#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

habiter le monde en pensées, Boulevard Serurier, les Buttes Chaumont et le belvédère, le parc de la Butte au Chapeau rouge, le Parc de la Villette et le dragon, lieux d’enfances, paradis perdus se souvenir d’autres lieux, d’autres joies, l’herbe mouillée, l’habitacle d’une voiture chauffée par le soleil, l’arbre aux papillons, être de partout et de nulle part, rue des Continuer la lecture#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

#anthologie #08 | montages

… une vague histoire de box internet, de débarras qui m’avait laissé indifférent mais ce jour-là, j’ai frôlé un petit bouton sur le côté de la serrure et la porte s’est entr’ouverte lentement et, je dirais, précieusement comme une invite à entrer. C’est plus haut que large et dès que mes deux pieds y ont trouvé place, je me suis Continuer la lecture#anthologie #08 | montages

#anthologie #06 | seul ici

Seul ici sur la grande terrasse dans le chant des oiseaux, seul avec le vent qui berce le marronnier, le drapeau, les voitures qui descendent la route, l’enfant qui traverse et celle de l’autre côté qui fume seule. Un nuage cache le soleil. Un milan royal plane au-dessus de la crête de forêt. Le vent forcit. Seul ici avec le Continuer la lecture#anthologie #06 | seul ici

#anthologie #06 | seul dans la ville étrangère

Seul dans la ville étrangère, par les rues inconnues, seul devant leurs noms imprononçables, sur des trajets menant nulle part, avec l’errance pour seule compagne, en qui je n’ai aucune confiance, seul à la merci des pas qui ne sont pas les miens, seul dans mon corps où l’âme est bien trop à l’étroit, seul derrière mon visage juvénile qui Continuer la lecture#anthologie #06 | seul dans la ville étrangère

#anthologie #08 | la chambre

c’est bizarre, me dis-je ; il semblait que la porte avait glissé de quelques centimètres sur sa droite et qu’elle s’était soulevée – oh, mais de presque rien. Quelqu’un qui n’aurait jamais dormi là ne l’aurait sûrement pas remarqué. J’aurais pu aller chercher un mètre  pour vérifier seulement mes pieds avait rétréci et j’avais peur en me levant de perdre l’équilibre. Il Continuer la lecture#anthologie #08 | la chambre

#anthologie #07  |Kafka, avant d’allumer la lampe

Une mer étale sous un ciel gris de calme, un espace saturé de non-dits plénitude sonore, les contours des meubles disparaissent et se fondent dans le fauve des placards et des dalles. Sans soleil les couleurs cherchent l’expression de leur flamboyance. L’audace d’un nuage blanc, de sa fulgurance frappe le bandeau en aluminium du four. Tout est ombre un espace Continuer la lecture#anthologie #07  |Kafka, avant d’allumer la lampe

#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

Séraphine porte son corps devant elle. Son corps va plus vite qu’elle quand il faut courir. Elle court après son corps qu’elle n’arrive pas à rattraper. C’est un corps rapide qui lui échappe, un corps encore frêle qui bondit d’un côté de l’autre, zigzague entre les arbres, se dépêche de rentrer à la maison avant qu’ils se rendent compte qu’elle Continuer la lecture#anthologie #05 | le corps devant Séraphine

#anthologie #07(2) | la baie

La vitesse avec laquelle la lumière remontait; j’avais éteint la lampe, mais, à cause de l’écran de l’ordinateur allumé, je ne pouvais échapper à mon reflet; derrière le vitrage quelque chose tremblait, était-ce mon reflet ou le feuillage qui tamisait la vue en plongée sur la baie; était-ce ma peur de voir venir le jour; sur la vitre les poussières Continuer la lecture#anthologie #07(2) | la baie

#anthologie #07(01) | un lampion

on attendait la nuit, le grand noir du ciel bleu-noir, on se disait pourvu qu’il ne pleuve pas, car tout serait gâché – et il pleuvait parfois- ; il y aurait la fanfare, les bonbons sur le port, et le dessert qu’on mangerait en rentrant en s’éclairant à la bougie pour faire durer la fête. Comme pour la pêche – Continuer la lecture#anthologie #07(01) | un lampion

#anthologie #07 | aubade concrète

Chaque matin, c’est d’abord par l’ouïe que je m’inscris dans le monde. La rumeur matinale qui entre par la fenêtre fait vibrer mes résonateurs. Aujourd’hui, vers six heures, les martinets ont commencé leur samba. À la tonalité de leurs sifflements, je devine s’ils frôlent les murs des quatre bâtisses avoisinantes ou s’ils s’en éloignent d’un battement d’aile. Plus bas, plus Continuer la lecture#anthologie #07 | aubade concrète