#été2023 #07bis | pas dit

Cette pièce aveugle pas plus grande qu’un cabinet d’aisance (trois mètres sur trois mètres sur trois mètres ) : la loge où tu te pares. Celle-ci ou une autre qu’importe. Tu as beau te poudrer, t’oindre, te farder, l’odeur vient avec la peur. Le corps exsude. La peau sue. Viande. Vase. Mort. Pour conjurer la peur tu t’inventes un mystère. Continuer la lecture#été2023 #07bis | pas dit

#été2023 #07bis | esprit de bois

Le plus simple des alcools — toxique, ils disent — une odeur douce et sucrée, ils disent — bien plus subtile que l’odeur de l’alcool éthylique, ils disent — la poudre brun rouge, pourpre de la fleur qui ne fane pas, s’y dissout avec légèreté dans les fluides de conservation — une odeur douce et sucrée — esprit de bois Continuer la lecture#été2023 #07bis | esprit de bois

#été2023 #07bis | Votre sillage animal

C’était toute une ménagerie que vous accueilliez au 2514 Lakewood. Chats, chiens, oiseaux, les vôtres et tous ceux du quartier, les tatoués comme les sauvages, avec un œil, toujours, sur les estropiés et les mélancoliques. Vos poches étaient pleines de graines et de croquettes. Votre cuisine, en particulier dans la touffeur de l’été 81, sentait la nourriture déshydratée, le caca Continuer la lecture#été2023 #07bis | Votre sillage animal

#été2023 #07bis I ambrée

Extrait du journal intime de Frank Falhaud (à dater) Ce matin j’ai vu pour la première fois la femme du 7 rue Alice Guy… je ne l’ai pas immédiatement reconnue… malgré son regard insistant… elle a froncé les sourcils, penché légèrement la tête à droite, s’est avancée et m’a demandé si j’étais bien Frankie, le Frankie du Lycée H… j’ai Continuer la lecture#été2023 #07bis I ambrée

# été 2023 # 7 bis | calligraphie olfactive

Ce qui peut à peine se dire. Qui prend les narines à revers. Ça fout la mort. De l’eau stagnante. Un relent de fleurs pourries dans un vase. Les tiges gluantes qui puent. Qui s’aspirent à fleur de peau. Qui conduisent au vertige. Des lambeaux de corps de fleurs. La chimie des effluves amassées. Chocs des molécules entrelacées. Et le Continuer la lecture# été 2023 # 7 bis | calligraphie olfactive

#été2023 #07bis | À une passante

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur. « A quoi bon d’ailleurs ? », me suis-je soufflé, « ça reviendra ou non… une odeur, ça ne se conduit pas ». J’ai rouvert les yeux et dehors la pluie formait un rideau opaque. Ce n’est donc pas par un acte de volonté que je l’ai fait. J’étais comme tiré par la main, non par Continuer la lecture#été2023 #07bis | À une passante

#été2023 #07bis | je me rends  compte que je n’ai pas assez parlé de l’odeur

Le corps est moite et étalé. La nuit est longue sans l’être jamais vraiment assez. Est-ce qu’il ne faudrait pas que tout s’arrête. Est-ce ce que tout ne s’arrête jamais assez.Est-ce que la nuit ne manque pas toujours d’être noire.  Le corps est moite dense et étalé. Je me rends compte que je n’ai pas assez parlé de l’odeur. De Continuer la lecture#été2023 #07bis | je me rends  compte que je n’ai pas assez parlé de l’odeur

#été2023 #07bis | pulvériser la disparition

L’auteure est passée à la dimension organique de l’olfaction. Sentir est un voyage, on passe chez les insectes mais de l’odorat dont on s’enquiert c’est leur extinction qui entête. Difficile pour l’unité narrative, ici peut-être un monologue de la narratrice des étapes précédentes. Passée dessous, nez bouché comme en évacuation de mucus gênant, là où ça dit mieux en piquant. Continuer la lecture#été2023 #07bis | pulvériser la disparition