#anthologie #19 | Annie Ernaux, rémanence des images | un jour tu verras

Et la tendresse bordel, quand reviendras-tu ? Mille sept cent soixante-dix sept épisodes de ça va bouillir la voix de Zappy Max, avec la lessive Sunil  qui lave déjà plus blanc Pierre Dac Francis Blanche et Madame arnica voyante qui a son avenir devant elle sauf quand elle se retourne, elle est du signe du mercurochrome La cigale et la petite fourmi Continuer la lecture#anthologie #19 | Annie Ernaux, rémanence des images | un jour tu verras

#anthologie #39 | coup de téléphone à Séville

Tu aimais parler, tu as aimé téléphoner. 
Dès que possible, tu as fait installer le téléphone, dans le salon, sur une tablette en bois, face au trumeau, et ainsi tu pouvais te regarder en parlant. Ce reflet de toi auquel tu t’adressais, qui te renvoyait tes mimiques, t’est-il arrivé de la prendre pour l’autre? Ne plus savoir qui est soi qui est l’autre. T Continuer la lecture#anthologie #39 | coup de téléphone à Séville

#anthologie #33 | La lune au fond du puit et la lupara bianca

Armuzze sante de la luce facite bene che dio vi troverà la carità. Anime sante Anime purganti… Une litanie le soir dans le noir : Terre mauvaise terre, le sang coule sur cette terre. Des cloches sonnent, un chien aboie, l’écho parle, un coup frappé à la porte. Porte tuppuliare, eco parrare…  L’invisible à Bagheria ce soir avec les trois femmes. Des signes. Est-il encore Continuer la lecture#anthologie #33 | La lune au fond du puit et la lupara bianca

#anthologie #35 | bored

C’est le matin. La caméra zoome très lentement sur une fenêtre ouverte au-dessus d’un évier. On distingue le plan de travail sombre, les carreaux de faïence blanche qui encadrent la fenêtre, les montants de bois couverts de peinture écaillée. Voix off : Quand on vit seule dans une ville touristique, les vacances d’été sont un moment difficiles à passer. Le rectangle Continuer la lecture#anthologie #35 | bored

#anthologie #31 | Les morts qui parlent

Au début de ce tournage, j’étais allée en pèlerinage au cimetière des Cappuccini, un lieu où je ne vais jamais, où se trouve mon père, mort il y a 28 ans. Un couple de gens âgés me dit que les morts, ‘votre père aussi’ m’assurent-ils  se mettrons à macher d’un coup vers le lieu fatal ou le Jugement, ils entendent le Continuer la lecture#anthologie #31 | Les morts qui parlent

#anthologie #32 | Palerme brule

 Palerme peut être chaude, brusque, extrème.  Souvent en été, Palerme est en proie à une météo étouffante. Selon la classification de Köppen, son climat ‘méditerranéen’ se caractérise par un hiver chaud et pluvieux et un été sèche et chaude. Entre le mois de juillet et le mois d’aout la ville tend à se vider. Les habitants qui restent sont les travailleurs, les pauvres Continuer la lecture#anthologie #32 | Palerme brule

#anthologie #34 | deux cafés, l’addition.

Elle m’agace. Elle m’agace. Sa manière de se victimiser en permanence. J’ai peur de ces gens qui veulent tuer des gens comme moi. Tuer des gens comme elle. Vraiment ? Quand dans sa vie, a-t-elle été persécuté par qu’elle est queer. Tu fermes ta gueule pour ne pas en rajouter. Sinon tu vas y avoir droit. Au couplet, toi qui es Continuer la lecture#anthologie #34 | deux cafés, l’addition.

#anthologie #31 | le voleur de nom

Coup d’oeil dans le miroir : t’es blanc ? Vérifions le nom quand même, au cas où je me sois trompé de corps : Ly, c’est bien ça. Je distingue quelques traits de chez moi mais jamais je n’aurais deviné seul que tu aies du sang chinois. Ly aussi était chinois. Me souviens encore de son visage, avant qu’on le Continuer la lecture#anthologie #31 | le voleur de nom

#anthologie #00 | à l’aube

À l’aube. J’ai été conçu. J’ai été arque-bouté entre quatre jambes. J’ai été catapulté dans un ventre pendant sept mois. J’y ai bu à la source. J’ai été à mon aise. J’ai été mal à l’aise. J’ai mordu la chair de ma mère dedans son ventre. J’ai joué avec ses nerfs. Je me suis emmêlé à ses veines. Je me Continuer la lecture#anthologie #00 | à l’aube

#anthologie #32 | fin du marché

À treize heures, le marché de la Libération touche à sa fin, et les marchands commencent à remballer leurs étals. Sur l’avenue Malausséna et la place Charles de Gaulle, les premiers comptoirs ferment. Au pied de l’esplanade de l’ancienne gare, enclavée entre les escaliers et les terrasses des cafés-restaurants, les commis poissonniers, le dos courbé, transportent les bacs de glace Continuer la lecture#anthologie #32 | fin du marché