##été2023 #08bis | le noir tremble

L’encre luit au creux de la pierre. D’un noir brillant qu’un rayon oblique vient aveugler. Le pinceau s’y abreuve. La porte d’entrée entrouverte, il suffit de la pousser un peu. Il reste quelques secondes immobile dans la pénombre sous le souffle du grand ventilateur. Une goutte s’échappe du pinceau gorgé d’encre. Continuer la lecture##été2023 #08bis | le noir tremble

#Été 2023 #10 | La recette des vacances

Sortir du bateau, refermer la descente, mettre sur tes épaules le petit sac à dos avec le couteau à huîtres, le chiffon, le pain et le beurre, descendre du bateau par l’échelle de l’arrière jusqu’à l’herbe toute fraîche et sortir du jardin, refermer la porte en bois avec la chaîne que tu fais passer dans l’œil avant de l’accrocher sur Continuer la lecture#Été 2023 #10 | La recette des vacances

#été2023 #09 | Un possible ailleurs

Pourtant elle ne prend que rarement le train. Elle ne trouve pas que ce soit un moyen de transport pratique ; encore moins bon marché. Mais elle aime les gares, elle aime l’univers qu’elles évoquent, les possibles qu’elles suscitent. L’hôtel où elle séjourne surplombe une gare contemporaine moitié souterraine, moitié en plein air et tout le quartier est traversé dans ses Continuer la lecture#été2023 #09 | Un possible ailleurs

#été2023 #10 | Scarifications / Homicides

Il fait des cicatrices aux murs. Il dort. Il tremble. Il s’agite. Il s’enfonce dans le ventre des lames. Crève. Meurt. Eclate. Se réveille. A nouveau, se tranche les veines. A nouveau, fait des cicatrices aux murs. Il se débat. Dort. Se réveille. On voudrait le contenir. Sois convenable, on lui dit. Il se débat. Les gens te regardent, on Continuer la lecture#été2023 #10 | Scarifications / Homicides

#été 2023 #09 l il y aura toujours un terrain vague dans ta tête

Il y aura toujours un terrain vague dans ta tête. Toujours. Dans chaque ville quelle qu’elle soit, un terrain vague. Même en plein centre-ville. Ou un bosquet, un champ, un bout de ruisseau. Même petit, même minuscule. Un lieu un peu sauvage. Avec de hautes herbes, quelques arbres, un buisson. Un refuge qui serait comme une cabane de ville, un Continuer la lecture#été 2023 #09 l il y aura toujours un terrain vague dans ta tête

#été2023 #04  | le train vers Noirtier

Je voudrais qu’on la voie, je voudrais vraiment qu’on la voie dans un train, et qu’on voie d’elle l’image qu’elle ne voit pas d’elle-même, cette image que l’auteur, Sonia, n’a pas plus les moyens que moi de décrire.   Je voudrais qu’on la voie, Blanche, dans son compartiment de train, elle dont à vrai dire l’auteure ne possède plus grand chose Continuer la lecture#été2023 #04  | le train vers Noirtier

#été2023 #02bis | Jokari

L’immeuble ressemble à un paquebot, large, débordant de terrasses, l’une d’elles s’avance dans la rue, donnant l’air à ceux qui y ont accès de se tenir sur la proue d’un bateau défiant le tumulte urbain, la porte d’entrée est située au bout de la façade, si bien qu’il faut longer tout l’immeuble dont les nombreuses fenêtres, à hauteur de nombril, Continuer la lecture#été2023 #02bis | Jokari

ateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

Sur les photos qu’elle nous a laissées, on devine la force et les faiblesses qui l’ont habitée. Elles surgissent tour à tour, dans un éphémère ressenti de peur ou d’oubli, parfois de joie aussi, lorsque souvenirs vilains et tristesse d’enfance se taisent un instant. Par exemple, elle est près d’un lac avec des enfants, une jeune femme et un adulte Continuer la lectureateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps