#été2023 #00 | et puis la langue et puis l’émoi

un texte dit mes tripes féministes avant de le reconnaîtreun texte dit l’exigence de la langue couplé à l’abandon fictionun texte révèle malgré l’essence envoléejamais relu caressé le souvenir l’émerveillement intact la sensation du fortet puis toujours la recherche des relations à l’autre biaiséun texte crache sur mes entrailles remue la boue et prend ma mainl’adolescence émoi et la lettre Continuer la lecture#été2023 #00 | et puis la langue et puis l’émoi

#été2023 #00 | Nécessité d’un monde

Avant les livres, il y avait le livre de lectures suivies, avec des pages choisies d’auteurs de qualité, ou qui écrivaient avec compréhension pour que de jeunes têtes, pas encore très bien formées, et ne maîtrisant pas toutes les subtilités de langue, puissent progresser dans le chemin de lecture et affiner leurs capacités à lire des textes de plus en Continuer la lecture#été2023 #00 | Nécessité d’un monde

#été2023 #00 | Rencontre

Il a toujours été là, dans la bibliothèque de ma mère, rescapé de ses années de lycéenne. Un classique, couverture kaki sur laquelle on peut toquer. Tout près, aussi rigides, Le Spleen de Paris, Rousseau, Tolstoi, assis dans la rangée du fond, à me regarder grandir. Le titre me frappe à chaque fois, me frappe vraiment. Maintenant on se tourne Continuer la lecture#été2023 #00 | Rencontre

#été2023 #00 | La Naissance du crépuscule

Une fois, j’ai lu un roman. J’étais en hypokhâgne. Il était plein du bruit de la mer. Elle était folle, comme moi. Dans ses gesticulations, ses mots vains, vides, boursoufflés, je m’étais reconnu, avais vu mon angoisse, mes idées noires qui gonflaient, qui m’avaient gagné, un jour, m’étaient tombées dessus, m’avaient rendu dégoûtant, sans que je sache trop pourquoi. Je Continuer la lecture#été2023 #00 | La Naissance du crépuscule

#été 2023 #00 | prologue, « on a du souvent vous raconter des histoires, petite ! »

Un bibliothécaire m’a surpris par ce qu’il y avait d’évidence dans son exclamation, après que j’ai eu dit des contes à une ribambelle d’enfants lors d’une nuit de la lecture au sein d’une librairie jeunesse. L’étonnement m’avait fait marmonné une réponse plutôt pudique sur mon enfance, car non ce n’est pas à l’oral que nous nous passions les histoires chez Continuer la lecture#été 2023 #00 | prologue, « on a du souvent vous raconter des histoires, petite ! »

#été2023 #00 | prologue, 1933

Ce bouquin, on me l’a mis dans les mains malgré moi. Un format livre de poche qui n’entre pas dans les poches, ou alors, peut-être dans la poche centrale d’une salopette. J’ai écouté le libraire en parler à une cliente. J’écoute rarement les libraires. Je suis trop timide pour leur demander un renseignement, ou alors un titre dont j’ai entendu Continuer la lecture#été2023 #00 | prologue, 1933

#été2023 #00 | prologue

Il n’est devenu le livre qu’avec ces petits sédiments d’existence, qui, petit à petit, sont venus s’ajouter à sa masse imperturbable d’œuvre, ces presque rien  que l’on dissimule, que l’on n’écrit ni ne dit. Non ce ne sont pas les premières lectures studieuses qui le révélèrent, le livre, ni même cette couverture désuète des vieux poches, qui plus est doublée d’un Continuer la lecture#été2023 #00 | prologue

#été2023 #00 | prologue, LE roman

Cheminement dans l’histoire d’une région, de la fondation d’un quartier à la description de l’inextricable jungle qu’il devient, ce roman décrit et confirme l’enchantement des liens entre les êtres doués de parole et de sentiments, les plantes et les animaux, la nature en mouvement perpétuel, l’espace-temps qui se déploie. Ce texte choral et chatoyant, tissé de français et d’une langue autochtone, Continuer la lecture#été2023 #00 | prologue, LE roman

#été2023 #00 | rien

Rien c’est presque tout dire vous allez deviner rapidement de quel roman je parle. Je l’ai ouvert comme tous ceux avant lui par la première page j’ai d’abord tourné une page blanche comme il se doit, trace de fabrication de cahiers pliés, coupés et collés. Une page vide, suivie d’une page de titre sans nom d’auteur, suivie des titres du Continuer la lecture#été2023 #00 | rien

# Comédies h #00 | Prologue

C’est revenu comme un coup d’arrêt paradoxal : ne me dis pas que j’avais oublié. Impossible d’oublier, la preuve : ça revient. Reste à creuser. Retrouver le moment, le pourquoi, le sillon creusé jusqu’à aujourd’hui. D’autant qu’hier encore, au téléphone, j’avais cette voix ayant traversé quatre-vingt-dix années à la force d’un désespoir si grand, qu’elle est arrivée jusqu’ici, rescapée généreuse, jusqu’à correspondre Continuer la lecture# Comédies h #00 | Prologue