#été2023 #00 | Prologue d’une vie

Je me souviens avoir entendu mon professeur nous dire de ne pas oublier de…La suite de la phrase s’est ensuite perdue dans le bruit des chaises qu’on range lorsqu’on regarde déjà vers dehors.Ah oui ! je dois lire, je ne dois pas oublier.A ce stade et dans ma tête, les verbes peuvent se mettre dans n’importe quel sens, ça n’a aucune Continuer la lecture#été2023 #00 | Prologue d’une vie

#été2023 #01 | Elle est prête… ou pas

Un matin comme tant d’autres Les paupières descendent lentement devant les pupilles rétrécies par un trop plein de lumière. Le calme revient, une douce quiétude se répand dans son corps tendu par le besoin d’écrire. Le présent disparait. Sur l’écran noir veiné de rouge derrière ses paupières, un visage émerge lentement, comme un tirage photo sous l’effet du révélateur. Elle Continuer la lecture#été2023 #01 | Elle est prête… ou pas

#été2023 #01 | Cher Robert

– Ah, maintenant, il lit ; il relit ce qu’il vient d’écrire – Et alors ? – Il chiffonne le papier, jette la boule dans la corbeille, la manque ; il se lève, ramasse, déplie la feuille sur la table – Il écrit avec quoi, je veux dire comment ? – Un Bic ordinaire, un Bic Crystal ; il a aussi un ordinateur, il me Continuer la lecture#été2023 #01 | Cher Robert

#été2023 #01 | l’art de ne pas écrire

Cela fait des années que je veux écrire. Pourquoi ? Je me le demande, c’est fatigant, je n’ai aucune idée, aucun thème à creuser, peu de souvenirs, j’échoue sans fin mais je m’accroche à cette vision enfantine de moi adulte penché sur une table face à un monticule de feuillets noircis de mon écriture. C’est une image de paix, peut-être que Continuer la lecture#été2023 #01 | l’art de ne pas écrire

#été2023 #01 | l’urgence de se dire

mes lieux s’encombrent mes lieux s’entassent je finis par me poser ou le corps trouve grâce mon esprit surnombre et nage dans les méandres d’un cerveau qui ne stop pas sa marche s’éparpille au bruit vogue au sens  saute de mirage en mixage je ne sais plus ou je dois alors je pause et tente les mots dépôt les idées Continuer la lecture#été2023 #01 | l’urgence de se dire

#été2023 #01 | la souche

Une anamorphose est une déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique, et c’est exactement là où j’en suis. Je passe beaucoup de temps à ne pas écrire. Mon emploi du temps se déforme. Les toits s’étalent dans une sorte d’empiècement inconnu, car même si ce sont les toits proches des immeubles proches de ma propre rue, je ne les reconnais Continuer la lecture#été2023 #01 | la souche

#été2023 #01 | Annie Dillard, le roman commence par en inventer l’auteur

Décrire l’auteur écrivant Il est 5h00. Du matin. Déjà un café et deux cigarettes de fumées. Dans le jardin de la maison. Un jardin « anglais » comme on dit pudiquement. Comme tous les matins à la même heure. Il est temps. Il est l’heure. Elle se lève pour rejoindre le premier bureau, ça fait au moins un an qu’elle n’a plus Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard, le roman commence par en inventer l’auteur

#été2023 #01 | élucider le monde et chercher un éditeur

J’écris dans mon bureau, j’ai la chance d’en avoir un rien qu’à moi, au cœur de la maison. Difficile de me souvenir du temps où je n’en avais pas, où j’écrivais dans mon lit, dans les trains. Il faut que mon bureau serve de chambre d’appoint, rarement, pour que je me rappelle combien il est important et combien il me Continuer la lecture#été2023 #01 | élucider le monde et chercher un éditeur

#été2023 #01 | En route

Dès qu’elle a su pourquoi, elle a su comment : elle a bougé, elle a changé. Changé d’endroit. C’est comme changer d’identité. A chaque fois. Pas le choix ? Tu croyais qu’on avait toujours le choix, quelque part. Non, pas elle. Dans son sac-à-dos elle a logé le minimum. Dans le minimum, il y a un stylo et le carnet vert. Quand Continuer la lecture#été2023 #01 | En route

#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton Continuer la lecture#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.