#anthologie # 35 | le petit chemin

Intérieur d’une twingo couleur crème – traces de boue sur les bas de caisse – phares allumés – roule à bonne vitesse LA ROUTE NATIONALE (depuis l’autoradio les informations) – route à deux voies larges – le flan escarpé de la montagne à droite – à gauche la vallée – prairies et champs – restaurant fermé au bord de la Continuer la lecture#anthologie # 35 | le petit chemin

#anthologie #35 | La forêt du lieu-dit du père

Voix off : Que va-t-il advenir de toute cette pluie, dit-elle, alors que depuis une heure, peut-être plus, l’averse n’en finissait pas de l’alanguir.  Le fleuve avait disparu. La berge et avec elle la jetée. Le petit banc de pierre devant le restaurant Les Glycines. Tout était inondé.  Voix off :  Enfin on le supposait parce que l’eau était entrée dans la Continuer la lecture#anthologie #35 | La forêt du lieu-dit du père

#été2024 #34 | La route de Castelfidardo, le restaurant

Le cuisinier faisait le service.  Il portait un tablier blanc. Il nous salua d’un bonjour laconique et sobre. Il était affairé. Il me paraissait très grand, une quarantaine d’années. Il nous installa dans l’arrière salle. Nous étions seuls tous les trois. C’est la première fois que j’entrais dans un restaurant. La nappe à carreaux rouges et blancs était la seule Continuer la lecture#été2024 #34 | La route de Castelfidardo, le restaurant

#anthologie #34 | Compter les moutons dans le noir

T’as lu l’article qu’elle a placardé sur le mur des toilettes l’article qui dit il sera désormais plus simple de les compter pour s’endormir. Un groupe de chercheurs uruguayens a annoncé la naissance de moutons phosphorescents. Ces animaux transgéniques ont reçu un gène de méduse dans leur ADN, les rendant fluorescents sous une lumière ultra violette. Les verres se remplissent Continuer la lecture#anthologie #34 | Compter les moutons dans le noir

#anthologie # 34 | ça suffit

(anthologie # 16) Ce n’est plus qu’un filet rauque, une difficulté en soi, monotone, comme si les aspérités de la gorge après les heures de tension empêchaient son passage, ternissaient la voix. Ce qui sort par à-coups d’un accent monocorde, une voix qui finit par s’effondrer. Elle s’est redressée dans le lit, elle soupire souvent ce qui lui reste d’énergie, Continuer la lecture#anthologie # 34 | ça suffit

#anthologie #12 | on n’a rien vu venir

Ziguinchor Pour se rendre à Ziguinchor quand on arrive de Dakar en avion, il faut prendre une navette gratuite depuis le petit aérodrome de Cap Skirring. A Cap Skirring, beaucoup de touristes français, en général blancs et bien mis, un brin ventrus et grisonnants, s’arrêtent pour rejoindre les complexes hôteliers du littoral. Seuls continuent par la navette, les habitants de Continuer la lecture#anthologie #12 | on n’a rien vu venir

#anthologie #34 | fleuve

« remontant juin seule ; bleu noir du ciel tendu à blanc, une péniche passe, guirlandes By-Night ; visages, bras qui se lèvent pour saluer, rires de pont à rive arrachés à l’ombre; eaux fortes chavirées de lueurs et voix qui se touchent  » #06 Maintenant, on peut se baigner deux fois dans le même fleuveC’est nouveau çaÇa va pas durerMoi Continuer la lecture#anthologie #34 | fleuve

#anthologie #34 | Point de suture

Voulant aimer encore j’ai pris mon frère par le bras je n’ai pas cherché à réfléchir aux conséquences on s’est retrouvés sur le bord de la route et on a marché comme ça peut-être deux ou trois kilomètres sur le bas-côté pendant que je réfléchissais à ce qu’on allait bien pouvoir faire après.Point de suture.Je suis seule.Elle s’écrie c’est dans Continuer la lecture#anthologie #34 | Point de suture

#anthologie #28 | un peu d’art

#10 | Françoise Elle a trente ans. Dans les toilettes du train, elle libère le bec des oies cachées dans son panier, le temps de les faire boire. Puis elle retourne s’asseoir à sa place en priant pour ne pas croiser un soldat allemand. Elle a dix ans et des gamines de l’école tirent la langue à son passage, l’une Continuer la lecture#anthologie #28 | un peu d’art

#anthologie #27 | Anda Pépé!

Assise devant des piles de carnets, pas même des piles, des tas plutôt, un amoncellement de cassettes audio et un vieux radio-cassette poussiéreux, des chemises vertes, rouges, grises qui contiennent photos, papiers d’identité, livrets de familles, déclarations d’accident, et jusqu’au carnet de condoléances, elle se dit qu’il est temps, temps de les faire parler ces papiers, de les faire entendre ces mots, de les ordonner ces documents épars, les ordonner à la manière de ta vie, d’une vie, qui va on ne sait où quand on la vit, ne pas l’ordonner à la manière de l’historien qui cherche des relations de cause à effet, mais dans le désordre comme que tu l’as vécue, comme on la vit chacun, avançant à l’aveugle, on ne sait où, on ne sait jusqu’à quand. Continuer la lecture#anthologie #27 | Anda Pépé!