#LVME #03 | cantine des démunis

Refrain absurde Saupoudre et remue ! Tourne la louche et fais danser la soupe !Les fourchettes trottent, les assiettes chantent,Et le chaudron, là-bas, murmure : « Encore ! Encore ! » Gamelles, marmites, faitouts, chaudrons Gamelles, marmites, faitouts, chaudrons.Cocottes noires, casseroles cabossées, poêles ventrues.Saladiers ébréchés, plats creux, plats ronds, plats longs.Bassines en acier, cuves en plastique, bidons griffés de signes,Et les chaudrons encore, ventre ouvert sur les Continuer la lecture#LVME #03 | cantine des démunis

#LVME #03 | Résidu volatil des dernières quiches

Il reste dans l’air quelque chose du dernier cours — un soupçon de lard et de crème cuite. Difficile de comprendre à quoi s’accrochent ces odeurs dans l’immense salle carrelée de blanc avec ses 12 gazinières, ses plans de travail en aluminium brossé, ses lavabos en émail, ses frigidaires qui, malgré tout, continuent à vrombir. Si l’on ouvrait leurs portes Continuer la lecture#LVME #03 | Résidu volatil des dernières quiches

#LVME #02 | l’homme de passage

Un homme en blue-jeans et portant un blouson de cuir rappelant ceux des aviateurs anglais de la deuxième guerre mondiale, se tient debout sur le toit du bâtiment principal. Le soleil de ce début d’hiver vient lui réchauffer agréablement le visage qui est celui de quelqu’un qui ayant déjà vécu quelques bonnes décades. Il marche lentement sur cette aile qui surplombe Continuer la lecture#LVME #02 | l’homme de passage

#LVME #02 | duo avec fibre

A l’étage, on a sonné. Deux hommes en sweats à capuches. Avant eux, le bruit d’une perceuse à percussion a déjà fait vibrer le béton quelque part dans le bâtiment, difficile de localiser le bruit, de savoir à quoi il correspond. Mais là, les deux hommes, tenant une perceuse, un escabeau et d’autres instruments, se présentent : pas de doute, Continuer la lecture#LVME #02 | duo avec fibre

roman maison #02/14# | l’homme de passage ou la femme

Son visage de jeune femme maquillée œil de biche capte la lumière de l’écran de l’interphone les cheveux tirés en queue de cheval dévoile une nuque déterminée… elle traverse l’espace avec assurance vêtue d’un pantalon de camouflage ajusté et d’un teeshirt Realift et se dirige vers l’armoire technique de l’ascenseur en panne. Arrivée devant, elle sort une clé singulière en Continuer la lectureroman maison #02/14# | l’homme de passage ou la femme

#LVME #01 | A sept heures cinquante, comme chaque lundi, tout recommencera

A sept heures cinquante, comme chaque lundi, tout recommencera, mais pour l’instant tout est calme. La lumière rasante du soleil d’hiver révèle peu à peu la grande structure métallique surmontée d’une sorte d’aile qui pourrait aussi faire penser à un navire. Des ombres commencent à franchir la grille d’entrée qui donne sur la esplanade légèrement pentue, qui mène à l’entrée Continuer la lecture#LVME #01 | A sept heures cinquante, comme chaque lundi, tout recommencera

#LVME #02 l un homme de passage

Peut-être qu’il est là, dans l’embrasure de la porte du sept. Peut-être que, malgré tous ses efforts pour se fondre dans le décor, la petite fille du quatrième le voit, sans comprendre, avec cette légèreté étrange qu’ont les enfants quand ils frôlent l’invisible. Il avance. Ou plutôt, il suit. Le rythme, c’est celui d’un autre. Peut-être qu’à force de marcher Continuer la lecture#LVME #02 l un homme de passage

les mardis #09 / A l’encre

En plein jour, un étrange dessin à l’encre, de maison en colombage blanc et bois. Puis des tâches de toitures de chaumes jaunes et brunâtres sur leur contour par le vieillissement et les pluies diluviennes qui n’en finissent pas de pourrir la matière. Les toits ne sèchent pas et les rayons de soleil sont absorbés par l’eau qui s’écoule en Continuer la lectureles mardis #09 / A l’encre

#LVME #02 l comme à chaque fois

En tenue jaune fluo de la tête aux pieds, le tronc sanglé dans un gilet orange tout aussi fluo, à trois mètres du bâtiment des sanitaires, à côté des douze marches qui mènent aux terrains de pétanque, un ouvrier communal poireaute au volant d’un imposant camion poubelle, moteur en marche, dans un froid comme on n’en a plus connu depuis Continuer la lecture#LVME #02 l comme à chaque fois

#LVME #02 | Blanc Intact

La nuit dernière il a neigé. Dans sa loge surchauffée, la dame de l’accueil vaporise ses orchidées. Avec le froid dehors, l’hygiaphone est couvert de buée. Elle leur indique l’escalier à prendre, le couloir à longer. Il faut attendre face au bureau du fond. Le hall est vide et silencieux. Le carrelage, lavé à grandes eaux, brille. L’homme et le Continuer la lecture#LVME #02 | Blanc Intact