#été2023 #00 | Prologue

Je ne sais plus exactement quand ni où je l’ai lu pour la première fois. C’était entre octobre 1999 et mai 2000, quelque part en Bourgogne ou en Franche-Comté. J’ai oublié mes premières impressions. Le livre n’est pas entré avec fracas dans ma vie mais il s’y est installé jusqu’à se confondre avec elle, dans un renversement insensible des catégories Continuer la lecture#été2023 #00 | Prologue

#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

Incipit : premiers mots d’un livreTu veux tout comprendre, tout expliquer et finalement tu ne comprends rien et tu n’expliques pas grand-chose. Tu veux écrire. C’est inévitable. Cet incipit vaut bien un autre. Tu dis qu’il n’y a pas plus de raison de commencer un livre par le début que par la fin. Tu ne sais pas si cette histoire à Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

#été2023 #01 | Pizzeria La Gondole, Gennevilliers

L’église est une pizzeria. Une église désacralisée faute de croyants. C’est dans les années 60 que monsieur P. l’a achetée. Monsieur P. venait de Dimitrovgrad en Yougoslavie, les poches pleines. Monsieur P. avait besoin d’un endroit peinard où gagner quelques sous, recevoir les amis et, comme il le dit lui-même, « composer un ouvrage ». L’église se trouvait sur son chemin, à Continuer la lecture#été2023 #01 | Pizzeria La Gondole, Gennevilliers

#été2023 #01 | rien n’est droit

Elle a longtemps hésité et puis finalement elle l’a achetée la petite maison au bout de ses pas au milieu d’un pâturage près de la forêt. La porte grince, s’ouvre sur une seule pièce éclairée d’une seule petite fenêtre. Sur l’étagère au-dessus de l’évier en pierre, elle a mis des bougies, une réserve de bougies et de boîtes d’allumettes. Dehors, Continuer la lecture#été2023 #01 | rien n’est droit

#été2023 #00 | Constat

Je n’aime pas assister à un spectacle d’acrobates, de trapézistes ou de funambules, tellement peur d’une chute, je reste inquiète tout le temps d’un concert ou d’une pièce de théâtre, mon trac pour l’artiste. C’est peut-être une tranquillité que ce livre m’apporte avec l’assurance d’y retrouver intacte, inépuisable et renouvelée l’admiration de la première fois, le plaisir d’une familiarité que Continuer la lecture#été2023 #00 | Constat

#été2023 #01 | Ce n’est pas le moment

Elle avait toujours aimé écrire. Dans le tramway, dans le train, dans les moments d’attentes. Entre deux mondes. En marchant dans les rues, en chantant dans sa tête. Le temps lui appartenait. Elle aime toujours écrire, mais le temps s’est éparpillé. Elle a tout dans sa tête, les mots, les images, les sensations, la mélodie. Mais elle n’arrive pas à Continuer la lecture#été2023 #01 | Ce n’est pas le moment

#été2023 #00 | roman

   Si je ne devais choisir qu’un roman actuellement, car souvent des changements se font à ma réflexion, ce serait une histoire d’elle et de lui. Elle meurt à la fin et lui survit, assagi par une épique traversée. L’exact inverse on pourrait dire, de tout ce que j’ai appris en tradition où lui, souffre le martyre, abandonné tandis que Continuer la lecture#été2023 #00 | roman

#été2023 #01 | don des mots

La guérite, accessible en monte-charge, suspendue comme une baraque dans les arbres ; en suspension, c’est ça, elle est en suspension ou plus exactement suspendue aux lèvres de l’inspiration, surveillée par un imaginaire qui fait le guet pour témoigner d’un processus de création. C’est aussi la baraque aménagée pour abriter un(e) travailleur (euse) expression chère à Arlette, et son bureau de Continuer la lecture#été2023 #01 | don des mots

#été2023 #01 | t’embarquer

Tout y est encore. On monte sur le pont en se tenant aux haubans, on rejoint le cockpit une main sur la filière, winchs, taquets, tout, même les drisses verdies de mousse par l’eau douce Dans le cockpit il manque le rail d’écoute de grand-voile. La bôme avec sa voile ferlée n’y est plus non plus. Plus confortable pour les Continuer la lecture#été2023 #01 | t’embarquer

#été2023 #01 | Vers le bleu

Le ciel est bleu. Tous les matins ces derniers jours, le ciel est bleu. Il est bleu longtemps déjà avant qu’il ne s’assoit, avec pour seul compagnonnage les hoquets et les râles de la cafetière. Tout se joue de l’autre côté derrière les vitres. Comme souvent les arbres gîtent, instables, pleins des rumeurs d’un vent qu’il devine dans le balancement Continuer la lecture#été2023 #01 | Vers le bleu