#été2023 #05bis | la mer

Je suis fille de montagne, la mer je ne l’ai jamais vue que d’en-haut, je m’attardais à peine sur son reflet, je suis docile, fille de montagne, la mer ça ne comptait pas, mais peut-être parce que ce jour là la lune était pleine qui gonflait la mer j’ai senti sa présence plus forte, et comme on m’avait oubliée j’ai Continuer la lecture #été2023 #05bis | la mer

 #été2023 #05bis | Sapo, Sapo, Sapo, Sapo (quatre fois)

« Oh how I wanted to be great! Delusion of grandeur’s my fate.” Denton n’avait aucune illusion sur la qualité de sa poésie. C’est même en le constatant amèrement encore une fois qu’il commencera la rédaction de son Journals. Il l’écrira dans une lettre à Jenesaisplusquidontlàjemefousdunom, juste avant de commencer, en juin 1942. La première entrée du Journals c’est le 10 July Continuer la lecture #été2023 #05bis | Sapo, Sapo, Sapo, Sapo (quatre fois)

#été2023 #05 | les mains de Marie

FrançoisMarie se penche et je vois dans le bas de son dos l’étiquette qui dépasse comme un petit drapeau comme pour dire n’avancez pas, je vois au bas de ses vertèbres l’os aigu et la peau entre la chemise et le pantalon lâche sur les reins, la peau à vif, parce que depuis longtemps, et tous le savent — je Continuer la lecture#été2023 #05 | les mains de Marie

#été2023 #04 | Train à deux temps

Pour le confort de tous laissez descendre les autres passagers avant de monter. Samuel et Tom sont dans un train. Lorsque le train s’arrête à cette gare, pour le premier il est la même heure trois fois par semaine, pour le second une fois par semaine uniquement, à cinq minute près. Samuel est assis dans la dernière voiture. Tom monte l’escalier Continuer la lecture#été2023 #04 | Train à deux temps

#été2023 #01bis | l’appel du conte

Ca avait commencé un soir, un conte que j’avais lu. Et qui m’avait bouleversée. Je l’avais retenu dans ses plus infimes détails et j’avais raconté cette histoire, ce conte à tout qui je rencontrais. Et pendant des jours et même des mois je le racontais encore et encore. Le temps passait et il n’y avait que cette histoire qui m’habitait. Continuer la lecture#été2023 #01bis | l’appel du conte

#été2023 #03 | par la fenêtre

Comme je l’ai dit Camille distingue une vieille femme au corps pâle, les cheveux blancs relevés en chignon. Au petit matin, le vent léger l’avait appelée à la table du jardin d’hiver. Elle avait chassé du revers de la main quelques feuilles tombées sur l’assise de la chaise en fer forgée et s’y était installée, son châle de laine parme Continuer la lecture#été2023 #03 | par la fenêtre

#été2023 #05bis | Quatre fois elle.

On lui avait interdit de me faire entrer dans le gîte mais assez rapidement elle m’avait ouvert la porte ou la fenêtre et j’aimais à m’y glisser et m’allonger sur le canapé ou sur le lit. Elle s’approchait alors de moi et me caressait longuement mais toujours en plein jour. Jamais elle ne m’ouvrait la porte dans la nuit ou Continuer la lecture#été2023 #05bis | Quatre fois elle.

#été2023 #05 | Ce qui échappe.

L’arbre est tombé et personne ne l’a entendu. Mais est-on vraiment certain que personne ne l’ait entendu ? La route goudronnée n’a t’elle pas ressenti le poids, la chute, le choc ? Le ciel n’a t’il pas entendu l’écho de la terre percutée ? Elle qui dormait et rêvait dans son lit cette nuit-là, n’a t’elle pas perçu, la vibration, Continuer la lecture#été2023 #05 | Ce qui échappe.

#été2023 #05bis | faire la française

l’instit Je passe devant la boutique tous les jours institutrice à l’école un peu plus loin on voit toute la ville au lycée il y a un prof qui fait venir des films de France il leur montre Godard Bunuel c’est super pour l’avenir des enfants de colons mais les autres tu crois qu’il leur parle de cinéma africain j’aimerais Continuer la lecture#été2023 #05bis | faire la française