#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

De mon lit à mon bureau il n’y a qu’un pas.Mon bureau est cet immense vaisseau sur lequel d’ailleurs est gravée la carte du monde. Du bois, lourd, poli, verni. Une grosse pièce exotique qui a dû traverser l’océan. Il fait face au mur blanc. Blanc comme ma feuille au commencement. Mon lit est un lagon reposant. Qui appelle mon Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

Bien sûr, ce qui est resté, qui me saute au visage chaque fois que je rouvre la grande caisse, ou, planquée dedans, l’une des boîtes, n’importe laquelle, c’est l’odeur, ce vestige du temps passé qui s’est tellement attardé dans les linges et entre les feuilles, depuis le temps, que voilà, on pourra fumiger, asperger d’eau de Cologne ou laisser à Continuer la lecture#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

#été2023 #013 |  quatre voix

Sud, il se souvient quand ils étaient enfant, on leur disait souvent à tous les deux qu’ils avaient le type des gens du sud, la peau brune, les cheveux noirs. Il a mis du temps à percevoir le léger dégoût qui accompagnait cette phrase dans certaines bouches. C’était difficile à comprendre à cette époque, il était enfant, et ça l’est Continuer la lecture#été2023 #013 |  quatre voix

#été2023 #013 | Perdre le nord ?

Je serai bien présomptueuse de parler de ces quatre points cardinaux, n’y connaissant rien mais absolument rien à la géographie, comme au jour de mes 13 ans où je me suis retrouvée face à la classe devant le tableau noir, incapable de situer la France, ignorante de tout, crânant bêtement comme si cela n’avait aucune importance face à ce professeur, Continuer la lecture#été2023 #013 | Perdre le nord ?

#été2023 #13 | on s’y retrouve comme on peut

Ouest En arrivant par la route de F. la première fois, c’était l’hiver, j’ai senti fort le vent. À quitter la voiture et à remonter vers les bâtiments, ça bousculait sur la butte dans le grand châtaignier, ça crissait craquait hurlait dans sa couronne nue. D’après mon expérience ça ressemblait à un vent du Nord. En l’absence de repères et Continuer la lecture#été2023 #13 | on s’y retrouve comme on peut

#été2023 #08 | Rencontre fortuite

La vieille lui dit de déposer le paquet sur la bibliothèque. La jeune fille ne sait pas d’abord à quoi elle fait référence. Elle n’a vu aucune étagère. En jetant un regard circulaire, elle s’aperçoit qu’il y a un seul meuble dans la pièce, énorme, qui s’étale sur tout le mur. La bibliothèque compte plusieurs portes, et un renfoncement carré Continuer la lecture#été2023 #08 | Rencontre fortuite

#été2023 #13 | isotropes

Pas de souvenir d’entrer dans cette maison par la porte située sur la rue Est-Ouest mais plus par celle du garage, rue Nord-Sud – la rue monte vers le sud, en haut le boulevard SQ où se trouvent les écoles lycées (plus tard s’en construira un professionnel, en lieu et place d’un terrain de football) – ses quatre enfants y Continuer la lecture#été2023 #13 | isotropes

#été2023 #13 | une lettre de Bertrand

Vous me demandiez de vous décrire ce coin où suis revenu vivre. Une notice sur Wikipedia vous dira en gros, pour commencer, que c’est une petite ville avec un passé, je dirai un gros bourg qui fut ville importante dans un temps où le pays était fait de multiples pays, elle ajoute qu’elle est située dans la plaine au sud Continuer la lecture#été2023 #13 | une lettre de Bertrand

#été2023 #13 | compas versus boussole

Au 270 rien de nouveau sinon que le soleil s’y couche avec un entêtement têtu auquel je n’assiste qu’à l’occasion de rares voyages. Au 270 rien de différent sinon que les lézards y sont plus nombreux les après-midi, en été surtout. Des tortues s’y promènent parfois, discrètes Et la nuit, des hérissons souvent viennent, bruyants, s’empiffrer de croquettes pour chats. Continuer la lecture#été2023 #13 | compas versus boussole

#été2023 #12bis | Le planton, travail d’été

Une fois, mon boulot d’été c’était de faire le planton. Ça remonte. Ça doit être la seule fois où j’suis pas rentré. Toutes les vacances j’les ai passées dans la galerie des Beaux-arts à surveiller une expo du peintre local, Marquet. J’connaissais pas. C’était des tableaux et des dessins. Souvent j’me retrouvais avec ça, les dessins, dans le sous-sol. Une Continuer la lecture#été2023 #12bis | Le planton, travail d’été