#anthologie #04 | Tenir Lieu

1 Dans la maison où elle se tient, corsetée par la peur de l’eau qui pénètre les murs, des nuits à l’odeur de moisissures, aux hurlements des flots, des arbres qui cognent aux volets ou des tuiles qui s’envolent, elle ne distingue plus ce qui tambourine. La montée des eaux a tout recouvert. Des branches d’arbres peut-être. Non, c’était plus Continuer la lecture#anthologie #04 | Tenir Lieu

#anthologie #03 | Le dentier

Les dents sont divines. Elles seront vivantes même quand elle sera morte. Leur noirceur bleutée de cadavre est un leurre de plus qui la mène vers le désastre. Il y a des zones du corps à ne plus investir. Des espaces qui parlent de dents et foudroient celle qui s’y aventure. L’enfant le sait. On ne franchit jamais la lisière Continuer la lecture#anthologie #03 | Le dentier

#anthologie#08 la porte exacte

Ma chambre : un wagon lit. Quand je suis assise sur mon lit, je vois l’enfilade du couloir desservant la salle de bain, la cuisine, la porte d’entrée, jusqu’aux deux fenêtres du salon. Mes parents passent d’une pièce à l’autre, ou plutôt des tranches de darons. A leur arrivée, enlevant leurs chaussures et rangeant leurs clés, ils s’inquiètent de ma Continuer la lecture#anthologie#08 la porte exacte

anthologie #07 | Les insomnies de Wenn

Je n’aime pas les volets fermés. Alors ils sont ouverts. J’ai mal aux jambes. C’est que j’ai trop marché. Parfois, j’ai été portée. mais ça n’est plus si souvent. Les rideaux sont tirés. Dehors il y a du vent. Sur le mur, se dessine l’ombre d’une branche. On croirait les jolis croisillons d’une toile d’araignée. Il ne fait jamais noir. Continuer la lectureanthologie #07 | Les insomnies de Wenn

#anthologie #05 il a le poids de l’ombre dans les bras

Il marche et il ploie. Il ploie sous le poids d’une sorte d’ombre. Il a le poids de l’ombre dans les bras. Il ploie. Dans le poids de l’ombre il y a : La tête – étrange, meuble, en constante reformation selon un processus itératif. Le visage – (on peut parler ici du visage de l’ombre car elle a des yeux expressifs, Continuer la lecture#anthologie #05 il a le poids de l’ombre dans les bras

#anthologie #08 | La porte

Je me lève et me glisse entre le lit et la télévision suspendue, m’engageant dans le petit couloir. A gauche, la porte de la salle de bain fait face à celle attenante au garage par laquelle je suis entrée deux heures plus tôt. Je ne dispose d’aucune clé, c’est le réceptionniste du motel qui ouvrit cette porte à distance. En Continuer la lecture#anthologie #08 | La porte

#anthologie #04 | maisons

1« Beauté et vérité, mais ces hautes vaguesSur ces cris qui s’obstinent. Comment garderAudible l’espérance dans le tumulte,Comment faire pour que vieillir, ce soit renaître,Pour que la maison s’ouvre, de l’intérieur, Pour que ce ne soit pas que la mort qui pousseDehors celui qui demandait un lieu natal? »(Yves Bonnefoy, Les planches courbes)   Après le déjeuner, avant de repartir travailler, ouvrir la Continuer la lecture#anthologie #04 | maisons

#anthologie #03 | graine d’inconnu

Je l’ai ramassée, je l’ai mise dans ma poche, je l’ai ramenée chez moi, je l’ai posée sur mon bureau, elle est toujours là. Elle me regarde, je la regarde, je la garde, je la touche souvent. Elle est lisse, douce, brillante, marron, la forme d’un cœur. Une graine en forme de cœur, c’est une graine je le sais. Je Continuer la lecture#anthologie #03 | graine d’inconnu

#anthologie #08 | Ça déchire

Une fissure se fait sur le mur et  découpe une porte parfaitement formée haute et étroite qui m’amène directement dans le hall de l’entrée de l’immeuble vers le passage de la Bonne Graine. Du sixième au rez-de chaussée je ne vais pas bouder cette facilité et je sors dans la rue. Il fait nuit mais je retrouve rapidement ma mobylette Continuer la lecture#anthologie #08 | Ça déchire

#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres

Puisque je suis malade, puisqu’il l’est aussi, puisque nous le sommes tous les deux et que je lui ai laissé ma chambre pour garder intact l’espace de mon fourbi d’écriture et autre dans le salon. Puisqu’il va et vient sans cesse, pour aller fumer des cigarettes ou revenir poser pour la unième fois la question dont je ne connais pas Continuer la lecture#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres