40 jours – #25 | fragment du corps

au bout de la main un poids – les doigts qui s’accrochent autour du cylindre – le tenir à peine – sans forcer – plus haut dans l’épaule tout de suite les tendons relâchés – première sensation – le  membre comme dissocié – poignet – avant-bras – coude – bras – le vide entre chaque élément – l’espace de liberté donné Continuer la lecture40 jours – #25 | fragment du corps

40 jours – #24 | attente

Les pieds immobiles, coincés dans le sol comme ceux d’un banc dans un parc public, loin dans la terre et l’humus, au bout d’une rue, devant un rond-point, juste avant un feu tricolore, les vibrations des voitures dans les mollets, les genoux, les cuisses et les fesses, ou en pleine nature, prêts à prendre racine, les pieds, quand debout tout Continuer la lecture40 jours – #24 | attente

40 jours – #23 | exercice avec dénombrement

Dans l’encadrement de la fenêtre à deux vantaux, un olivier qui occupe tout l’espace de l’œil, à première vue ; pourtant dans l’angle gauche, une trouée de ciel, un bout de toit de tuiles et sa cheminée chapeautée. Au loin, un pin parasol, et tout juste au premier plan, le grenadier aux fruits morts. Un. Tout en haut à gauche, Continuer la lecture40 jours – #23 | exercice avec dénombrement

Une phrase par jour | Fabienne Savarit

Le carnet de l’atelier 40 jours La suite après les 40 jours # prologue | une phrase par jourmots inconnus, définitions,dates, heures, et minutes,journal du temps,intime souvent,des idées de lecture,tiens ! une recette !des essais, des explorations,des portraits,de celle qui a trébuché, celui qui a fredonné,des phrases entendues, d’autres inventées,des pensées qui dérangent,des pensées qui frissonnent,de spirales en dos collés,du ligné, du petit Continuer la lectureUne phrase par jour | Fabienne Savarit

40 jours – #22 | apprendre à perdre

  Enterrés les beaux timbres aux couleurs passées – vert pâle, sépia, incarnat – venus d’Indochine, du Maroc, d’Algérie, découpés sur les enveloppes du courrier de mon père. Tellement d’histoires derrière ces noms de pays inconnus, avec cette mention attristante ORPHELINS DE LA GUERRE, tout un monde à inventer. Glissés dans l’écrin satiné d’un ensemble de baptême (cuillère et coquetier Continuer la lecture40 jours – #22 | apprendre à perdre

40 jours – #20 | la scène est muette

A la fenêtre d’une maison de village, un jeune homme se penche sur un couple qui marche dans la ruelle, son visage est joyeux, il esquisse un sourire, l’homme et la femme lèvent les yeux vers lui, la femme ne remarque pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto et les bouscule Continuer la lecture40 jours – #20 | la scène est muette

40 jours – #19 Transaction

Sur le chemin de la boulange, ce « bonjour m’sieur dame » adressé d’une fenêtre en hauteur par un jeune homme et l’on ne voit pas les clés de huit, de dix, de douze alignées par terre près de la moto. « Et celui-là tu l’aimes ? » « Une tropézienne et deux exotiques alors ? Avec une festive pas trop cuite s’il vous plaît Continuer la lecture40 jours – #19 Transaction

40 jours – #18 | recopier c’est facile

Mes bonnes dispositions n’ont ni le temps, ni la permission de s’épuiser naturellement ; les mauvaises, en revanche, en ont plus qu’elles n’en demandent. Or, ainsi que je peux le calculer d’après ce Journal, je souffre d’une disposition de ce genre depuis le 9, cela fait presque dix jours. Hier, une fois de plus, je me suis mis au lit Continuer la lecture40 jours – #18 | recopier c’est facile

40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus

J’aurais aimé écrire sur ma place, mon bout de rue, comme ce que Robert Walser écrivait de ce clou dans le mur, si ça vous dit quelque chose. De ma fenêtre, quoi ? Je n’avais pas d’œil ce matin, n’en ai pas non plus ce soir, tout à regarder, rien à embellir. Pas de clou. Pas de détail. Rien à Continuer la lecture40 jours – #17 | petits embellissements bienvenus

40 jours – #16 | il fait froid, couvrons-nous

Un pantalon de velours vert fatigué, pochant aux fesses, par-dessus des bottines marron glacé, une polaire bleu marine à fermeture éclair frappée sur la poitrine à gauche d’un « REGATTA Great Outdoors » brodé de fil blanc sur un sweat-shirt gris souris ; un jogging gris pâle, des baskets blanches, un blouson en fausse fourrure doux et noir ; un jean kaki, des Continuer la lecture40 jours – #16 | il fait froid, couvrons-nous