#été2023 #10 | Que fait-il ?

« J’attends le bis pour rédiger », quelques réflexions en vrac « Ce que fait un personnage quand l’auteur ne s’occupe pas de lui » Paradoxe d’entrée : ce que je ne dis pas de lui, dès lors que je l’exprime (écris), je prends ma position d’auteur (brrrh !), position haute. Je peux conserver cette posture « idéal témoin » omniscient, raconter à la troisième personne ; divers autres dispositifs Continuer la lecture#été2023 #10 | Que fait-il ?

#été2023 #10 | jacqueline a 100 ans

Jacqueline a 100 ans, ils ont servi l’apéritif et le champagne sur les tables de bois à hauteur de genoux, les nappes de toile cirée à grosses fleurs oranges et rouges collent aux coudes comme dans son souvenir de la gargote au bord de la mer sur cette autre île, elle était penchée vers la pinte de bière noire, ils Continuer la lecture#été2023 #10 | jacqueline a 100 ans

#été2023 #03bis | Elles sont quatre

Elles sont quatre et se ressemblent étrangement, dans le sens où on ne peut pas dire qu’elles ne se ressemblent pas, mais malgré leur air ressemblant, il y a quelque chose d’étranger en chacune d’elle, c’est-à-dire que chacune a quelque chose de l’autre, tout en ayant quelque chose comme d’ailleurs, elles sont là toutes les quatre, assises ou allongées, elles Continuer la lecture#été2023 #03bis | Elles sont quatre

#été2023 #09bis | Séraphine dans la grotte

Séraphine est entrée dans la grotte. Elle avait envie de revoir. Elle a pris un caillou par terre, elle trace les lettres sur le mur, ce S pour elle et ce P pour Placide, son bon ami. Les cendres du foyer sont encore chaudes. Quelqu’un est passé récemment. Entre le S et le P, elle dessine un cœur, c’est un Continuer la lecture#été2023 #09bis | Séraphine dans la grotte

#été2023 #03Stein | Elles étaient 4

Comme je l’ai déjà dit, Mina, dont la forme du corps allongé se détache à peine du matelas, se fondant sous la couverture bien trop chaude pour la saison, maintenue par les coussins de part et d’autre du canapé, comme pour éviter de glisser, est d’un âge certain, tous les voisins lui envient cette santé malgré les années qui passent, Continuer la lecture#été2023 #03Stein | Elles étaient 4

#été2023 #10 | Louise

Louise n’est pas un personnage de roman. Elle se moque bien de ce que je peux écrire sur elle, impénétrable au temps maintenant. Elle occupe l’espace qui compresse le temps dans des instants figés. Mais cette présence discrète détient encore l’autorité sur le reste. Elle est ce halo sombre qui l’entoure sur la photographie, elle est ce halo plus clair Continuer la lecture#été2023 #10 | Louise

#été 2023 #10 | Bertrand

Il coupe l’eau de la douche. Il entend le « sta in fronte a te » que son ventre poussait avec conviction. Ses oreilles protestent. Si faux. Il s’arrête. Il tend le bras et va chercher derrière le drap de bain une serviette qu’il fait tomber et ramasse. Il se frictionne en allant vers la fenêtre. S’arrête devant la chaise sur laquelle Continuer la lecture#été 2023 #10 | Bertrand

#été2023 #08bis | la main sur le drap

la main qui repose sur le drap blanc. doigts tordus par les gestes du métier, un peu repliés sur eux-mêmes qui savent sans doute encore serrer la cuillère, la fourchette, le couteau, la poignée d’une porte mais qui ne connaissent plus le dépli, ont oublié le plat de la main. et puis dans un effort inattendu le geste ralenti de Continuer la lecture#été2023 #08bis | la main sur le drap

# été 2023 # lire & dire | patronymes pseudonymes

C’était déjà quelque part – avec les noms des personnages choisis – une question morale probablement (je finis la 10 qui décrit une de mes connaissances, lointaines) : peut-on s’emparer de l’écriture pour régler des comptes ? Et plus, une de se soustraire à cette emprise ? En sous-texte, la raison de cette action, la prise de parole (mais ce ne sont Continuer la lecture# été 2023 # lire & dire | patronymes pseudonymes

#été2023 #10 | intermittent du spectacle

Plus de rôle, le marionnettiste a lâché les fils. Après valse-hésitation,  entre choix et incertitude, il prend la fille de l’air. Passe la porte de derrière. Se délie les cheveux. Se faufile à l’abri des regards en fugitif de la banalité. Traverse la route à quelques centaines de mètres, aventure infinitésimale. Ouvre le portail camouflé par la routine vers un éden Continuer la lecture#été2023 #10 | intermittent du spectacle