#été2023 #00 | Découvrir et ressentir

J’ai tout oublié des personnages et de l’intrigue, reste le souvenir d’une émotion. Une émotion si forte, que c’est la mienne, un souvenir vrai. Et puis une ambiance, un monde fait de sensations, d’impressions, de notations qui devenait un monde dans lequel j’entrais et que j’avais envie de retrouver au fil de la lecture. Un voyage. La découverte d’un paysage Continuer la lecture#été2023 #00 | Découvrir et ressentir

#été2023 #00 | le prologue

C’était la première fois que je ressentais physiquement un roman, pas seulement du plaisir, pas seulement le cœur battant de le retrouver le soir, pas seulement les émotions poétiques. Mon corps a éprouvé chaque ligne, les douleurs, les dégoûts, les peurs et les lâchetés. Du titre aux rues, des silences à la faim, les mots se sont mêlés aux sensations : Continuer la lecture#été2023 #00 | le prologue

#été2023 #00 | Prologue

Dans la chambre le soleil donnait le matin, traversant les rideaux crème toujours tirés, pour masquer l’empilement des immeubles, des balcons, des arrière-cours, traversant le grand lit, le couloir par la porte restée ouverte jusqu’à l’autre chambre presque, côté rue, où une grande lumière fraîche l’emportait finalement sur cet embrasement. Des banques aux noms homériques tenaient le haut du pavé, Continuer la lecture#été2023 #00 | Prologue

#été2023 #00 | Romanesque

Elle m’en avait lu quelques bribes et je n’avais pas su entendre – J’en ai lu quelques lignes et je n’ai pas su les comprendre. Je n’avais jamais entendu parler de cette autrice mais j’en aimais le prénom et le nom, surtout le nom et le titre, passionnément. Je l’ai laissé choir sur une armoire et ne l’ai pas réouvert, Continuer la lecture#été2023 #00 | Romanesque

#été2023 #00 | c’était celui-là

Quand l’écriture prend à la gorge, révolutionne l’approche du roman et ouvre des champs nouveaux, c’est comme une révélation intérieure irréversible, une empreinte vivace dont la trace marque à jamais la vision de ce que j’ai ressenti à la lecture de ce roman. La modernité éclatait devant mes yeux et me laissait entrevoir les possibles de l’écriture de demain, celle Continuer la lecture#été2023 #00 | c’était celui-là

#été2023 #00 | Fulgurance

J’avais douze ou treize ans, j’aimais fouiner dans la bibliothèque de mes parents. J’y avais découvert des romans policiers, des livres de poche illustrés de couvertures aguichantes, je les prenais en douce et les lisais en cachette, planquée sous mes draps, armée d’une lampe de poche ; ces lectures nocturnes n’étaient pas de mon âge et me terrifiaient parfois. Mais un Continuer la lecture#été2023 #00 | Fulgurance

#été2023 #00 | La mérule

Il y a ceux qui embarquent, qui ouvrent. Elle en retient, les paysages, la tension, la fiction, les personnages, les couleurs, les matières. Il y a ceux qui accompagnent. Elle en retient : la voix. C’est avec cette voix qu’elle entre en conversation, il y a vingt ans. La chaleur monte du parquet dans la salle ancienne. Le livre est Continuer la lecture#été2023 #00 | La mérule

#été2023 #00 | mot de passe

Il n’avait guère plus de deux ans, je devais en avoir seize ou dix-sept. Plus d’un demi siècle et je garde toujours encore le nom du héros dans les éléments des mots de passe qu’exigent nos ordinateurs. Les premiers pas en lui ne furent pas faciles. Lis celui-là d’abord avait dit mon mentor dans l’été en m’offrant l’édition Livres de poche. Plus Continuer la lecture#été2023 #00 | mot de passe

#été2023 #00 | l’embarras du choix

Lequel sera condamné à l’aube, lequel extraire de l’oubli de sa cellule, lequel aveugler de lumière crue, lequel empruntera le corridor menant à l’arène, lequel choisir pour agiter la cape, lequel pour se pomponner, se costumer, petit collant moule-bite, petit haut à strass, chapeau biscornu ? Ce matin l’aube est grise et l’embarras du choix pèse. En choisir un serait Continuer la lecture#été2023 #00 | l’embarras du choix

#été2023 #00 | des gosses

Et puis, plus tard, plus intimement, la lecture qui arrive sur le tard et fauche, tremblants, deux textes : un roman sur les années d’internat et puis « la h. … » parce qu’on ne parle jamais honnêtement des blessures encastrées jusqu’à l’os, substance stagnante, cicatrice qui palpite son petit sillon, continue de creuser ses boursouflures de taupe, je ressens de loin Continuer la lecture#été2023 #00 | des gosses