#anthologie #24 | Pas de la fiction

Comme un souffle léger, comme le vent pour soulever une plume, je l’appelle souvent ma plume. L’envie de se mettre juste à la sortie de l’air devant son nez, de s’allonger à son côté et de le sentir passer sur mon visage, prendre son rythme, le suivre, respirer avec elle. Ce rythme apaisant, un rythme apaisant c’est régulier, sans grandes Continuer la lecture#anthologie #24 | Pas de la fiction

#anthologie # 23 | la fenêtre

C’est ainsi. A chaque fois que je passe dans leur rue, je ne peux pas m’empêcher de relever la tête vers leurs fenêtres, celle du salon à trois battants, et celle, basculante de la cuisine. Je regarde surtout celle du salon car c’est dans celle-ci que pointaient soudain leurs têtes quand j’arrivais (souvent) en retard. Les éléments de la cuisine Continuer la lecture#anthologie # 23 | la fenêtre

#anthologie #20 l La pellicule des mythes

Tu es tout l’inconnu assemblé en un seul corps. Ce corps gracile. Ces bras immenses où jouent l’enfant qui te sourit. Cet enfant main sur la bouche où retentit ton cri. Un cri de mère planté à la racine des dents. Ce cri d’enfant qui dit maman n’est pas le tien. Pourtant il est le sang qui enfante l’autre mais Continuer la lecture#anthologie #20 l La pellicule des mythes

#anthologie #24 | le groupe apaisé 

Ils dormaient — et pour une fois ils n’étaient pas simplement allongés écrasés au sol voulant l’épouser  ne le pouvant mais ayant sombré en lui tout de même désireux de se perdre mais avec un rien de tension dans l’épaule ou le cerveau prêt à la défense, ils dormaient vraiment. Ils n’étaient plus là ou le monde n’était plus là Continuer la lecture#anthologie #24 | le groupe apaisé 

#anthologie #24 | prélude, notes

Le premier, les pieds dans les glaïeuls, dort : celui du val est mort. Mon second est une phrase, « To die, to sleep ; to sleep, perchance to dream. », si tu rêvais encore de quels fils seraient tissés tes songes. Vient la somnambule, blanche dans sa robe de nuit et le rouge à sa main : Lady pleine Continuer la lecture#anthologie #24 | prélude, notes

#anthologie #23 | J’ai suivi la piste des cafards

J’ai suivi la piste des cafards derrière le tiroir de la cuisine, celui où on remise les objets qu’on ne sait pas mettre ailleurs, la lampe de poches, les gros élastiques, une fève en porcelaine en forme de roi mage, des bougies d’anniversaire ou les piles 1,5 V. Plus bas, en descendant le long des tuyaux d’eau chaude, on arriverait Continuer la lecture#anthologie #23 | J’ai suivi la piste des cafards

#anthologie #19 | La partie de pêche

rien ne distingue les souvenirs des autres moments la rivière recouverte de lentilles à Ardillères, si denses qu’on croirait du sol en dur les cèpes sur le sentier du bois, énormes, étourdissants de volume, si bien qu’on avait d’abord pensé qu’il s’agissait de souches d’arbres échouées à même le chemin la rivière et la canne télescopique, jaune, du grand-père qui Continuer la lecture#anthologie #19 | La partie de pêche

#anthologie #18 | photos

Pochette verte à photos
Livrets de famille, cartes d’identité, carnets militaires, actes de décès, lettres, photos d’identité, photos de mariage, photos de repas de famille, peu nombreuses finalement, venues d’un temps où l’on ne possédait pas soi-même un appareil photo. Des traces à partir desquels reconstruire des vies avec des mots. 

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#anthologie #21 | Et plus personne pour me le dire

Maurice Il a perdu sa fille quand elle avait vingt ans (1) en 1948 (2) après la guerre il habitait encore dans le Nord. Personne ne parlait de cette jeune femme sur la photo encadrée dans le salon on m’a peut-être dit qu’elle s’appelait Liliane je trouvais que ça lui allait bien qu’elle était belle comme une actrice avec sa Continuer la lecture#anthologie #21 | Et plus personne pour me le dire

#anthologie #16 | Une recherche impromptue

Jacques a 72 ans. Bedonnant, il a le cheveu clairsemé, et arbore souvent un air jovial. Il n’est pas très bavard. Aujourd’hui, il semble soucieux. Le père et le fils se sont donné rendez-vous dans une brasserie proche du travail d’Elias pour déjeuner. Jacques a tant de choses à dire, mais il se trouve toujours empêché de le faire. Les Continuer la lecture#anthologie #16 | Une recherche impromptue