# anthologie # 34 | écho 31

On y est presque et pourtant on ne voit pas grand-chose mais si, regarde, retourne-toi prends de la hauteur je ne sais pas ce que ça signifie : se reprendre peut-être, ou le large pourquoi pas mais la hauteur quand tu prends le temps de vagabonder, c’est pourtant ce que tu fais tu t’écartes, tu quittes la ligne droite ah non, Continuer la lecture# anthologie # 34 | écho 31

#anthologie #35 | voix du corps

Forêt pentue. Une centaine de mètres en-dessous coule une rivière. L’Arbogne. Le soir. Pas encore la nuit. L’enfant est immobile devant une béance creusée dans la roche. Voix off : A-t-elle un jour quitté cet endroit ? Elle serait restée même si elle était partie. Elle serait revenue. Elle est revenue. Puis elle a disparu. Séraphine porte son corps devant elle. Son Continuer la lecture#anthologie #35 | voix du corps

#anthologie #29 | impossible arrivée

…et toujours je l’accompagnerais au marché, toujours je marcherais à ses côtés sans pouvoir l’aider, toujours je  tremblerais de la voir tomber et toujours je l’y renverrais au marché, toujours je la laisserais emprunter ces ruelles vides, ces trottoirs cabossés… Il lui faut se hâter de rentrer. Elle a tant de choses à faire. Est-il réveillé? Elle n’a pourtant pas Continuer la lecture#anthologie #29 | impossible arrivée

#anthologie #35 | Chez lui

Atterrissage à Saint-Denis. Il débarque dans l’aéroport surpeuplé. Il a les traits tirés de celui qui n’a pas fermé l’œil durant les onze heures de vol.La voiture louée l’attend sur le parking. Il démarre. Embouteillages typiques de la capitale.  Le vol 467 d’Air France en provenance de Paris l’aurait déposé à 12 h 30 sur la terre réunionnaise. Sur l’esplanade Continuer la lecture#anthologie #35 | Chez lui

#anthologie #13 | 745, plateau du piol

Vers 11h20, je me sens à la fois désœuvrée, vannée et ankylosée. Mon estomac commence à crier famine, et je me dis : « Vas-y, ça va te faire du bien », même si, au moment où je ferme la porte derrière moi, je doute déjà. La rue Eden Park monte en pente devant moi, et je me mets en Continuer la lecture#anthologie #13 | 745, plateau du piol

#anthologie #35 | atelier

Un atelier dans une cour moderne, deux arbres dont un saule, la porte ouverte, une pièce vide : verrière et ciel par-dessus, usure des murs, dessins comme grattés avec l’ongle, lambeaux de toiles VoixSur les murs des prisons on en voyait. Ils dessinaient surtout des corps avec des sexes très marqués; obscènes Parfois ils se jetaient sur les murs comme s’ils Continuer la lecture#anthologie #35 | atelier

#anthologie #26 | le bruit des yeux fermés

Je m’allonge enfin, ferme les yeux, simulant un sommeil perdu d’avance. Au loin, des bateaux meuglent ; j’imagine les marins à bord dans la nuit, glissant silencieusement sur l’eau. J’imagine leurs gestes précis, mesurés, presque chorégraphies par l’obscurité et l’habitude. J’entends maintenant l’écho des pas d’une errance de pauvre, qui tourne dans les rues vides telle une bête en cage, Continuer la lecture#anthologie #26 | le bruit des yeux fermés

#anthologie #32 | Le fait que pour avancer

Le fait que toi, Léonie D. te manifestes souvent depuis un moisLe fait que tu m’as parlé hierLe fait que ton personnage me hanteLe fait qu’il y a une dizaine d’années j’ai mené un travail plastique sur la guerre de 14-18Le fait que je suis née sur une terre, les Ardennes, fortement touchée par les deux guerres mondialesLe fait que Continuer la lecture#anthologie #32 | Le fait que pour avancer

#anthologie # 35 | le petit chemin

Intérieur d’une twingo couleur crème – traces de boue sur les bas de caisse – phares allumés – roule à bonne vitesse LA ROUTE NATIONALE (depuis l’autoradio les informations) – route à deux voies larges – le flan escarpé de la montagne à droite – à gauche la vallée – prairies et champs – restaurant fermé au bord de la Continuer la lecture#anthologie # 35 | le petit chemin

#anthologie #35 | La forêt du lieu-dit du père

Voix off : Que va-t-il advenir de toute cette pluie, dit-elle, alors que depuis une heure, peut-être plus, l’averse n’en finissait pas de l’alanguir.  Le fleuve avait disparu. La berge et avec elle la jetée. Le petit banc de pierre devant le restaurant Les Glycines. Tout était inondé.  Voix off :  Enfin on le supposait parce que l’eau était entrée dans la Continuer la lecture#anthologie #35 | La forêt du lieu-dit du père