#été2023 #04 | un présent peut en cacher un autre

C’est à cet endroit précis qu’elle arrive, quand le soleil est à l’horizon, affaibli, il va bientôt disparaitre, il est bientôt temps de rentrer pour Baya et ses sœurs il est au loin et sa lumière, occupée à creuser de nouveaux sillons de couleurs dans le ciel, élargissant sa palette, nuançant la réalité, n’aveugle plus, c’est à ce moment précis Continuer la lecture#été2023 #04 | un présent peut en cacher un autre

#été2023 #10 #10bis | que font-ils (elles) ?

« Ce que fait un personnage quand l’auteur ne s’occupe pas de lui » Paradoxe d’entrée : ce que je ne dis pas de lui, dès lors que je l’exprime (écris), je prends ma position d’auteur (brrrh !), position haute. Je peux conserver cette posture « idéal témoin » omniscient, raconter à la troisième personne ; divers autres dispositifs peuvent tenter d’approcher une réponse, sans toutefois sortir du Continuer la lecture#été2023 #10 #10bis | que font-ils (elles) ?

#été2023 #10bis | instance

tu participes à un atelier d’écriture et je viens au monde et tu m’écoutes à peine et je peine et tu traînes. alors j’ourdis et m’alourdis des complots à ton assaut. dans quels limbes tu me laisses non-advenue, éperdue, dans quels états j’erre, dans quelles matières éparses de tes feintes indifférences m’écris-tu, quand tu pourrais d’un trait faire advenir ce qui est : la solidité Continuer la lecture#été2023 #10bis | instance

#été2023 #10bis | dénégation

On m’appelle le dibbouk mais ce n’est pas exact. C’est une facilité. Une paresse. En vérité j’ai reçu un nom. On l’ignore. On ignore tellement de choses. Ce qui n’empêche pas de supposer. Moins on en sait plus on suppose. Comme le dit Gédéon «on est un con» . On a bien le droit de dire ce que l’on pense Continuer la lecture#été2023 #10bis | dénégation

#été2023 #10bis | Metalepsis

Les transgressions de tes métalepses ne sont pas toutes à mon goût. Je peux te le dire avec franchise avec les phrases courtes que tu n’écriras jamais, acharné que tu es à construire ton ethos. Il y a celles qui me plaisent. Celles où tu choisis ta mort. Celles qui font espérer un héritage à ta cousine. Celles qui trompent les Continuer la lecture#été2023 #10bis | Metalepsis

#été2023 #10 | cahier clairefontaine

J’écris comme Paul sur des cahiers d’écoliers. Nous nous étions amusés de cette habitude commune et j’avais dit que c’était la preuve que nous étions faits l’un pour l’autre. J’avais ri comme si c’était une plaisanterie, un conte pour enfant auquel, bien sûr, je ne croyais pas, et j’avais relevé la tête, redressé le buste comme pour faire plus grande Continuer la lecture#été2023 #10 | cahier clairefontaine

#été2023 #09bis | par la mer

C’était en mai, on avait décidé de revenir par la mer, à la recherche de sensations presque oubliées, de l’odeur de l’île, de cette douceur du matin juste avant qu’elle ne se transforme en chaleur. La satisfaction de découvrir notre cabine à l’avant du navire, son hublot immense, le pont extérieur à deux pas, les draps impeccablement lisses du lit Continuer la lecture#été2023 #09bis | par la mer

#été2023 #10 | Gildo

Gildo lance un coup d’œil en direction de Mafalda. Elle s’est assoupie sur sa chaise. Il se lève sans bruit. Pas besoin de parler. Il se dirige vers la porte du sous-sol. Il l’ouvre avec précaution. La referme derrière lui . Il descend les marches de ciment en colimaçon. Sa main droite se pose sur le mur par sécurité ou Continuer la lecture#été2023 #10 | Gildo

#été2023 #09bis | Arrêter le temps

Devant mon évier pour finir la vaisselle, mon gâteau au yaourt au four, je laisse l’eau couler sur mes mains. Ce n’est pas tant l’envie de pleurer, qu’une lourdeur dans la poitrine et dans la gorge qui me rend lente et comme absente, l’envie de revenir à des choses élémentaires, primaires, l’eau qui coule. C’est tout. Rester là parce qu’au Continuer la lecture#été2023 #09bis | Arrêter le temps