#anthologie #29 | impossible retournement

#02 | […] le papier peint aux impressions de [ si je pouvais faire un pas, tendre le bras et retourner ton visage ] variations ton sur ton bois de rose [ vue d’ici on dirait qu’elle respire ] l’usure aux raccords des lés comme gratté avec l’ongle  traces, surtout le mur de droite [ approcher et retourner son visage ] traits Continuer la lecture#anthologie #29 | impossible retournement

#anthologie #29 | Fatigue du mercredi soir

29-Fatigue du mercredi soir à partir de la 07-cette solitude là. …le mercredi soir, on rentrait fourbu. Les autres jours aussi, mais on aurait pu lui faire avouer sans difficulté qu’aucun n’était de taille avec le mercredi soir. Le mercredi soir était un gros diamant brut. Il fallait se dire, pour se sentir de taille, que l’on était suffisamment fort, Continuer la lecture#anthologie #29 | Fatigue du mercredi soir

#anthologie #28 | Les sources

Nous vivions dans ton monde, dans tes tristesses, avec les piles d’assiettes entassées dans l’évier. La puanteur qui en résultait. Les mouches. La moisissure. Tes sommeils interminables. Parfois tout le jour. Et les nuits de solitude aussi, d’angoisse, passées à t’attendre, calfeutré sous une couverture, près de la grande affiche aux monstres – les marionnettes de Dominique Houdart – qu’il Continuer la lecture#anthologie #28 | Les sources

#anthologie # 29 | on voit tout, on sait tout, on le raconte

insertion en italique des témoins dans la version initiale d’#anthologie #17 | lieux de vie — Lautaro ne dormait pas27 décembre 1990, Carrer del Lloro, Blanes, Espagne On m’avait vu, tout se voit, tout se sait. J’étais monté quatre à quatre, une bouteille de vin à la main. La porte de l’appartement était entrouverte, je n’avais qu’à entrer. Roberto Bolańo m’accueillit une Continuer la lecture#anthologie # 29 | on voit tout, on sait tout, on le raconte

#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

Je n’ai pas voulu assister au dîner, je les ai laissés tous les quatre et j’ai prétexté une indisposition pour me retirer dans la chambre, volets fermés mais fenêtres ouvertes.Je suis dans le noir. Une moto peine à démarrer, une valise est traînée sur le bitume puis sur les pavés, un pas pressé, glissant, une conversation sourde, chuchotée, une apostrophe, Continuer la lecture#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

#anthologie #28 | Talisman

La maison semble endormie mais au loin une chouette L’Une dit de la chouette C’est rare de l’entendre La chouette ne hulule que parce qu’il est mort L’Une pense que la chouette sait que son mari est mort et qu’elle aussi pleure son mari L’Autre se racle la gorge pour exprimer ses doutes peut-être L’Une comprend que l’Autre ne la Continuer la lecture#anthologie #28 | Talisman

#anthologie #28 | lin rouge

Edmond, Pierre et Brigitte sont dans le hall d’entrée du cinéma. Vigo n’est pas encore arrivé, ils regardent les affiches autour d’eux. Les misérables avec Baur, Vanel, Dullin. Le Bonheur de L’Herbier et deux marines de J. Toulza, datées de 1897. C’est ça qui attire leur regard, deux tableaux de pêche en islande ou terre neuve avec voilier et doris, Continuer la lecture#anthologie #28 | lin rouge

#anthologie #21 | notes sur le petit homme masqué d’un FFP2

Des années après le Covid, il porte encore le masque. Si vous lui demandez, il répondra que c’est par précaution, qu’en Asie, les gens sont habitués à mettre des masques depuis toujours, se protégeant de la pollution, protégeant leur famille d’un virus attrapé. Alors pourquoi n’en porterait-il pas ici ? Même si personne ne comprend, ça le regarde ! D’ailleurs, Continuer la lecture#anthologie #21 | notes sur le petit homme masqué d’un FFP2

#anthologie #28 | installations

Une pyramide de boites translucides étagées, avec dedans des paquets qu’on devine, et d’autre boites, peu déchiffrables.  Couleurs et formes empilées. Produits alimentaires. L’éclat d’un couvercle rond contre la paroi. Peut-être la forme d’une boite d’allumettes. Le gras d’un possible paquet de farine. Des bâtonnets noirs comme sachets de café en poudre. Le brun d’un papier froissé, bouffant, protecteur, qui Continuer la lecture#anthologie #28 | installations

#anthologie #27 | atypiques

Elle fait son entrée. Fracassante. L’adolescente dit : je suis une vraie femme. Elle clope, et alors ? Ses cheveux en vrac sont roses et verts. Elle a autour du cou un collier à clous. Un collier de chien, dit le moqueur. Et alors ? Elle passe en l’écartant du bout des doigts. Dégage. Et vite. Sous son short, qu’elle porte en plein Continuer la lecture#anthologie #27 | atypiques