#été2023 #07bis | cette odeur

Cette odeur, elle restait, pas moyen de s’en défaire. Cette odeur, les trois sous la couverture ne pouvaient pas ne pas la sentir. Ils auraient voulu mais ils ne pouvaient pas. Ça imprégnait tout, c’était là tout le temps, c’était une odeur continue, presque rien comme odeur mais elle ne vous lâchait pas. La nuit, c’était pire. Il n’y avait Continuer la lecture#été2023 #07bis | cette odeur

#été2023 #08 | le livre de sable

Un homme est assis sur la plage. Le sable encore chaud rend à l’air ce que le soleil lui a donné durant la journée. Douceur en fluide qui inonde les talons de souvenirs encore chauds et qui coule entre les orteils en débordant de générosité. Qui engloutit les mains jusqu’aux poignets, qui colle à la peau pour faire carapace. Dans Continuer la lecture#été2023 #08 | le livre de sable

#été2023 #06 | tout le monde sait qu’au plus tard on paie une facture au plus on économise d’argent

Le truc avec elle. C’était la question des finances. Pas forcément l’argent en soi. Mais l’idée de le dépenser. Il y en a bien sûr qui pensent. Que l’argent est fait pour donner du plaisir. Qu’il ne sert au fond qu’à ça. Mais il y en a d’autres. Qui songent irrémédiablement. Au moment où il n’y en aura plus. C’est Continuer la lecture#été2023 #06 | tout le monde sait qu’au plus tard on paie une facture au plus on économise d’argent

#été2023 #08 | Le des corps.

Ce corps, son corps. Son corps dans le décor. Elle bouge, il est là, elle roule, il est là, elle s’arrête, il est là, elle dort, il est là. Ce corps, elle ne peut s’en défaire. La main suit le poignet qui tient le coude qui soulève l’épaule, qui fait danser les pectoraux, qui accompagne les seins, qui suivent les Continuer la lecture#été2023 #08 | Le des corps.

#été2023 #07bis | Rives (version 1 – reprise)

Dans ce lieu à la géographie instable, ni village, ni bourg, tout juste queue d’agglomération, en toute pièce de sa maison, elle fume clope sur clope. Jamais en panne de volutes, plutôt crever vite que souffrir du manque. À chaque bouffée, braise attisée, ses traits émergent de l’ombre, et se redessinent en reliefs nouveaux. Le visage rouge féroce, les cheveux Continuer la lecture#été2023 #07bis | Rives (version 1 – reprise)

#été2023 #08 | mémoire des lieux

Dans le renfoncement de la salle à manger, s’étale le grand miroir en forme de triptyque, la peinture de son cadre gris est écaillée par endroits, le bois enfoncé témoigne de coups, le miroir est pris dans un double contrejour, la fenêtre d’en face y renvoie violemment sa lumière mais tout le reste de la pièce s’y noie dans une Continuer la lecture#été2023 #08 | mémoire des lieux

#été2023 #08 | la place pour le chat

Regarde-la, fesses maigres calées au fond de sa chaise. Deux planches horizontales, légèrement courbées, encadrées par des montants et leurs oreilles en pin accueillent son dos voûté. Toute l’assise est en bois mais ce n’est pas une raison pour négliger la position du corps. On dirait un oiseau malade, ailes plumées, houppe filasse. L’enfant porte la cuillère trop grande à Continuer la lecture#été2023 #08 | la place pour le chat

#été2023 #08 | carte postale

C’est une vieille carte postale, au recto une photographie pas tout à fait cadrée sur le fond blanc, au verso les indications usuelles, la mention carte postale et la séparation verticale, prévue pour le texte d’un côté, l’adresse de l’autre. On est en 1917. On se fait tirer le portrait, chose rare. Henri reçoit la carte postale de de son Continuer la lecture#été2023 #08 | carte postale

#été2023 #08 | La forge

/ « Tous les quatre sont assis par terre » (#04#), face à la cheminée, aux bûches qui rougeoient, illuminent par flammèches, en fond de foyer, une plaque de fonte épaisse, au motif en forme de draperie déroulée des deux côtés par des hampes se terminant en fers de lance, représentant (la draperie), relief éclairé, ombré, lumineux, terni, les armes du village Continuer la lecture#été2023 #08 | La forge

#été2023 #08 | « un trait d’union indispensable »

Et si je l’avais retrouvé ? La vie est une carte, on cherche son itinéraire. L’itinéraire est un corps, la vie est un corps de carte pliée dépliée retournée. Et si j’avais cherché avec le doigt une situation géographique, affective, mémorable, fugace, dans les plis de mon corps carte, le seul à pouvoir à oser à tenter à désirer la route, Continuer la lecture#été2023 #08 | « un trait d’union indispensable »