardis #10 | chercheuse de fragments

les mardis #07 | variations autour d’un rectangle vert

C’est un rectangle vert. Il pleut et on dirait qu’il neige : les gouttes font de petits points blancs ronds épais qui se déposent légères et invisibles sur les feuilles de bananier. Et la pluie tout soudain, plus intense, et la neige fond en grosses gouttes d’eau qui se posent, globes transparents sur les feuilles épaisses, certaines s’accrochent, d’autres dégringolent en Continuer la lecture les mardis #07 | variations autour d’un rectangle vert