#été2023 #07 l elle qui n’a pas de corps

Elle est dans la cuisine. Sa cuisine. Elle fait des pâtes. Et quand les pâtes sont prêtes. Elle en sort quelques unes de l’eau. Qu’elle dispose dans un plat et qu’elle sert à table. Et les autres, pour les garder au chaud. Elle les laisse dans l’eau. Mais souvent. Elle les oublie. Et personne ne vient les chercher. Plus tard. Continuer la lecture#été2023 #07 l elle qui n’a pas de corps

#été2023 #04 bis | Les solitudes

1. Dans la nuit de samedi à dimanche, un ballon gonflé à l’hélium s’est échappé des mains d’un enfant. Il parcourt la nuit. 2. Dans la nuit de samedi à dimanche, on sait que les canapés ne sont jamais assez confortables devant le divertissement à la télé et que les mobylettes qui vont au bal sont des guêpes qui traversent Continuer la lecture#été2023 #04 bis | Les solitudes

#été2023 #08 | Jicky 81

La pellicule de votre vie brûle. Je suis là pour inhaler ses vapeurs de celluloïd. Sur votre coiffeuse, le coffret Guerlain — l’écrin de Jicky. Sa composition a changé tant et tant de fois mais l’essentiel demeure : Jicky est le premier parfum abstrait, le premier qui s’affranchit de la Cologne et du soliflore. Jicky, 1889. 20 ans avant votre naissance, Continuer la lecture#été2023 #08 | Jicky 81

#été2023 #08 | matière bois sombre

Bien des éléments de la topographie des lieux et de la géographie de la maison m’échappent à ce moment précis où je la vois assise. Je ne sais pas encore situer les pièces sur un plan. Je ne sais pas estimer la surface de la cuisine ni dire combien de pas il faudrait pour la traverser. Je ne sais pas Continuer la lecture#été2023 #08 | matière bois sombre

#été2023 #07bis | Virer. (version 2 – suite du texte #7)

Texte précédent : https://www.tierslivre.net/ateliers/ete202307-vivre/ « Un soupir long, régénération anatomique, géométrie et physique en mouvement» Actes de Marie. Les rituels de Marie s’allongent en temps sans perdre en intensité, un jeu d’équilibre grisant d’oppositions jouissives face à l’amplification des néants quotidiens. Elle défie ces moments absents, les doigts dans la terre à ressentir le craquement sourd des racines ; lorsqu’elle observe le Continuer la lecture#été2023 #07bis | Virer. (version 2 – suite du texte #7)

#été 2023 #05 Carmen

Bon je vais faire une petite pause clope, il reste plus grand-chose à remballer, c’est bon Lotie va faire les derniers cartons en râlant que j’en fiche pas une mais tant pis. Tiens ma copine qui passe, une chouette blonde, plaisir des yeux y a pas de mal, toujours bien sapée et ces guiboles sur des talons, elle l’air contente, Continuer la lecture#été 2023 #05 Carmen

#été 2023 # 8 | Le mur

Il faut obéir, je suis ici pour obéir, si j’obéis, tout ira bien. Le règlement est clair. Aucun problème ne m’arrivera si je me plie aux ordres que l’on me donne. J’ai accumulé trop de désobéissances et c’est pour cela que ma main tremble encore et mes jambes parfois cessent de sentir la terre ferme. On commence par une toute Continuer la lecture#été 2023 # 8 | Le mur

Du petit papier à l’univers / Eté 2023, le roman #08

Sous les gros coussins avachis il peut y avoir des petits bouts de papier écrits, l’espoir revient qu’ils soient lus en révélant la poésie des listes de courses, des contacts sommairement établis et pourtant prometteurs à leur point de départ. Le rayon de soleil de dix heures, celui qui passe entre les branches du grand érable et s’infiltre par le Continuer la lectureDu petit papier à l’univers / Eté 2023, le roman #08

## été 2023 #08 | et voilà le tableau

Un portail couleur rouille se découpe sur fond sombre.Le contraste provient de la clarté des deux morceaux du mur de part et d’autre attenant et qui borde côté route la propriété. Des tubulures des tiges métalliques recouvertes d’une couche de peinture verte pelée à de nombreux endroits. Sur celles-ci attaché par des agrafes d’un métal ductile un grillage à maillage Continuer la lecture## été 2023 #08 | et voilà le tableau

#été2023 #07bis | une étincelle

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur, pourtant c’est elle qui vous prenait au nez à peine sortait-on de la bouche du métro. On savait bien ce qui se passait ici, on voyait ça tous les soirs à la télévision et pourtant, on y revenait. Et cette odeur, c’était la première chose qui confirmait qu’on y était. Ça et Continuer la lecture#été2023 #07bis | une étincelle