#anthologie #07 | Mon rêve d’eau

Dans la banalité des heures solitaires, entre mon jardinet, ma table de travail et le mur qui me fait face, je me délecte intimement du caractère répétitif de mes vacances à venir. D’une certaine manière, elles ont, dans la projection fantasmatique que je m’en fais, le caractère et la valeur d’un rituel qui doit enfin me permettre d’écrire. C’est ainsi Continuer la lecture#anthologie #07 | Mon rêve d’eau

#anthologie #13 | la petite église du village

La petite église du village est pleine, chapelles latérales comprises. On rend un dernier hommage à la femme de l’ancien maire, encore conseiller municipal. Sur les premiers bancs, la famille, les deux enfants, leurs épouses, les petits enfants et arrière-petits-enfants en noir. Le mari de la morte porte une chemise blanche sans cravate ; ce qu’on a l’habitude d’appeler un bel Continuer la lecture#anthologie #13 | la petite église du village

#anthologie #08 | Et lui, en artiste

Dans l’ancien lycée qu’on appelait la base, sa pièce à lui était au fond du couloir, à droite.  Une pièce, en théorie un bureau, pas officiellement une chambre, mais le canapé servait bien plus souvent de lit, duvet étalé, que de canapé, duvet poussé en boule dans un coin. Une chaise pour table de nuit, la même chaise que devant la Continuer la lecture#anthologie #08 | Et lui, en artiste

#anthologie #13 | la bibliothèque

L’escalator et, au travers de la paroi de plexiglas, l’image de la ville se distordant, tremblante, vacillante, ou bien invisible, cachée par des gifles de pluie, des coulures, des buées. Toujours à l’étage, le même, était-ce bien le second ? L’arrêt, les quelques pas sur des grilles, puis les portes coulissantes, la moquette, l’atténuation des bruits par la moquette. Le Continuer la lecture#anthologie #13 | la bibliothèque

#anthologie #12 | E. W. N.

Moins qu’un prolongement de la plaine crayeuse, Épernay se présente comme allant de soi, comme étant de nulle part ailleurs que d’entre soi. Des maisons à un étage, larges, aux toits noirs, des maisons à un étage, plates, faites en brique, d’autres en pierre, des immeubles à un étage, même pas deux, ou si peu, des entrepôts des volets des Continuer la lecture#anthologie #12 | E. W. N.

#anthologie #12 | Traversées.

Fouille de mon sac avant de prendre l’avion à Paris. L’homme m’accompagne jusque sur mon siège pour s’assurer que je ne vais pas commettre un acte malencontreux ou je ne sais quoi, avant ou pendant le vol. A mon arrivée, interrogatoires par cinq femmes et toujours les mêmes questions. Je rejoins un metteur en scène palestinien et suis en train Continuer la lecture#anthologie #12 | Traversées.

#anthologie #12 | vu du dessus

Du bar suspendu, la statue équestre de la Plaza de las Tendillas parait minuscule mais il y a plus haut que moi encore : au sommet d’un immeuble boursouflé, une sorte d’ange guerrier qui lève le bras droit pour montrer une direction ou frapper d’un couteau meurtrier. A Córdoba, il faut se méfier des anges : ils ont réussi à Continuer la lecture#anthologie #12 | vu du dessus

#anthologie #12 De Faux-la-Montagne à Egletons en passant par Eymoutiers

J’arrive à Faux-la-Montagne par la D992 après des tours et détours à travers des routes de forêts et de lacs très étroites ; talus couverts de fougères aigle que percent parfois des bouquets de digitales pourpres quand la forêt se fait plus clairsemée ; sapins, hêtres, chênes, tout extraordinairement vert dans cette année pluvieuse ; circulation rare, mais parfois arrêtée par un engin Continuer la lecture#anthologie #12 De Faux-la-Montagne à Egletons en passant par Eymoutiers

#anthologie #08 | Le plaid est mouillé

Je jette rapidement un drap sur le canapé qui va me servir de lit pour cette nuit, une sorte de méridienne, qui je l’espère ne devrait pas vraiment différer d’un vrai lit. Dans l’état dans lequel je suis, n’importe quelle surface un peu molle fera l’affaire. Nous sommes en été, mais je ne pourrai pas me passer du plaid qui Continuer la lecture#anthologie #08 | Le plaid est mouillé

#anthologie #9 | aller simple

le jour où j’ai pris le chemin opposé, je venais de revenir en ici, j’étais parti à Saigon quelques semaines auparavant, avec l’impression de n’être jamais rentré, dès l’arrivée à Charles de Gaulle, l’accueil glacial, la solitude dépeuplée, la ville m’habitait encore, je suis décalé, je n’arrive plus à habiter ma vie, plus l’impression qu’il s’agit de la mienne, comment Continuer la lecture#anthologie #9 | aller simple