# été 2023 # 10 bis Moi, l’autoroute du soleil

Carol est morte avant que soit terminé le livre à 36 ans, Julio deux ans plus tard à 72 ans, mais je n’y suis pour rien. Ce n’est pas moi, ce n’est pas un accident, ils n’étaient pas des personnages de fiction sinon je les aurais sauvés. Je les garde dans mon cœur Carol et Julio. Personne ne m’a plus Continuer la lecture# été 2023 # 10 bis Moi, l’autoroute du soleil

# été 2023 # 10bis | elle

Je suis née en novembre, conçue en hiver (voilà bien quelque chose dont elle n’aurait pas parlé) (elle ne voulait pas qu’on fête son anniversaire, pour la fête institutionnalisée par l’ordure aux personnes de sa condition, les mères de famille femmes au foyer, elle avait une fois lâché le vocable de « fête des merdes » qui n’était pas d’une élégance achevée, je Continuer la lecture# été 2023 # 10bis | elle

#été2023 #10bis | quand Eva dit non plus rien ne bouge

Notre récit en a trop dit, le personnage est en colère. Il tenait tranquillement en silence adossé à son histoire, mais une lettre a bougé : le R. Un conflit débute entre la narratrice et Eva qui censure, grogne. Depuis le début de cette histoire, elle n’a jamais donné son accord. Eva filtre le temps par les racines. La mort Continuer la lecture#été2023 #10bis | quand Eva dit non plus rien ne bouge

#été 2023 #09bis | Pehuén

Je m’en souviens comme si c’était hier. Ma grand-mère avait tendu son bras et d’un doigt strident, t’avait désigné à moi. Ce sera lui, ton guide, ton ancre. Et quand ma grand-mère affirmait quelque chose, rares étaient ceux qui osaient la contredire. Ainsi en avait-elle convenu: c’était toi et c’était moi. Elle m’avait reconnu à moi aussi, plusieurs années auparavant Continuer la lecture#été 2023 #09bis | Pehuén

#été2023 #04 | un présent peut en cacher un autre

C’est à cet endroit précis qu’elle arrive, quand le soleil est à l’horizon, affaibli, il va bientôt disparaitre, il est bientôt temps de rentrer pour Baya et ses sœurs il est au loin et sa lumière, occupée à creuser de nouveaux sillons de couleurs dans le ciel, élargissant sa palette, nuançant la réalité, n’aveugle plus, c’est à ce moment précis Continuer la lecture#été2023 #04 | un présent peut en cacher un autre

#été2023 #10 #10bis | que font-ils (elles) ?

« Ce que fait un personnage quand l’auteur ne s’occupe pas de lui » Paradoxe d’entrée : ce que je ne dis pas de lui, dès lors que je l’exprime (écris), je prends ma position d’auteur (brrrh !), position haute. Je peux conserver cette posture « idéal témoin » omniscient, raconter à la troisième personne ; divers autres dispositifs peuvent tenter d’approcher une réponse, sans toutefois sortir du Continuer la lecture#été2023 #10 #10bis | que font-ils (elles) ?

#été2023 #10bis | instance

tu participes à un atelier d’écriture et je viens au monde et tu m’écoutes à peine et je peine et tu traînes. alors j’ourdis et m’alourdis des complots à ton assaut. dans quels limbes tu me laisses non-advenue, éperdue, dans quels états j’erre, dans quelles matières éparses de tes feintes indifférences m’écris-tu, quand tu pourrais d’un trait faire advenir ce qui est : la solidité Continuer la lecture#été2023 #10bis | instance

#été2023 #10bis | dénégation

On m’appelle le dibbouk mais ce n’est pas exact. C’est une facilité. Une paresse. En vérité j’ai reçu un nom. On l’ignore. On ignore tellement de choses. Ce qui n’empêche pas de supposer. Moins on en sait plus on suppose. Comme le dit Gédéon «on est un con» . On a bien le droit de dire ce que l’on pense Continuer la lecture#été2023 #10bis | dénégation

#été2023 #10bis | Metalepsis

Les transgressions de tes métalepses ne sont pas toutes à mon goût. Je peux te le dire avec franchise avec les phrases courtes que tu n’écriras jamais, acharné que tu es à construire ton ethos. Il y a celles qui me plaisent. Celles où tu choisis ta mort. Celles qui font espérer un héritage à ta cousine. Celles qui trompent les Continuer la lecture#été2023 #10bis | Metalepsis

#été2023 #10 | cahier clairefontaine

J’écris comme Paul sur des cahiers d’écoliers. Nous nous étions amusés de cette habitude commune et j’avais dit que c’était la preuve que nous étions faits l’un pour l’autre. J’avais ri comme si c’était une plaisanterie, un conte pour enfant auquel, bien sûr, je ne croyais pas, et j’avais relevé la tête, redressé le buste comme pour faire plus grande Continuer la lecture#été2023 #10 | cahier clairefontaine