#anthologie #07 | Tunnel

Comme Franz Kafka le quatre octobre mille neuf cent onze au soir, je suis installé sur mon canapé dans un début d’obscurité enveloppante. Une nouvelle lumière obscurcissante éclaire tout ce qui dans la pleine révélation du jour tendait à s’effacer. Les objets qui il y a encore quelques minutes étaient entiers, lentement se décomposent. L’accoudoir du fauteuil résiste à l’enveloppement Continuer la lecture#anthologie #07 | Tunnel

#anthologie #06 | Seule sous le sable

Une bifurcation, on m’a dit que ce serait plus loin sur la gauche. Je cherche l’escalier abimé qui descend vers la petite crique, encastré dans la roche. La végétation habituellement odorante doit attendre la fin de la journée pour s’exprimer. Seule sur le petit chemin côtier de la Mitre. Le soleil rase la mer à peine ondulée et pose une Continuer la lecture#anthologie #06 | Seule sous le sable

#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

Abstraction faite de tous les bruits envolés de la place – un salut, le brouhaha des commerces qui installent leurs présentoirs, leurs portants, leurs tables, leurs écriteaux, la cloche qui sonne l’heure pile car c’est à la même heure souvent que je m’attelle à l’écriture, et même des piafs traversant l’espace de la fenêtre… Abstraction faite. L’esprit encore embrumé par la Continuer la lecture#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

#anthologie #07 | La Route bleue

Sur le canapé, l’esprit à la fois vide et occupé, le corps fatigué, j’attends la nuit, c’est l’été et je n’allume pas par crainte des moustiques. Alors, je m’installe et je reste là, j’ai coupé le bruit du monde mais pas celui de la rue et seuls me parviennent l’aboiement d’un chien, le vrombissement d’une moto et les pas de Continuer la lecture#anthologie #07 | La Route bleue

#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

Enfant suce-moelle, qui dès sa naissance tutoyait les étoiles, centre du monde et des attentions, Tout tout de suite, Toujours plus, plus haut, ne fixer aucune limite…jusqu’àPlus dure sera la chute, cul par terre, nez dans la poussière l’arrivée d’un autre non-dit-tyran, ou bien cosmos parental s’est étiolé, confiance absolue s’est fissurée, peut-être cellule familiale s’est explosée ou peut-être pas Continuer la lecture#anthologie #05 | Complainte pour l’enfant suce-moelle

#anthologie #07 | souris

Ce soir nous étions au restaurant, les amis américains de passage nous ont invités. Robert a voulu boire du coca, ils ont une potion française qu’il a trouvée correcte. En rentrant j’ai lu la consigne lumière-durée. La nuit est tombée, noire sur le jardin, des lumières restent allumées sur l’immeuble en face et s’éteindront peu à peu comme pour rythmer Continuer la lecture#anthologie #07 | souris

#anthologie #06 | Seule sans l’évidence

Une vague de chaleur s’est installée sur l’hexagone. Je n’aime pas cette expression mathématique pour parler de mon territoire. Surtout je ne la comprends pas, cela ne va pas de soi, aucune évidence. Alors je m’interroge, j’essaie de piger. D’où vient ce choix d’utiliser une figure géométrique pour parler d’une géographie? Est-ce une manière de se prendre au sérieux? Mais pour Continuer la lecture#anthologie #06 | Seule sans l’évidence

#anthologie #06 | À bon entendeur

Seuls dans la rue à deux heures du matin, le monde au-dessus de nos têtes, enfoncé dans le sommeil. Seuls au monde dans la ville endormie. On parle comme en plein jour, et même, le silence insistant, plus fort. On force les rires, on glousse, on claque les pas, chahuter nous rassure, on leur fait une bonne blague, personne n’y Continuer la lecture#anthologie #06 | À bon entendeur

#anthologie #06 | impuissance

laissée en rade dans le bois, plus que les arbres devenus si grands, plus que le silence, et ses bruits, devenu si grand ; ce qui paraissait familier ou du moins semblait l’être retourné comme un gant hérissé de dents; tout plus vaste, tout plus vide et plein ; dans la cour à l’écart avec son habit de feuilles, une Continuer la lecture#anthologie #06 | impuissance

#anthologie #06 | p’tit louis

Moins tu rencontres de gens moins tu rencontres de cons disait le père Goupil dans un court métrage du fiston, première partie de Sauve qui peut (la vie). Seul dans son élevage de dindes vs mon rêve de solitude dans la grande ville, Paris pour être seul. Marcher dans des rues où personne ne te connait, ne sait ni d’où Continuer la lecture#anthologie #06 | p’tit louis