Time and Space

-You can’t lose time since you can’t have it…, dis-je dans un éclair de lucidité. -…You can make Time. Me répondit-elle en m’ouvrant grand les écoutilles du dedans. 05/08/2024 Je date toujours tout. Mon journal des rêves, les rencontres avec des clients « spéciaux » dans un endroit « spécial » dans lequel je joue à la serveuse non-professionnelle un peu « spéciale », chaque jour Continuer la lectureTime and Space

#anthologie #40 | Ces gens-là

Premier registre : Qui en serait l’auteur ? Un jour, Il a récupéré le bureau d’enfance du père. C’est une table modeste maculée de taches d’encre. Son grand-père a refait l’un des pieds dans un bois plus clair et un peu tordu. Il est bas. Ses genoux cognent contre le tiroir. C’est désagréable et la plupart du temps il a Continuer la lecture#anthologie #40 | Ces gens-là

#anthologie #40 | quatre: une dernière fois

1.Une femme écrit toute sa vie. Elle écrit pour un oui pour un non disent les autres. Pour quoi faire ? Et la valeur de tout ça ? Elle range ce qu’elle écrit. Ce qu’elle écrit dérange. Prend de la place. Dans une malle, au lieu des tiroirs d’Emily. Dans le ventre de l’ordinateur, prend moins de place. Plus facile à effacer. Continuer la lecture#anthologie #40 | quatre: une dernière fois

#anthologie #36 | le dictaphone

Le dictaphone est sorti, sorti de l’armoire, dictaphone gris, large, large comme les premiers walkmans, rectangulaire, avec des angles qui dénotent une époque, comme le plastique, comme la couleur, comme la matité. Objet technique réduit à une seule fonction à la manière du coupe-papier. Enregistrer, conserver, restituer. Trois verbes, une seule fonction en réalité. Le dictaphone est là, sur le canapé. Le carnet est prêt, le carnet pour consigner, pour enregistrer sur la feuille les mots parlés, pour enregistrer avec l’écriture les mots prononcés. Le carnet est prêt pour retranscrire sur le papier les mots, le grain, les silences, l’accent, les tournures, ce qui se dit, ce qui se tait, ce qui se devine. Continuer la lecture#anthologie #36 | le dictaphone

#anthologie #36 | Défilement incontrôlable

Elle est assise devant la table ronde, concentrée. Elle prend chaque photo, les années défilent, en arrière, toujours en arrière. Du plus loin, cette femme sur la photo encadrée de bords blancs dentelés, la mère de sa grand-mère, un bouquet de dahlias posé sur les genoux, au moins quatre-vingt ans, une vieille femme plus jeune qu’elle maintenant, elle n’en a Continuer la lecture#anthologie #36 | Défilement incontrôlable

#anthologie #40 | un livre, cent pages

Le genre de l’auteur fluctue comme son âge L’auteur qui écrit le matin dit que ses idées qui sont plutôt des histoires , lui arrivent en écrivant, celui de la nuit le dit aussiL’auteur du matin doit se méfier de son imagination celui de la nuit aussi Si l’auteur n’attend pas l’inspiration il entend des phrases ; elles lui arrivent brusquement Continuer la lecture#anthologie #40 | un livre, cent pages

Anthologie #3# Ma porcelaine

Sur ma table de nuit, dans ma chambre d’enfant, il y a une porcelaine. L’ovale doux dur mouillé miroitant ruisselant immortel de mon objet se love naturellement dans le creux de ma main. La partie bombée bien calée contre la paume, l’échancrure dentelée plaquée sur le lobe de mon oreille. Taches brunes et veloutées au contour indistinct mystérieusement incrustées dans Continuer la lectureAnthologie #3# Ma porcelaine

#anthologie # 40 | retour sur…

Il y a plusieurs textes ici, pour lesquels bien certainement les auteur.e.s diffèrent. Une fiction réunionnaise • Un journaliste publie un roman dont l’écriture lui a été inspirée par un double drame : le scandale, de 1962 à 1984, de la déportation d’enfants réunionnais en métropole et un fait divers – la fuite une nuit d’un automobiliste qui vient d’écraser Continuer la lecture#anthologie # 40 | retour sur…